Lieux de détente et de moments partagés, nos jardins sont aussi un refuge indispensable pour la faune sauvage. Et quand l’hiver s’installe, le froid et la pénurie de nourriture compliquent la survie de ce petit monde. Une poignée de graines, un tas de feuilles, quelques abris sur mesure suffisent pourtant à l'aider. On vous explique comment transformer votre jardin en sanctuaire pour la vie sauvage.
Petit guide de survie pour la faune sauvage en hiver
Écureuils, hérissons, oiseaux, chauve-souris, lézards, mulots, insectes... L'hiver est bientôt là et les petits animaux et autres auxiliaires du jardinier doivent s’adapter face à l’arrivée du froid, du gel et des pluies plus fréquentes.
Chacun fait preuve d’ingéniosité pour traverser la saison froide. Certains migrent, d’autres hibernent, d’autres encore se planquent sous les feuilles mortes. Mais tous partagent trois nécessités vitales pour survivre :
- un abri sûr et adapté pour les protéger du gel, du vent, de la pluie et des prédateurs ;
- une source de nourriture régulière et adaptée jusqu’au retour du printemps ;
- un environnement calme et préservé, sans nuisances sonores ni produits chimiques.
Abris naturels : du jardin ordinaire au refuge pour la biodiversité
Pas besoin d’être un bricoleur aguerri ni d’aligner un budget conséquent. Déchets verts, branchages, brindilles, feuilles mortes ou petits tas de pierres... Voici autant de refuges rustiques où toute une population de hérissons, mulots ou musaraignes pourront élire domicile aux premières chutes de températures.
Pour renforcer ces abris improvisés, l’idéal est d’y glisser un peu de paille ou de feuilles sèches, voire empiler quelques bûches autour pour consolider l’ensemble.
Placés dans des endroits stratégiques du jardin, ces gîtes 100 % nature feront merveille dans un coin calme, à l’écart de la maison et du brouhaha ambiant. Idéalement, installez-les adossés à un mur, une haie dense ou un muret de pierre sèche, à l’abri du vent et de l’humidité.
Abris artificiels, un coup de pouce essentiel pour la petite faune
Le gîte et le couvert pour les oiseaux sédentaires
Tous les oiseaux ne migrent pas ! Certaines espèces sédentaires – mésanges, rouges-gorges, moineaux, merles, pies... – restent sur place, prêtes à braver le froid et les éléments, mais peinent à trouver de quoi se nourrir. Des installations simples peuvent les aider :
- des nichoirs en bois non traité, fixés en hauteur sur un arbre ou une façade ;
- des mangeoires suspendues ou posées au sol selon les espèces, remplies de mélanges de graines variées (millet, avoine, tournesol, pavot…) ou de boules de graisse aux graines ;
- des coupelles d’eau fraîche, changée régulièrement pour éviter le gel.
Des hôtels à insectes pour les petits auxiliaires
Certains nous inspirent de la tendresse ou de la fascination, d’autre nous répugnent... Les insectes sont pourtant des alliés essentiels : ils pollinisent, fertilisent les sols et régulent les nuisibles. Et en hiver, ils cherchent désespérément un abri dès les premiers frimas.
Abeilles, chrysopes, coccinelles, papillons, bourdons ou perce-oreilles... Si certains iront se terrer dans le sol, sous des tas de feuilles ou dans les écorces des troncs d’arbres, d’autres se mettront en quête de refuges adaptés à l’hibernation pour rester au sec.
Compléments essentiels à ces abris naturels, les hôtels à insectes offrent une solution durable pour préserver ce joyeux microcosme. Disponibles dans le commerce ou à fabriquer soi-même (tiges creuses, morceaux de bois percés, paille...), ces abris comportent plusieurs cases adaptées aux différentes espèces.
Pour y attirer un maximum d’insectes, installez-les à environ 30 cm du sol, orientés vers le soleil, dans un coin calme et sauvage du jardin. Les herbes hautes et les tas de feuilles constituent un garde-manger naturel pour nos minuscules voisins.
Les mangeoires et distributeurs de nourriture automatiques feront le bonheur des oiseaux, mais aussi d'invités surprise comme les écureuils !
Les bons réflexes pour un jardin vivant
Aménager un jardin accueillant en mode sanctuaire pour la faune sauvage, c’est aussi adopter quelques habitudes simples et responsables.
- Laisser une zone en friche, avec herbes hautes, feuilles et branchages : c’est un abri et un garde-manger naturel.
- Éviter les tailles importantes des haies et arbustes durant l’hiver.
- Bannir les pesticides et produits chimiques, dangereux pour toute la chaîne alimentaire.
- Limiter les sources lumineuses nocturnes, qui perturbent les cycles naturels.
- Nourrir la faune avec des produits adaptés, sans sel, ni sucre, ni huile de palme, et réduire progressivement le nourrissage à l’approche du printemps.
- Ne jamais donner de restes alimentaires, de pain ou de lait : ces aliments sont nocifs pour la plupart des animaux sauvages.
- Maintenir les points de nourrissage propres et multiplier les petits points d’eau.
Les petits mammifères aussi ont besoin d’un abri sûr ! Dômes pour hérissons, cabanes à écureuils, abris pour chauves-souris (Pipistrelles, Barbastelles)... Ces refuges pallient la disparition progressive de leur habitat naturel et leur offrent quelques chances de survie.
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