Bien qu’il soit vigoureux, le rebond de la demande n’en reste pas moins insuffisant pour permettre au marché de l’immobilier hexagonal de retrouver son niveau d’activité pré-Covid. Boostés par une offre qui se recroqueville et des prêts immobiliers toujours plus difficiles à obtenir, les prix des logements continuent d’augmenter…
Un sursaut qui s'apparente plus à un rebond qu'à une reprise…
18 %. En termes d’activité, c’est le manque à gagner dont est responsable la désormais tristement célèbre crise sanitaire de 2020… Concrètement, à la même époque de l’année, on dénombrait 18 % de transactions en plus en 2019. Et bien que le rebond se fasse incontestablement sentir, force est de constater qu’il ne saurait, à lui seul, impulser suffisamment d’élan à l'activité de l’immobilier pour qu’elle puisse retrouver le niveau que serait le sien si l’épidémie n’avait pas conduit au gel des transactions durant plus de deux mois... « Le nombre de compromis de vente signés durant les 20 derniers jours de mai a été 3,5 fois supérieur à celui d’avril. Puis le nombre de compromis a encore pratiquement doublé en juin, faisant qu’au total il a presque quintuplé entre avril et juin » fait remarquer Michel Mouillart, Porte-Parole du Baromètre LPI-SeLoger.
« La reprise des ventes de logements anciens constatée depuis le début du confinement est générale, même si l'intensité du redémarrage n'est pas identique d'une région à l'autre ».
Michel Mouillart, Porte-Parole du Baromètre LPI-SeLoger
Le prix immobilier en hausse de 5 % sur 1 an
Alors qu'une étude SeLoger a montré que les Français s'attendaient à ce que le prix de l'immobilier baisse dans les prochains mois, il est intéressant de constater que, par l’effet conjugué d’une réduction de l’offre et d’un durcissement des conditions d’octroi des crédits bancaires, le prix de l’immobilier continue, au contraire, de progresser, engrangeant 5 % de hausse sur 1 an, et 2,6 % sur le trimestre ! De plus, seulement 2 % des grandes villes accusent une baisse du prix de leur parc immobilier. Mais si la partie continue, les primo-accédants et les jeunes ménages restent sur le banc de touche, privés qu’ils sont de la possibilité de financer leur achat…
Des marges de négociation sur les prix affichés qui font profil bas
Si les mêmes causes produisent généralement les mêmes effets, la même chose peut parfois être dite de causes différentes. Car que ce soit pour sécuriser un achat immobilier - sur un marché tendu - et éviter ainsi qu’un autre acquéreur ne prenne l’avantage ou parce qu’un propriétaire aura renoncé à gonfler le prix de son bien pour sécuriser sa vente, les marges de négociation continuent de raser le sol : 3,4 %, tous types de logements confondus, 3,3 % sur les appartements et 3,4 % sur les maisons.
Hausse des prix des logements : ça s’accélère dans les métropoles !
10 %. Sur l’année, c’est la hausse minimale qu’atteint le prix de l’immobilier ancien (3 718 €/m², tous logements confondus, 3 314 €/m² pour une maison et 4 097 €/m² pour un appartement ) dans près de 25 % des villes françaises de plus de 50 000 habitants. Michel Mouillart remarque d’ailleurs que c’est dans les villes que l’épidémie de Covid n’a pas épargnées que la hausse des prix des logements est la plus forte. Jugez plutôt, le prix au mètre carré à Mulhouse augmente de 12,8 % sur 1 an. Metz (+ 9,5 %), Épinay-sur-Seine (+ 10,3 %) et Bondy (+ 11,9 %) voient égalements leurs tarifs immobiliers prendre de la vitesse… À l’inverse, le prix au m² à Paris ralentit fortement, avec une hausse annuelle qui se limite à 4,6 %, alors qu’elle atteignait 6,7 % en 2019. D’autre part, exception faite de Brest et de Montpellier, les logements coûtent plus cher dans les centres-villes des métropoles que dans leurs périphéries. Des surcotes allant de 10 % (sur le marché des appartements) à 30 % (pour une maison) ont ainsi été relevées.
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