Si les taux de crédit immobilier restent très bas, on constate les premières hausses depuis quelques années, même si elles restent modérées. Plusieurs établissements bancaires ont également durci leurs conditions d’octroi. Un retournement du marché est-il à prévoir ?

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Des taux en légère hausse, mais uniquement pour certains profils
En novembre, le courtier Vousfinancer constate les premières remontées de taux de crédit de l’année. Ces hausses sont toutefois modérées, de 0,05 à 0,15 %, et concernent surtout les durées longues et les emprunteurs aux faibles revenus. Ces légères hausses sont d’ailleurs accompagnées par des baisses sur d’autres profils d’emprunteurs. Un constat partagé par Cafpi, qui note des taux moyens stables ou en légère hausse en fonction des durées d’emprunt. Selon le courtier, certaines banques font le choix de remonter leurs taux sur certains profils d’emprunteurs pour retrouver un peu de marge sur les crédits. En cette fin d’année, les taux moyens constatés par Vousfinancer s’établissent à 1,05 % sur 15 ans, 1,25 % sur 20 ans et 1,45 % sur 25 ans. « En cette fin d’année, si les banques accordent toujours des taux record aux profils qu’elles souhaitent capter, comme elles ont dépassé leurs objectifs de production des crédits, certaines sont plus restrictives pour les profils considérés comme moins rentables pour elles à ce niveau de taux… On observe ainsi les premières remontées de taux », affirme Jérome Robin, directeur général du courtier.
Les taux moyens des crédits en novembre 2019
Durées d'emprunt | Taux moyens |
---|---|
15 ans | 1,05 % |
20 ans | 1,25 % |
25 ans | 1,45 % |
Crédit immobilier : un durcissement des conditions d’octroi
En cette fin d’année, 95 % des courtiers ont le sentiment que les banques ont durci leurs conditions d’octroi de crédit (contre 64 % en octobre 2018) : pour tous les profils d’emprunteurs (selon 75 % des courtiers, contre 38 % en 2018) ou uniquement sur certains profils (19 %). Pour la majorité des courtiers, c’est sur l’apport que les banques sont actuellement les plus strictes (77 %, soit 10 points de plus qu’en 2018) ou l’épargne disponible après opération (58 %) puis les revenus (52 %). En revanche, la qualité du bien acheté n’est pas un critère majeur (6 % des réponses). « En cette fin d’année, nos courtiers constatent qu’ils ont des difficultés accrues à financer certains profils d’emprunteurs, considérés comme plus risqués ou moins rentables, essentiellement les financements à 110 %, c’est-à-dire incluant le montant du bien ainsi que l’ensemble des frais, et les revenus inférieurs à 30 000 € par an. Certaines banques refusent ces profils, mais pas toutes heureusement ! Nous avons donc encore des solutions pour ces profils, souvent primo-accédants, qui veulent eux aussi profiter du contexte de taux bas pour devenir propriétaires » explique Sandrine Allonier, porte-parole du courtier.
Les taux d’emprunt des prêts immobiliers resteront attractifs en 2020
Selon 41 % des courtiers (2 fois plus qu’en 2018), leurs partenaires bancaires ont atteint à 100 % leur objectif de production de crédit. « En réalité, beaucoup de nos partenaires bancaires ont même dépassé leurs objectifs de production de crédit, de 30 % pour certains ! C’est aussi pour cela qu’en cette fin d’année, après une année 2019 très dynamique, marquée par des taux record, le marché du crédit est compliqué... Les délais de traitement sont plus longs et les banques plus sélectives. Mais ces 2 phénomènes ne devraient pas durer dans la mesure où les banques vont bientôt remettre les compteurs à zéro et accorder des crédits qui seront comptabilisés dans leur production 2020 » analyse Sandrine Allonier. Les conditions d’emprunt devraient donc rester favorables en 2020. « Si les taux se maintiennent à ces niveaux-là, nul doute que les emprunteurs seront au rendez-vous en 2020, mais qu’en sera-t-il des banques ? (…) Une remontée de 0,10 à 0,30 % sur l’année permettrait d’assurer un plus large accès au crédit, à des taux toujours très favorables, à tous ceux qui voudront acheter en 2020, sans impacter leur capacité d’emprunt » conclut Jérôme Robin.
46 % des courtiers en crédit immobilier ont le sentiment que les marges de négociation sont plus faibles en cette fin d’année.
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