Décryptage du marché immobilier en France

Vincent Cuzon 10 oct 2018
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Alors que les professionnels prévoyaient une année 2018 marquée par une faible activité immobilière, le volume des ventes est en hausse de près de 6 % au 3e trimestre. Cependant, de fortes disparités sont constatées selon les régions. 

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Décryptage du marché immobilier en France
Immobilier : les ventes toujours en hausse, avant un ralentissement en 2019 ? © Xiongmao
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Le marché de l'immobilier ancien progresse encore en 2018

Après une année 2017 record, les professionnels de l’immobilier prévoyaient un recul du marché de l'ancien en 2018… mais il n’en est rien pour le moment (même si le ralentissement pourrait se produire en 2019). En effet, d’après le réseau Guy Hoquet, on enregistre une hausse du volume des ventes de près de 5,8 % entre le 3e trimestre 2018 et la même période de l’année précédente. Sur la période, nous notons une augmentation d’1 m² de la surface moyenne, passant ainsi à 89 m² pour un budget de 227 000 €, tandis que le délai de vente s’allonge de 3 jours pour passer à 86 jours. Au regard de ces éléments, le retour en force des investisseurs n’a rien de surprenant. Représentant 18 % des ventes l’année précédente, ils comptent désormais pour 21 % des transactions immobilières, tandis que les primo-accédants réalisent 38 % des acquisitions. « L’appétence des Français pour la pierre ne se dément pas en 2018 », affirme Fabrice Abraham, Directeur Général du réseau immobilier.

Volume Ventes National 2018 On note une hausse des ventes de près de 6 % sur 1 an. © Guy Hoquet

Paris : les ventes immobilières reculent de 5 % au 3e trimestre

Si, dans son ensemble, le marché de l’immobilier se porte bien et est idéal pour concrétiser ses projets, Paris encaisse une baisse de 5,1 %. Victime de son succès, la capitale doit notamment faire face à une pénurie de biens, impactant directement le volume des ventes. Conséquence, les prix au m² parisiens grimpent encore (+ 5,7 % selon le réseau immobilier et + 7 % selon le baromètre LPI-SeLoger) pour culminer à 9 464 € en moyenne (9 857 € selon le LPI-SeLoger). Il est à souligner que plus de la moitié des arrondissements a passé la barre des 10 000€ le m². Cela entraîne une baisse de 2 m² de la surface moyenne, passant de 53 à 51 m², pour 482 000 € en moyenne. Pour autant, les acquéreurs prennent 2 jours de réflexion de plus (64 contre 62 jours) avant de passer à l’acte. « Le marché immobilier sur la capitale se tend, faute d’offres suffisantes en nombre pour satisfaire la demande, toujours grandissante », souligne Fabrice Abraham.

Marché Immobilier Paris 2018 Actuellement, la capitale fait face à une pénurie de biens. © Guy Hoquet

Chiffre clé

En France, acheter un logement dans l’ancien coûte 3 619 € du m², selon le baromètre LPI-SeLoger.

Province : les volumes des ventes en hausse de presque 9 %

De son côté, la province enregistre une hausse des ventes de 8,8 %. Même si elle voit ses prix augmenter, de 0,5 % pour les villes de moins de 20 000 habitants à 2,1 % pour les grandes agglomérations, la province et ses 2 100 € le m² offre un pouvoir d’achat à nulle autre comparable sur l’Hexagone. Ainsi, pour un budget de 204 000 €, un ménage pourra prétendre à un bien de 95 m² en moyenne (+ 1 m²). Doté du délai de vente le plus long (92 jours), la province est propice à la réflexion. Enfin, l’Ile-de-France est devenue un eldorado pour les parisiens au budget plus serré. « Proche de la capitale mais près de 2,5 fois moins cher, le pouvoir d’achat des acquéreurs y est intéressant » constate Fabrice Abraham. En effet, même si les prix marquent une hausse (+ 4,8% par rapport au 3e trimestre 2017), ils n’ont rien à voir avec Paris puisque le m² se négocie en moyenne à 3 493 €. Ainsi, pour acquérir un 80 m², le budget moyen est de 280 000 €. Dans ces conditions, on note donc un marché fluide, marqué par un délai de vente à 74 jours environ.

Marché Immobilier Ancien Province 2018 En province, les Français bénéficient d'un important pouvoir d'achat immobilier. © Guy Hoquet

Si les capitales provinciales sont celles qui affichent les prix les plus onéreux, elles sont toujours bien moins chères que la capitale ».

Fabrice Abraham, Directeur Général de Guy Hoquet.

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