Logement : 2,5 millions de mal-logés en France

Vincent Cuzon 05 mai 2018
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

Si de nombreux progrès ont été faits au cours des dernières années, la France n’en a pas encore terminé avec le mal-logement. Aujourd’hui, on compte 2,5 millions de personnes mal-logées dans l’Hexagone. 

Image
Logement : 2,5 millions de mal-logés en France
Mal-logement : l'écart se creuse entre les plus modestes et les autres ménages. © MRCMNO
Sommaire

Un accès à la propriété compliqué pour les plus modestes

Selon le rapport annuel de l'Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion (ONPES), on dénombre 2,5 millions de mal-logés en France. Les ménages à bas revenus sont les plus touchés par cette crise. En effet, ils connaissent une évolution inverse à celle de l'ensemble des ménages. En 2013, alors que 6 ménages sur 10 étaient propriétaires, les ménages à bas revenus étaient locataires pour les deux tiers. Selon l'Observatoire, on peut donc « encore parler de crise du logement en France » dans la « deuxième moitié des années 2010 ». Il constate également un lien indirect entre mal-logement et transmission de la pauvreté. « En créant des conditions défavorables à la réussite scolaire, le mal-logement contribue indirectement à augmenter le risque de pauvreté à l'âge adulte et peut devenir un canal de transmission intergénérationnelle de la pauvreté », souligne le rapport.

Chiffres clés

Le taux d’effort des ménages modestes est de 61,7 % à Paris, contre 35,3 % en milieu rural.

Logement : un taux d’effort en hausse

Pour parler du mal-logement, l’ONPES retient également le critère de « taux d’effort net des aides au logement », consacré aux dépenses de logement. Or, alors qu’il reste stable pour l’ensemble de la population (16 % en 2001, 18,38 % en 2013), ce taux d’effort augmente dans la catégorie des ménages à bas revenu : 33,6 % en 2013, soit 7,4 points de plus qu’en 2001. La catégorie des ménages modestes (entre 1 100 € et 1 560 € mensuels) est également touchée, avec un taux d’effort à 24 % (+ 3,4 points). Ce sont les accédants à la propriété qui fournissent le taux d’effort le plus élevé : 54,6 % (+ 17,7 points), contre 27,8 % (+ 5,4 points) pour les locataires. Par ailleurs, le taux d’effort des ménages à bas revenus et modestes augmente avec la taille de la commune. Il est de 61,7 % en 2013 à Paris (+ 16 points depuis 2001), de 45,2 % pour les collectivités de plus de 100 000 habitants (+ 11 points), de 35,3 % dans les communes rurales (+ 8 points).

Vidéo : les chiffres du mal-logement en France

https://youtu.be/LbW6z0StZr0

Le confort des logements s'améliore, même pour les moins aisés

En revanche, le rapport annuel de l'Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion (ONPES) note plusieurs évolutions positives depuis quelques années, comme l'augmentation du nombre de logements (+ 1,1 % par an entre 1996 et 2013) ou du confort. Ainsi, le rapport constate une amélioration des logements pour toutes les catégories de revenus, des plus modestes aux plus aisées. De plus, l’absence de confort sanitaire de base est maintenant devenu marginal, y compris pour les ménages à bas revenus (moins de 1 100 € par unité de consommation). En effet, en 2013, seuls 1,6 % des logements étaient privés de confort sanitaire de base contre 9 % en 1996. Cependant, le surpeuplement qui touche particulièrement les familles pauvres, à hauteur d’environ 20 %, vient nuancer ce constat positif.

Vers un renforcement de l’offre locative en zone tendue ?

Le rapport préconise le renforcement de l’offre locative dans les territoires tendus et souligne l’importance d’accompagner les mal-logés par des professionnels dans l’accès au logement.

Cet article vous a été utile ?

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Ces articles peuvent vous intéresser
A la une !
Image
Les seuils de revenus pour être éligible au PTZ ont été révisés au 1er avril 2024, et une 4e tranche a été créée pour rendre davantage de ménages éligibles. © CHUNYIP WONG - Getty images
France
Le PTZ - qui soutient l’accession à la propriété des primo-accédants - a été assoupli au 1er avril 2024. Ce prêt accordé sans intérêt d’emprunt évolue, avec des conditions d’accès assouplies et des...
Image
Les ventes de cuisines se ont diminué de -6,9 % sur l'année 2023, après une hausse importante de +19,5 % en 2021. © sheilasay - Getty images
France
Les ventes de cuisines se sont effondrées en 2023, avec une baisse de près de 7 % des ventes sur l’année. Dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat immobilier et d'appétence pour le « do it...