Même si les banques semblent prêtes à faire un effort, les taux des crédits immobiliers continuent bel et bien d'augmenter, et ce quelle que soit leur durée. Une situation principalement due au contexte électoral.
Les taux des crédits immobiliers en hausse sur toutes les durées
Alors que les OAT (Obligations Assimilables du Trésor) 10 ans et l’Euribor ont baissé au mois de mai, de respectivement 0,15 % et 0,01 %, les taux des crédits pratiqués, eux, ont augmenté. Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint du courtier Cafpi, précise que « les taux de référence ont progressé de 0,07 à 0,13% en fonction des durées sur un mois. » Il ajoute que « les taux les plus hauts négociés sont tous en hausse en ce mois de mai, de 0,35 % sur 10 ans, 0,14 % sur 15 ans, 0,35 % sur 20 ans et 0,34 % sur 25 ans ». De plus, même si les banques ont stabilisé leurs taux les plus bas, elles ont aussi appliqué de fortes hausses sur les taux les plus élevés. Philippe Taboret indique que « les taux les plus bas affichés leur servent de taux d’appel, mais, dans les faits, peu d’emprunteurs y ont accès ». En effet, les banques ont besoin d’être attractives pour attirer des nouveaux clients, afin de compenser les baisses des marges intervenues ces dernières années.
Le contexte électoral impacte le marché
Au 1er trimestre 2017, les demandes de crédits ont augmenté 25 % par rapport à la même période, un an plus tôt. Cependant, « une opération se finalise en 3 à 6 mois, et depuis le mois d’avril, le marché tourne au ralenti, hypothéquant les résultats de fin d’année », affirme Philippe Taboret. Ce retournement du marché a plusieurs origines, à commencer par la hausse des prix du marché, qui a conduit certains acquéreurs à stopper ou reporter leur projet immobilier. Le contexte électoral, avec l’incertitude qui planait sur les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle a, lui aussi, freiné de nombreux projets. De plus, alors qu’il a représenté 40 % de l’activité en 2016 et 25 % des opérations en début d’année, le rachat des crédits n’a cessé de se réduire ces derniers mois, pour retrouver son niveau habituel, autour de 15 %. Une situation, qui, selon Philippe Taboret, se sera normalisée dès le mois de juin.
Crédit immobilier : la Corse offre les taux les plus élevés
Au mois de mai, c’est l’Occitanie qui prend la tête des régions où le crédit immobilier est le moins cher sur 10, 20 et 25 ans, avec des taux de respectivement 0,80 %, 1,25 % et 1,50 %. Elle prend également la 2e place sur 15 ans avec 1,05 %. Sur 10 ans, ce sont les régions Bourgogne-Franche-Comté, le Grand Est et la Nouvelle-Aquitaine qui talonnent l’Occitanie, avec 0,90%. Sur 20 et 25 ans avec respectivement 1,31% et 1,51%, c’est la Normandie qui est la 2e région la plus attrayante. A contrario, la Corse, région la plus attractive sur 15 ans (1 %), devient la région la plus chère sur 10, 20 et 25 ans (1,31 %, 1,81 % et 2,12 %). L’Ile de beauté partage cette pole position avec les DOM-TOM et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais la hausse des taux de crédit impacte également l’Ile-de-France, qui finit dernière sur 15 ans, à 1,24 %.
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