A Paris, le marché immobilier serait-il en panne d’attractivité ?

Xavier Beaunieux
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Paris sera toujours Paris mais elle se vide peu à peu de ses habitants… Faut-il y voir l’une des conséquences des multiples confinements auxquels nous avons été soumis et qui n’ont pas manqué de rebattre les cartes du marché de l’immobilier ? Toujours est-il qu'une phase de bascule semble s’être amorcée entre une métropole visiblement en panne d'attractivité et des villes moyennes dont la cote d’amour n’en finit pas de monter. Prix, loyers, attractivité… État des lieux du marché de l’immobilier parisien.

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A Paris, le marché immobilier serait-il en panne d’attractivité ?
Quelle direction le marché de l'immobilier résidentiel parisien prend-il ? ©f11photo
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L’Île-de-France perdrait-elle de son aura ?

Sommes-nous en train d’assister à la revanche des villes moyennes sur la Ville-Lumière ? L’explosion du télétravail aurait-elle fait se déplacer le centre de gravité de l’économie française ? Car à une métropolisation de l’économie qui, faisant se concentrer les créations d’emplois dans les grandes villes et plus particulièrement en région parisienne, siphonne depuis des années les petites et moyennes villes de leurs habitants semble succéder un regain d’attractivité de ces fameuses villes petites et moyennes… Paris serait-elle à court d’arguments pour convaincre ses habitants de ne pas céder à l’appel sinon de la campagne, à tout le moins de villes de moindre importance depuis lesquelles il est désormais possible de télétravailler. Une étude que nous avons réalisée confirme, en effet, que depuis le confinement, le marché de l’immobilier parisien perd incontestablement en attractivité.

Alors que le Grand Ouest attire de plus en plus d’acheteurs potentiels (23 % en 2021 vs 19 % en 2020), notre enquête nous apprend que la région parisienne attire moins qu’avant (19 % des intentions d’achat immobilier en février dernier contre 23 % en février 2020). De plus, depuis le mois de septembre 2020, il est intéressant de constater que les recherches immobilières enregistrées sur SeLoger et portant sur Paris se limitent à 8 %. Cette proportion n’a d’ailleurs que peu évolué au cours des derniers mois. Enfin, alors qu’une majorité de Français cantonnent leur recherche immobilière à la région où ils résident, en février 2021, seuls 75 % des Franciliens ont cherché à faire l’acquisition d’un logement en région parisienne (contre 86 % à la même époque, en 2020).

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L'attractivité de l'immobilier parisien en quelques chiffres. ©SeLoger

Paris : des mises en vente en hausse et des prix qui ralentissent

Sur un marché immobilier tendu comme l’est le marché parisien, la demande est aussi forte que les biens à vendre sont rares. En conséquence de quoi, les candidats à l’achat doivent se montrer ultra réactifs dans leur recherche immobilière, être prêts à affronter la concurrence des autres candidats à l’achat et accepter l'idée de devoir dégainer rapidement une offre au prix si le bien ne présente aucun défaut. Selon nos données, depuis le début de l’année, le volume des logements proposés à la vente s’oriente à la hausse (+ 89 %) dans Paris intra muros, par rapport à la même période, l’année dernière (décembre 2019-février 2020). Pour ce qui est des prix de vente signés, ceux-ci poursuivent leur ascension. Selon le Baromètre LPI-SeLoger, le prix au m² à Paris culmine ainsi à 10 658 € au terme d’une hausse de 4,3 % sur 1 an. Pour autant, sur les trois derniers mois, la tendance est à la baisse avec des prix parisiens qui accusent un recul de 0,5 %.

Est-ce à dire que l’on pourrait s’acheminer progressivement vers une décrue du prix de l’immobilier parisien ? Rien n’est moins sûr… « Lorsque la hausse ralentit, comme cela est le cas à Paris, c’est essentiellement en réponse au blocage du marché constaté lors du choc du deuxième confinement. Mais depuis janvier, la demande s’est (un peu) ressaisie et la baisse des prix affichés et signés observée en novembre (et encore en décembre) a cédé la place à une remontée, compensant presque toujours au moins la chute provoquée par le confinement » explique Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger. Enfin, alors que le prix au m² dans le 5e arrondissement de Paris recule de 3 % sur 1 an pour tomber à 11 791 € et de 5,2 % dans le 2e arrondissement (10 793 €/m²), le prix au m² dans le 4e arrondissement de Paris augmente de 10,8 % pour se porter à 13 450 € et il explose dans le 1er arrondissement (+ 15,1 % sur 1 an / 12 868 €/m²).

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Les prix parisiens et leur évolution. ©SeLoger

Le marché immobilier locatif parisien sous le coup d’un choc d’offre ?

La crise sanitaire a conduit bon nombre de propriétaires d’un logement parisien loué en meublé saisonnier à basculer sur un modèle de location meublée classique de longue durée. Cette migration n’a toutefois pas été sans occasionner une forte hausse du nombre d’annonces de meublés dans la capitale. Mais alors que l’offre locative meublée explose (+ 204 % sur 1 an), l’offre locative vide n’est pas en reste (+ 158 %). Quant au prix du loyer à Paris, le Baromètre des Loyers-Seloger nous indique qu'il se monte à 1 624 €, en moyenne, par mois pour un bien loué vide (- 1,4 % sur 1 an). Pour un meublé, comptez 1 812 € (- 1,1 %).

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Arrondissement par arrondissement, les prix parisiens et leur évolution sur 1 an. ©SeLoger
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