Les locataires peuvent se réjouir d’une stabilité ou d’une baisse des loyers. A l’inverse, les bailleurs trinquent et n’entretiennent pas leur logement. L’Observatoire des loyers Clameur dresse une photographie du marché locatif privé.
Loyers : +1% en 2014, recul général début 2015
Les loyers ont ralenti leur hausse à l’automne 2014 et l’année s’est terminée avec des loyers en hausse de 1 %. L’inflation était de 0,5 % en 2014. Mais depuis le début de l’année, en glissement annuel et donc par rapport à une époque comparable en 2014, les loyers chutent de près de 1 %.
Les 4 et 5 pièces en hausse... les loyers des studios baissent La pression étant grande sur les grands logements qui représentent environ 6,3 % du parc locatif, leurs loyers augmentent. A l’inverse, l’offre étant plus abondante en petites surfaces qui constituent les 2/3 du marché, les loyers baissent :
- +5 % pour les 5 pièces et plus
- +1,8 % pour les 4 pièces.
- -0,2 % pour les 3 pièces.
- -1,8 % pour les 2 pièces.
- -2 % pour les studios.
80 % des villes accusent une baisse des loyers Les loyers, en 2015, baissent dans 80 % des villes de plus de 148 000 habitants comme Paris, Nice, Le Havre… Ils progressent moins vite que l’inflation dans 10 % des villes. Ils augmentent plus vite que l’inflation dans deux villes Le Mans (+1,7 %) et Reims (+0,6 %).
Résultats, les bailleurs préfèrent baisser leurs loyers pour louer plutôt que de faire des travaux. Pire encore, ce sont 30 000 à 40 000 logements qui pourraient sortir du marché chaque année pour raison d'obsolescence », assure François Davy, président de Clameur et du réseau Foncia.
Les ménages déménagent de plus en plus
La reprise de l’activité se traduit par une mobilité qui s’accroît. En 2014, ce taux s’élevait à 27 % contre 6,7 % en 2013. La reprise se poursuit début 2015 et la mobilité s’établit à 28,9 %, taux comparable à celui qui se constatait habituellement en début d’année avant la crise des années 2008/2009.
Des disparités selon les régions Le redémarrage n’est pas uniforme. Si la mobilité se redresse vivement, de plus de 4 %, dans les régions où elle est habituellement forte comme les Pays-de-Loire ou la Picardie, elle progresse de 2 à 3 % en Aquitaine, Languedoc-Roussillon mais peine à décoller dans le Nord -Pas-de-Calais. Elle recule doucement en Lorraine et en Poitou-Charentes et se dégrade plus rapidement en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, ces deux régions étant celles où les loyers sont les plus élevés.
Une mobilité en chute libre dans Paris En 2015, la mobilité dans Paris intramuros diminue sévèrement pour se situer à 16,7 %, taux historiquement bas. Sur 17 ans, de 1998 à 2015, la moyenne parisienne était de 19,8 %. Elle reflète un marché particulièrement tendu, la forte demande se heurtant cruellement au défaut d’offre. Selon Clameur, la mise en oeuvre de l’encadrement des loyers, l'une des mesures phares de la loi Alur, ne devrait guère améliorer cet état de fait.
Bon à savoir
Le taux de mobilité résidentielle mesure la proportion de logements du secteur locatif privé qui sont remis chaque année sur le marché. Comme les logements disponibles à la location proviennent pour plus de 95 % d'une relocation, cet indicateur permet d'apprécier l'activité de ce marché locatif.
L’entretien des locations se dégrade
La faiblesse de la hausse des loyers en 2014 se répercute sur l’entretien du parc. En 2014, seulement 16,5 % des logements reloués ont bénéficié de travaux d’amélioration et d’entretien avant la remise en location. La vacance locative progresse autant sur les marchés actifs que sur les marchés déprimés. Elle est de 8 semaines en moyenne, ce qui représente une perte de 4,3 % des loyers perçus. Une vacance qui pourrait peut-être s’amenuiser si les bailleurs réalisaient quelques travaux .
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