Auriol : « Les acquéreurs sont présents et les vendeurs plus attentistes »
A Auriol, dans les Bouches-du-Rhône, la demande est désormais supérieure à l’offre, car les acquéreurs maintiennent leur projet plus que jamais tandis que les vendeurs sont sur la réserve. Clément Almanza, directeur de l’agence Auriol Immobilier, à Auriol, nous livre ses observations.
Comment se porte le marché immobilier du secteur d’Auriol ?
La crise sanitaire a eu des conséquences sur le marché immobilier du secteur, dans la mesure où la demande est supérieure à l’offre. Les acquéreurs ont plus que jamais envie d’avoir des projets, de changer d’environnement et de passer le cap de l’acquisition et a contrario, le climat d’incertitude actuel rend les vendeurs plus retenus et attentistes. Il y a donc un réel déséquilibre entre l’offre et la demande, il s’agit d’une quasi-pénurie de biens à vendre.
Cela a eu des conséquences sur les délais de vente ?
Les délais de vente sont quasi-inexistants, c’est-à-dire que lorsque nous rentrons un bien en vente, il est vendu presque instantanément, souvent sans marge de négociation et donc au prix affiché la plupart du temps.
C’est donc l’attentisme des vendeurs qui provoque ce déséquilibre ou relevez-vous une recrudescence de nouveaux habitants dans le secteur ?
Il s’agit plutôt de l’attentisme des vendeurs. Il y a un nombre de clients, acquéreurs potentiels, toujours aussi important, mais en face, les vendeurs attendent comment leur situation personnelle va évoluer ou se stabiliser. Les personnes, qui sont en place, ont donc plutôt tendance à bétonner leur situation actuelle pour ne pas prendre de risque.
Le prix au m² à Auriol s'élève à 3 232 €.
Quelle est la situation du point de vue des prêts immobiliers ?
La Banque centrale européenne (BCE) communique au sujet des taux très bas, mais c’est en réalité une vraie-fausse bonne nouvelle, parce que dans le même temps, les conditions d’octroi ont été durcies au maximum. Malheureusement, aujourd’hui, on s’aperçoit que certains dossiers, pour lesquels nous avions des accords de principe à l’automne dernier, sont désormais plus difficlement validés. Si l’on ne dispose pas d’un apport important et des conditions d’endettement très maîtrisées, les banques ne prennent plus le risque, donc une personne qui ne dispose pas a minima du montant des frais de notaire + 5 à 10 % du prix de vente, nous savons qu’elle n’obtiendra pas de prêt immobilier, les banques vont refuser.
Cela vous amène à être plus vigilant vis-à-vis des candidatures ?
Nous sommes plus vigilants mais les clients nous disent parfois ce qu’ils veulent et nous avons des taux de casse plus importants que les années précédentes. Donc des taux bas, c’est très bien, mais c’est à double tranchant car moins de personnes peuvent financer leur projet.
Comment vous conseillez vos clients dans ce contexte ?
Nous invitons les clients acquéreurs à bien valider leur financement en amont avant de s’orienter dans une recherche immobilière, compte tenu des difficultés d’obtention des prêts immobiliers, de façon à ne pas générer de la déception pour tout le monde. Nous disons aux vendeurs que c’est plus que jamais le bon moment pour vendre, puisque la demande est vraiment exponentielle. Nous sommes sur un marché haut qui les met en position de force.
Quel bilan vous dressez et quelles sont les perspectives pour le marché immobilier ?
Le bilan est positif car l’immobilier reste une valeur refuge, qui a de l’intérêt pour un grand nombre de personnes, comme le montre cette demande toujours croissante. J’ose espérer que lorsque la crise sanitaire sera derrière nous, les vendeurs seront moins attentistes et que le marché sera moins bloqué. Mais l’avantage c’est que la demande est forte, donc nous restons forcément optimistes et quand la situation sera stabilisée, il y a tout lieu de penser que le marché immobilier reprendra un rythme plus normal.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)