Vous pensez que l’automne signe la fin du jardin ? Détrompez-vous ! C’est au contraire le moment parfait pour créer de nouveaux plants. Voici les boutures d’octobre à réaliser sans plus attendre !

Les boutures de rosiers
Chez le rosier, les tiges de l’année commencent à se rigidifier en automne : on parle de « bois sec ». C’est ce type de rameau qui forme le plus facilement des racines lorsqu’il est planté directement en pleine terre. Mais pas n’importe où : dans un sol meuble, sableux et bien drainé.
Choisissez une tige droite, saine et non fleurie. Coupez un tronçon d’environ 20 cm comprenant trois à quatre nœuds (points d’attache des feuilles). Taillez net sous le nœud choisi et supprimez les feuilles du bas.
Enfoncez la bouture aux deux tiers dans un sol abrité du vent. Elle y passera l’hiver avant de redémarrer au printemps.
Les boutures d’arbustes d’ornement
Le forsythia, le lilas ou le seringat préparent leurs floraisons printanières sur les rameaux formés l’année précédente.
À la fin de l’été, leurs rameaux se sont « aoûtés ». Ils ont bruni et durci sans être encore complètement secs. C’est à ce stade, intermédiaire entre bois tendre et bois sec, qu’ils s’enracinent le mieux.
Choisissez un rameau droit d’environ 20 cm, qui porte plusieurs bourgeons visibles. Coupez net sous l’un d’eux, puis ôtez les feuilles basses s’il en reste.
Plantez la bouture dans un mélange sableux et drainant et conservez-la sous serre ou près d’un mur abrité du vent. Elle reprendra dès le printemps.
Cas particulier : l’hortensia
Cet arbuste se bouture aussi en octobre, mais avec une autre technique. Ses tiges conservent plus longtemps leur souplesse. On prélève donc l’extrémité d’une pousse semi-aoûtée, encore verte mais ferme, que l’on plante dans un substrat léger et humide.
Les boutures de fruitiers
Le cassissier et le groseillier portent leurs plus belles récoltes sur des tiges jeunes. Avec l’âge, la production de ces arbres fruitiers diminue, d’où l’intérêt de multiplier régulièrement de nouveaux plants par bouturage.
En octobre, on prélève une tige lignifiée, c’est-à-dire durcie en bois, puis on la découpe en tronçons d’environ 20 cm comportant trois à quatre bourgeons.
On enterre ces morceaux « en jauge », c’est-à-dire provisoirement, côte à côte dans une tranchée de terre humide ou en pot protégé.
Au printemps suivant, la bouture ayant formé des racines est repiquée à son emplacement définitif, en pleine terre ou en ligne dans le verger.
Les boutures d’arbres méditerranéens
Emblèmes des jardins du sud de la France, le figuier et l’olivier se multiplient aussi en automne, mais selon deux techniques différentes.
Le figuier s’enracine naturellement. Un rameau lignifié de 25 à 30 cm, planté profondément en terre légère et paillée, développe ses racines dès l’hiver.
L’olivier, en revanche, demande des rameaux semi-aoûtés, partiellement durcis, installés en pot dans un mélange sable/terreau. Ces boutures doivent rester sous abri lumineux, à température douce et humide, car leur enracinement est plus lent.
Conseils pratiques
Le succès du bouturage en octobre repose sur quelques gestes simples mais essentiels.
- Utilisez un sécateur parfaitement aiguisé et désinfecté pour éviter toute infection.
- Réalisez une coupe nette sous un nœud, là où les racines repartent vigoureusement.
- Supprimez les feuilles basses afin de réduire l’évapotranspiration et d’augmenter les chances de reprise.
- Plantez les boutures dans un substrat léger, drainant, mais jamais détrempé.
- Protégez les plantations du gel, soit par un paillage épais, soit en plaçant les boutures sous abri froid.
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