A Paris, avant la démolition d'un immeuble à l'abandon, décoré de guerriers Bantous, les œuvres de l’artiste de street art Kouka seront mises aux enchères au profit d’œuvres caritatives.
Toujours plus impressionnant, l’art urbain pousse, désormais, les salles de ventes aux enchères à descendre sur le terrain. Jeudi 5 février à 19 heures, le commissaire priseur Pierre Cornette de Saint Cyr animera une vente non pas en salle mais sur les lieux même de « l'exposition », au 40 rue Boulanger, dans le 10e arrondissement de Paris. 77 guerriers Bantous seront mis en vente.
Kouka, un artiste au plus près de l’homme
Kouka est un artiste de rue reconnu qui aime également s’exposer en galerie. Convaincu que la peinture peut changer notre regard sur la vie, le trentenaire, diplômé des Beaux-arts d’Avignon, s’inspire de l’univers du skate, du rap et surtout de ses voyages qui le poussent à s’interroger sur la place de l’art dans l’espace urbain. " La ville est le lieu propice à l’ouverture et à la découverte. C’est dans un désir d’ouvrir l’art à un public non initié que s’inscrit ma démarche picturale : au plus près de l’homme mais aussi là où l’humanité fait le plus défaut » déclare Kouka pour se présenter.
Chaque guerrier Bantou mesure près de deux mètres et pèse plus de 100 kilos »
Kouka un artiste qui voit grand.
En 2010, il découvre avec d’autres artistes un immeuble de bureaux vides, dans le quartier Latin. Sa façade l’inspire. Ses fenêtres aux bords arrondis seront le cadre idéal pour ses guerriers Bantous, ceux-là même qui ont fait sa renommée. Sur les 77 fenêtres, Kouka reproduit ses guerriers emblématiques qui seront mis aux enchères, à partir de 2 500 € l’unité, alors que la côte de Kouka est estimée à 2 000 € du mètre carré selon Pitch Promotion. Les amateurs devront prévoir le transport. Chaque guerrier bantou mesure près de deux mètres de haut et pèse plus de 100 kilos !
Kouka a peint ces 77 guerriers bantous, un par un, sans pochoir et sans autorisation, sur une initiative personnelle. Contrairement à beaucoup d’œuvres que l’on qualifie de « street art », cette intervention n’est ni une commande ni une simple décoration mais une véritable performance qui a été réalisée alors qu’un groupe d’artistes avait pris possession d’un immeuble à l’abandon depuis des années.
Une vente pour la bonne cause
Les sommes récoltées seront entièrement reversées à deux fondations caritatives, que Christian Terrassoux soutient depuis de nombreuses années et qui œuvrent en Afrique : la Fondation Chirac (pour la prévention des conflits, le dialogue des cultures et l’accès à une santé et à des médicaments de qualité) et l’AMREF Flying Doctors (1ère ONG de santé publique en Afrique).
[MAJ] La somme totale récoltée lors de la vente aux enchères des 12 œuvres bantoues du street-artiste Kouka est de 46 000 €.
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