Immobilier : la pénurie s’installe alors que les prix poursuivent leur accélération
Deux confinements n’auront pas suffi à endiguer la hausse du prix de l’immobilier ancien. Celui-ci n’avait d’ailleurs pas augmenté aussi vite (+ 6,7 % sur 1 an) depuis l’été 2011 ! À noter que la hausse est particulièrement prégnante sur les métropoles. Enfin, les stocks de biens disponibles à la vente restent bas et ne remontent pas, entretenant ainsi une situation de pénurie immobilière…
Des prix immobiliers qui s’entêtent à monter
Décidément, rien n’y fait… Ni la crise sanitaire et ses conséquences, ni les deux confinements (de mars et d’octobre derniers), ni la fermeture (douze semaines durant) des agences immobilières n’auront réussi, sinon à stopper, à tout le moins à ralentir la hausse des prix immobiliers. Jugez plutôt, le prix au m² en France accuse une hausse de 6,7 % sur 1 an pour atteindre 3 601 €. « Pour retrouver des progressions aussi rapides, il faut remonter à l’été 2011 » indique Michel Mouillart, porte-parole du Baromètre LPI-SeLoger. Il est toutefois à noter que sur les trois derniers mois, la tendance est légèrement baissière (- 0,8 %).
Tous biens confondus, le prix au m² en France - dans l'ancien - augmente de 6,7 % sur 1 an pour atteindre 3 601 € (Source : Baromètre LPI-SeLoger - février 2021).
Une hausse annuelle de 7,7 % sur les prix des maisons !
Profitant à plein du regain d’appétence des Français pour les biens spacieux et disposant d’un espace extérieur (balcon, terrasse, jardin), les maisons voient leurs prix de vente signés (3 308 €/m²) piquer un sprint (+ 7,7 % sur 1 an). Les appartements ne sont toutefois pas en reste, eux dont le prix atteint, en moyenne, 3 874 € du m² au terme d’une hausse de 5,9 % sur 1 an. À l’origine de cette course folle des prix immobiliers dans l’hexagone, des stocks de biens disponibles à la vente anormalement bas, les propriétaires craignant de ne pas pouvoir se reloger après qu’ils auront vendu mais aussi une demande qui non seulement se renforce mais aussi évolue. « La transformation de la demande se renforce avec l’accentuation des difficultés des ménages modestes pour réaliser leurs projets immobiliers» fait remarquer Michel Mouillart. «Le marché continue donc à se déplacer vers des produits de meilleure qualité et de localisation plus recherchée, donc plus chers, sur un marché en récession ».
- Les prix de vente des appartements (3 874 €/m²) progressent de 5,9 % sur 1 an.
- Les prix des maisons (3 308 €/m²) accusent 7,7 % de hausse annuelle.
Source : Baromètre LPI-SeLoger - février 2021
Dans les métropoles, la hausse des prix s’installe
Pressurisés par la conjonction d’un (trop) faible taux de rotation des logements et une demande qui ne cesse de se renforcer, les marchés immobiliers des grandes villes frôlent l’hypertension ! « Pour le sixième mois consécutif, les augmentations se constatent dans la totalité des villes de plus de 100 000 habitants » constate Michel Mouillart. Lequel note également qu’une « hausse des prix de plus de 10 % s’observe dans 30 % des villes de plus de 100 000 habitants ». Certaines métropoles voient d’ailleurs le prix de leur immobilier - ancien - remonter fortement :
- Le prix au m² à Bordeaux augmente de 7,5 % sur 1 an (alors qu’il reculait en janvier 2020) pour se porter à 5 103 €.
- Le prix au mètre carré à Nîmes est en hausse de 7,6 % sur 1 an (alors qu’il baissait de 7,1 % il y a un an) et atteint 2 189 €.
- Le prix immobilier à Reims qui reculait en janvier 2020 progresse de 9,7 %. Pour acheter dans la ville la plus peuplée de la Marne, comptez 2 846 €.
Quant au prix du m² à Paris qui culmine à 10 727 €, il accuse 4,7 % de hausse sur 1 an mais «poursuit son ralentissement “en dents de scie”, amorcé à l’été 2017». Enfin, il est intéressant de remarquer que sur les métropoles de Brest et de Montpellier, et contrairement à ce que l’on constate ailleurs, les prix immobiliers augmentent plus rapidement en périphérie que dans la ville-centre.
Des ventes qui se font de plus en plus « au prix »
La disproportion entre une offre très insuffisante et une forte demande n’est pas sans instaurer ce qu’il est convenu d’appeler une hyper-compétition entre des acquéreurs potentiels frustrés par le manque de logements. «La pénurie de biens disponibles à la vente attise la concurrence entre des acheteurs qui ne négocient plus les prix proposés » pointe du doigt Michel Mouillart. Lequel ajoute que «les prix signés augmentent donc toujours plus rapidement que les prix affichés et la diminution des marges se poursuit : en janvier 2021, les marges ont diminué de 17 % sur un an, la concurrence entre les acheteurs restant très vive». Rien d’étonnant, donc, à ce que les marges de négociation fassent profil bas et se limitent à 4,2 % du prix affiché.
Les prix immobiliers grimpent mais l’activité dévisse…
Dans un contexte plombé par la crise sanitaire, les ventes reculent. « En janvier dernier, l’activité du marché de l’ancien est en baisse de 15,1 % sur 1 an » indique Michel Mouillart, tout comme le niveau de production des crédits immobiliers. Loin de l'hyper-activité immobilière et du rebond des transactions qui avait été enregistrés au lendemain du premier confinement, force est donc de constater que l’année 2021 démarre donc mollement…
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)