« Sur le secteur de Nice, il y cinq acquéreurs en attente pour un seul logement »

Blandine Rochelle
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Le marché immobilier niçois s’est considérablement tendu ces derniers mois, avec une demande soutenue et une pénurie de biens en vente. Si Michael Fusaro, Directeur des agences Nice Properties, ne relève pas de flambée des prix, il observe néanmoins une réduction du délai de vente et des marges de négociation.

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Cannes fait office d'exception dans le secteur avec davantage de biens en stock. © kerenby - Adobe Stock
Cannes fait office d'exception dans le secteur avec davantage de biens en stock. © kerenby - Adobe Stock

Quelle est l’étendue de votre secteur d’intervention ?

Nous sommes historiquement installés à Nice, mais nous intervenons jusqu’à Cannes, Roquebrune, Cap-Martin, Villefranche et Beaulieu. Il nous arrive également d’intervenir à Cagnes, Saint-Laurent-du-Var, Villeneuve-Loubet, mais notre ancrage le plus important est à Nice, Cannes, Villefranche et Beaulieu.

Quelles sont les spécificités de ces marchés immobiliers ?

Le bassin niçois demeure le secteur le plus demandé, et cela depuis plusieurs années. Le secteur de Roquebrune a beaucoup progressé à la suite des confinements, notamment, car les Monégasques ont souffert de l’enfermement et de trop peu d’espace. Le secteur cannois reste stable. Il avait connu une petite décrue ces dernières années et il est bien reparti. Enfin, les secteurs de Beaulieu et de Villefranche enregistrent toujours une demande régulière. Ces marchés immobiliers n’ont donc pas souffert. Ils ont même profité d’un boost.

La tension immobilière s'y est-elle accrue ?

Oui, nous constatons une importante pénurie de biens. Cannes, Villeneuve-Loubet et Cagnes font en quelque sorte office d’exception car le stock est plus important, mais à Nice, à Villefranche et à Roquebrune, par exemple, le volume des biens en vente a drastiquement baissé. Dans nos agences, nous avons relevé une baisse des stocks de 40 %, en moyenne.

« Les biens dépourvus d’espace extérieur ont été pénalisés, sauf en cas d'investissement locatif »

Michael Fusaro, directeur des agences Nice Properties

Comment se traduit cette pénurie des biens en vente ?

Il faut d’abord souligner qu’il s’agit d’une tension positive, dans la mesure où, à la suite des confinements, de nombreux acquéreurs sont venus acheter dans le secteur. Les mises en vente ont toutefois été décalées. Nous avons ainsi relevé moins d’étrangers et de Franciliens sur le marché, lesquels alimentent  d'ordinaire une rotation, mais aussi moins de mises en vente. Mécaniquement, le stock d’offres a baissé.

Que recherchent les acquéreurs sur Nice et Cannes ?

Traditionnellement, nous commercialisons environ 60 % de résidences secondaires selon les années. Nous n’avons pas relevé de variation notoire, sauf en ce qui concerne les critères de recherche.  Nous avons reçu un afflux de personnes qui ont souhaité acheter une résidence secondaire dans l’optique de profiter du télétravail et les espaces extérieurs ont pris une place importante, jusqu’à devenir une condition sine qua non pour se positionner.

Cette tension impacte-t-elle les délais de vente ?

Oui, il est certain que la rareté des biens a engendré un raccourcissement des délais de vente. Là où un bien, au juste prix, pouvait être vendu en 3 ou 4 mois, il y a encore 2 ans, il faut aujourd’hui une semaine seulement pour qu'il trouve preneur.

En moyenne, le prix immobilier à Nice s’élève à 4 888 €/m²

Les prix ont-ils augmenté du fait de la tension immobilière ?

Curieusement non, en réalité ce sont les délais de vente et les marges de négociation qui se sont réduits. Par exemple, avec un bien mis en vente pour 1 million d’euros auparavant, lorsqu’il y avait davantage de stocks et donc davantage de choix pour les acquéreurs, ces derniers faisaient des propositions à un prix inférieur de 10 %. Actuellement, les acquéreurs sont plus anxieux. Ils font donc une proposition plus proche du prix affiché.

Observez-vous l’émergence d’un marché de report ?

Oui, nous l’avons observé. En particulier, en ce qui concerne les maisons. À Nice, il y a des quartiers réputés pour abriter des maisons. Or, certains acquéreurs qui ne trouvent pas dans ces quartiers acceptent de rechercher dans l’arrière-pays proche, à condition toutefois que l’emplacement se situe à moins de 15-20 minutes du centre-ville de Nice.

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silhouette homme pour ITV ©Logic-immo
Michael Fusaro
Nice Properties, 2 rue Halévy, le Ruhl, 06000 Nice
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