Accueillir 100 millions de touristes à l’horizon 2020 est l’objectif du gouvernement. Les résidences de tourisme sont une forme d’hébergement qui séduit les vacanciers. Comment peuvent-elles s’adapter à ce nouvel enjeu ?
En plus de 30 ans, le concept des résidences de tourisme s’est imposé auprès des vacanciers comme une offre unique permettant aux visiteurs des bords de mer, de la montagne ou de la campagne puis progressivement des villes de profiter d’une palette de services tout en conservant l’indépendance et le bien-être d’un « chez soi » à la différence d’un hôtel.
Chiffres clés
- 775 000 lits en résidences de tourisme, soit 17 % du parc d’hébergement touristique.
- Un parc valorisé à 36 milliards d’euros, financés à 85 % par des investisseurs privés.
- 3,5 milliards d’euros de recettes rapportés aux économies locales.
En 2015, qui sont les locataires d’une résidence de tourisme ?
A la demande du Syndicat National des Résidences de Tourisme (SNRT), une étude menée par Atout France sur le profil de la clientèle des résidences de tourisme révèle :
- Une clientèle familiale et CSP+ à la mer, la montagne et la campagne, 41 % étant cadres ou exerçant une profession libérale
- Une clientèle étrangère à hauteur de 25 % avec des séjours plus longs qu’une clientèle française et un budget de 33 % supérieur à celui d’une famille française
- Une recherche d’indépendance dans une résidence dotée d’équipements et d’un bel emplacement
On ne vient pas dans une résidence de tourisme pour y dormir mais pour y séjourner. Ce qui explique que l’emplacement, la recherche d’indépendance viennent en tête des critères des adeptes de la formule ».
Corinne Baras, gérante de Mer et Golf
En 2020, qui seront les locataires ?
Le SNRT souligne que dans les toutes prochaines années, un milliard de personnes grâce à l’augmentation du PIB Africain, américain ou asiatique, pourrait atteindre un revenu intermédiaire et devenir les touristes de demain. Sans oublier que l’instabilité géopolitique pénalise certaines destinations mais en favorise d’autres. Des locataires, seuls ou « en tribus », actifs ou seniors, français ou étrangers en quête d’un tourisme correspondant à un marché différent :
- Urbain.
- Culturel et évènementiel.
- Rural.
- De mémoire.
Des occupants qui voudront aussi des appartements intelligents et communicants pour programmer leurs préférences et leurs besoins donnés lors de la réservation comme le réglage des éclairages, de la musique, des couleurs… ».
Emmanuel Houssin, architecte de l’agence i.com Architecture
Quelles réponses des résidences de tourisme ?
Neuves ou anciennes, elles tentent d’apporter des solutions...mais font face à des blocages sérieux
- Du neuf de moins en moins présent
Pour construire, il faut du terrain. Et avec les lois Littoral et Montagne, la construction est sérieusement freinée. Un peu partout, les recours contre les permis de construire fusent, freinant aussi les opérations neuves.
- Des incitations fiscales amenuisées
Depuis l’invention de la résidence de tourisme, celle-ci s’est développée sous l’influence de nombreuses lois fiscales qui accordaient tout à tour réduction ou déduction d’impôt. Mais à force de réduire cet avantage comme une peau de chagrin, les investisseurs privés se font attendre. Pour l’ancien et donc remettre à niveau les vieilles résidences et éviter les lits « froids », les mesures sont également insuffisantes, gelant toute velléité de travaux.
La distorsion entre le dispositif Pinel et le Censi-Bouvard détourne actuellement les investisseurs de la résidence de tourisme dans le neuf. Dans l’ancien, les incitations ne sont ni suffisantes ni assez lisibles pour attirer les propriétaires à réaliser les travaux ».
Gérard Brémond, Président Directeur Général du groupe Pierre et Vacances Center Parcs
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