Totalement absent du « Grand Débat National », organisé par le Président Emmanuel Macron, le logement est pourtant l'une des préoccupations majeures des Français : 1 ménage sur 2 consacre près de 20 % de ses revenus à son habitation.
Le logement pèse lourd dans le budget des Français
Dans le « Grand Débat National » organisé par le Président, le logement se fait remarquer par son absence. Pourtant, c’est le premier poste des dépenses des ménages ainsi que leur plus grande préoccupation. Selon les dernières données publiées par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), en incluant les loyers, les charges, les taxes, les remboursements des crédits et les dépenses d’eau et d’énergie, un ménage français sur deux consacre plus de 18,5 % de ses revenus à son habitation principale. Pour rappel, en France, le salaire moyen s'éleve à 26 327 € net par an en 2014. Logiquement, le coût du logement est encore plus important pour les ménages les plus modestes, notamment les locataires du parc privé et les primo-accédants. En effet, d’après les statistiques officielles, 1 locataire du parc privé sur 5 dépense plus de 40 % de ses revenus pour se loger. Depuis quinze ans, le taux d’effort global augmente peu, mais la hausse est plus sensible pour les ménages modestes, pour qui l’accès à la propriété devient en effet plus difficile.
Une France fracturée
En France, 70 % des départements affichent un prix inférieur à 2 500 € et seuls 5 % des départements dépassent les 4 000 € du m²... Pourtant, le prix moyen en France est de 3400 €/m² (source: Baromètre LPI-SeLoger).
Grandes métropoles, zones rurales… un marché immobilier à 2 vitesses
Depuis plusieurs mois, le marché immobilier se porte globalement à merveille, avec un nombre de ventes très élevé (950 000 transactions en 2018) et une hausse des prix (+ 3,5 % en 2018). Néanmoins, ce dynamisme cache des grandes disparités sur le territoire. On trouve d’une part les grandes métropoles qui attirent les ménages grâce à leur dynamisme, et de l’autre, les régions les plus rurales qui font face à un ralentissement de leur marché immobilier. Par exemple, à Bordeaux et Lyon, les prix se sont envolés de respectivement 10 % et 7 %, et Paris voit même ses prix frôler les 10 000 €/m². À l’opposé, les régions majoritairement rurales, comme le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, l’Auvergne ou encore le Limousin, doivent faire face à la disparition des commerces et des services de proximité, tandis que les emplois sont de plus en plus regroupés au sein des métropoles. Cela engendre une baisse de la demande des logements et donc des prix, ainsi qu’un allongement des délais de vente dans les zones rurales.
La fin des aides à l’accession
Les aides à l’accession (PTZ, APL Accession) ont été rabotées voire supprimées dans les territoires ruraux, où les ménages modestes ne peuvent plus acheter.
Grande préoccupation des Français, pourquoi le logement est absent du Grand Débat National ?
Le marché immobilier reflète le malaise des gilets jaunes. Aujourd'hui, on ne compte plus le nombre de petites villes ou villages où il n’est plus possible de retirer de l’argent pour acheter son pain. Une désertification des campagnes qui est directement responsable du ralentissement du marché immobilier dans les zones rurales. Par conséquent, il est difficile de comprendre pourquoi le « Grand Débat National » organisé par le Président n’aborde pas ses sujets, pourtant essentiels pour de nombreux Français, souhaitant profiter de la qualité de vie offerte par la campagne, tout en continuant à avoir accès aux services du quotidien et à l'emploi. Or, si rien n’est fait dans les mois qui viennent, de nombreux villages continueront à se vider de leurs habitants, ce qui dégradera encore un peu plus le marché immobilier, tandis que les métropoles vont continuer à attirer de plus en plus de ménages. Cela entraînera une hausse des prix dans les centres-villes, obligeant de nombreux ménages à s’installer en périphérie.
Chiffres clés
Dans des terrioires comme la Lorraine et le Limousin, le revenu moyen des acheteurs immobiliers est 50 % plus faible qu’en Île-de-France.
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