Si de nombreux progrès ont été faits au cours des dernières années, la France n’en a pas encore terminé avec le mal-logement. Aujourd’hui, on compte 2,5 millions de personnes mal-logées dans l’Hexagone.
Un accès à la propriété compliqué pour les plus modestes
Selon le rapport annuel de l'Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion (ONPES), on dénombre 2,5 millions de mal-logés en France. Les ménages à bas revenus sont les plus touchés par cette crise. En effet, ils connaissent une évolution inverse à celle de l'ensemble des ménages. En 2013, alors que 6 ménages sur 10 étaient propriétaires, les ménages à bas revenus étaient locataires pour les deux tiers. Selon l'Observatoire, on peut donc « encore parler de crise du logement en France » dans la « deuxième moitié des années 2010 ». Il constate également un lien indirect entre mal-logement et transmission de la pauvreté. « En créant des conditions défavorables à la réussite scolaire, le mal-logement contribue indirectement à augmenter le risque de pauvreté à l'âge adulte et peut devenir un canal de transmission intergénérationnelle de la pauvreté », souligne le rapport.
Chiffres clés
Le taux d’effort des ménages modestes est de 61,7 % à Paris, contre 35,3 % en milieu rural.
Logement : un taux d’effort en hausse
Pour parler du mal-logement, l’ONPES retient également le critère de « taux d’effort net des aides au logement », consacré aux dépenses de logement. Or, alors qu’il reste stable pour l’ensemble de la population (16 % en 2001, 18,38 % en 2013), ce taux d’effort augmente dans la catégorie des ménages à bas revenu : 33,6 % en 2013, soit 7,4 points de plus qu’en 2001. La catégorie des ménages modestes (entre 1 100 € et 1 560 € mensuels) est également touchée, avec un taux d’effort à 24 % (+ 3,4 points). Ce sont les accédants à la propriété qui fournissent le taux d’effort le plus élevé : 54,6 % (+ 17,7 points), contre 27,8 % (+ 5,4 points) pour les locataires. Par ailleurs, le taux d’effort des ménages à bas revenus et modestes augmente avec la taille de la commune. Il est de 61,7 % en 2013 à Paris (+ 16 points depuis 2001), de 45,2 % pour les collectivités de plus de 100 000 habitants (+ 11 points), de 35,3 % dans les communes rurales (+ 8 points).
Vidéo : les chiffres du mal-logement en France
https://youtu.be/LbW6z0StZr0
Le confort des logements s'améliore, même pour les moins aisés
En revanche, le rapport annuel de l'Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion (ONPES) note plusieurs évolutions positives depuis quelques années, comme l'augmentation du nombre de logements (+ 1,1 % par an entre 1996 et 2013) ou du confort. Ainsi, le rapport constate une amélioration des logements pour toutes les catégories de revenus, des plus modestes aux plus aisées. De plus, l’absence de confort sanitaire de base est maintenant devenu marginal, y compris pour les ménages à bas revenus (moins de 1 100 € par unité de consommation). En effet, en 2013, seuls 1,6 % des logements étaient privés de confort sanitaire de base contre 9 % en 1996. Cependant, le surpeuplement qui touche particulièrement les familles pauvres, à hauteur d’environ 20 %, vient nuancer ce constat positif.
Vers un renforcement de l’offre locative en zone tendue ?
Le rapport préconise le renforcement de l’offre locative dans les territoires tendus et souligne l’importance d’accompagner les mal-logés par des professionnels dans l’accès au logement.
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