Dans un contexte d’inflation, les taux des crédits immobiliers restent à des niveaux historiquement bas et les durées des prêts s’allongent. Des conditions attractives qui devraient perdurer au moins jusqu’à la fin de l’année.
Crédit immobilier : des taux encore à la baisse en août
Alors que les taux évoluent généralement peu pendant l’été, en août 2018, quelques banques constatent des baisses de 0,05 % à 0,20 %, selon les établissements, les durées et les profils. Seule une banque, qui avait fortement baissé ses taux en juin (de 0,30 à 0,50 %), les a remontés. Ainsi, d’après le courtier Vousfinancer, les taux moyens sont actuellement à 1,30 % sur 15 ans, 1,50 % sur 20 ans et 1,70 % sur 25 ans mais avec des taux planchers négociés à 0,65 % sur 15 ans, 0,80 % sur 20 ans et 1,35 % sur 25 ans pour les meilleurs profils. « Si les barèmes sont un indicateur de l’appétence des banques à davantage prêter et un moyen de cibler les emprunteurs qui deviendront leurs futurs clients, la plupart d’entre elles accordent des décotes supplémentaires importantes sur les taux affichés, pouvant aller jusqu’à 0,60 % de baisse, conduisant à un retour des taux à leur plus bas niveau historique pour certains emprunteurs » souligne Sandrine Allonier, porte-parole du courtier.
Les taux de crédit sont inférieurs à 2 % sur toutes les durées
Durées | Taux moyens | Taux planchers |
---|---|---|
15 ans | 1,30 % | 0,65 % |
20 ans | 1,50 % | 0,80 % |
25 ans | 1,75 % | 1,35 % |
Une demande toujours très forte grâce à des conditions attractives
Grâce à ces taux de crédit toujours très attractifs, la demande ne montre aucun signe d’essoufflement. « Après un 1er trimestre 2018 marqué par un attentisme des acheteurs et une demande des crédits en baisse de 20 %, ces dernières semaines, le marché immobilier a retrouvé un dynamisme inédit en 2018 » précise Sandrine Allonier. Toutefois, même avec ce regain d’activité constaté au 2e trimestre, il est peu probable que les niveaux de production des crédits de 2017 (272 Mds) soient à nouveau atteints cette année. Nous devrions plutôt revenir au niveau de 2016, qui était déjà très élevé, avec 252 milliards d’euros de production des crédits. Par ailleurs, au 31 juillet 2018, si la production des crédits ressort en baisse de 11 % par rapport à celle de l’année 2017 à la même période, elle était en baisse de 20 % au 1er trimestre par rapport à 2017. Cela témoigne du retour de la demande.
Les taux de crédit resteront bas au moins jusqu’à fin 2018
Alors qu’on constate le retour de l’inflation, on pourrait s’attendre à une remontée des taux de crédit. Pourtant, à ce jour rien n’indique que les taux d’emprunt augmenteront d’ici la fin de l’année. En effet, les taux d’emprunt d’Etat restent stables à des niveaux très bas, aux alentours de 0,60 % (contre 0,90 % début février). De son côté, la Banque centrale européenne, si elle compte mettre fin à son programme de rachats d’actifs d’ici la fin de l’année, a réaffirmé souhaiter maintenir ses taux directeurs « à leurs bas niveaux actuels au moins jusqu'à l’été 2019 ». Enfin, les banques ont toujours la volonté de prêter et le besoin de conquérir de nouveaux clients via le crédit immobilier. « Le contexte va donc rester très favorable aux emprunteurs, qui pâtissent toutefois de la hausse des prix qui se poursuit dans les grandes villes et de la diminution des aides à l’achat pour les primo-accédants. En revanche, de nombreuses incertitudes demeurent pour l’année 2019 » conclut Sandrine Allonier.
Les banques veulent profiter de ce regain d’activité pour rattraper le retard pris en début d’année sur leurs objectifs de production des crédits, qui restent élevés dans un marché plus difficile qu’il ne l’était en 2017 ».
Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
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