Comment protéger son potager des fortes pluies ?

Si la pluie est la meilleure alliée du potager, elle peut aussi devenir sa pire ennemie. Trop d’eau, et c’est tout l’équilibre du sol qui se dérègle. Voici pourquoi les jardiniers redoutent les averses violentes ou prolongées :

• Les racines s’asphyxient : quand le sol reste gorgé d’eau pendant plusieurs jours, les racines, privées d’air, finissent par s’asphyxier. Les plantes jaunissent, leur croissance ralentit, voire s’arrête totalement.
• Le sol est compacté : sous l’effet de la pluie, la terre se tasse, surtout si elle est argileuse. Elle devient plus dure, moins drainante, et forme parfois une croûte en surface, ce qui peut gêner les semis.
• L’eau emporte les nutriments : après de fortes pluies, la terre se délite, et la couche superficielle – celle qui regorge de nutriments – est emportée par le ruissellement. Le sol perd alors en richesse.
• Les graines pourrissent : un sol détrempé empêche la germination. Les graines gonflent, stagnent dans l’eau…, et finissent par pourrir. Même constat pour les jeunes plantules, très sensibles aux excès d’humidité.
• Les maladies se propagent plus vite : mildiou, rouille, botrytis…, les champignons adorent l’humidité. En cas de pluie continue, les spores se propagent rapidement, infectant feuilles, tiges et fruits.
• La pluie casse les tiges : les pluies battantes – surtout si elles sont accompagnées de vent – peuvent abîmer le feuillage, casser les tiges ou coucher les plantes fragiles.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de limiter les dégâts. En adoptant les bons gestes, vous pouvez protéger vos cultures avant que les premières gouttes ne tombent. Voici comment procéder :

1. Aérez la terre : un sol bien ameubli absorbe mieux l’eau. Passez une grelinette ou une fourche-bêche pour décompacter la terre, sans la retourner. Cela favorise l’infiltration de l’eau et limite les risques de stagnation.
2. Paillez généreusement : étalez une couche de paillage (paille, feuilles mortes, tontes sèches…) autour de vos plantations. Ce tapis naturel amortit l’impact des gouttes, limite le ruissellement et prévient l’érosion du sol.
3. Protégez les zones sensibles : couvrez vos jeunes plants à l’aide de tunnels, de cloches ou de bâches. Ces protections limitent l’impact de la pluie sur les feuillages et freinent le développement des maladies fongiques.
4. Installez des tuteurs : soutenez les plantes à tiges souples, comme les tomates ou les haricots, en les attachant à des tuteurs. Cela évite qu’elles ne plient ou ne cassent sous le poids de l’eau.
5. Améliorez le drainage : si votre terrain est sujet aux inondations, surélevez vos cultures en buttes et creusez des rigoles en pente douce. Cela aidera à évacuer l’excès d’eau et protègera vos plantations de l’asphyxie.
6. Récoltez les légumes mûrs : si des légumes sont arrivés à maturité, cueillez-les avant la pluie. Cela évitera qu’ils ne se gorgent d’eau, se fendent ou pourrissent sur pied.

La pluie a enfin cessé ? C’est le moment d’évaluer les dégâts et de sauver ce qui peut l’être. Voici comment relancer votre potager, après un épisode pluvieux violent ou (un peu) trop long :

1. Évacuez l’eau stagnante : repérez les zones où l’eau forme des flaques. Si besoin, creusez des rigoles pour faciliter l’écoulement. Cela évitera que les racines ne baignent trop longtemps dans l’eau.
2. Redressez les plantes couchées : les tiges de certaines plantes ont peut-être plié sous le poids de la pluie. Redressez-les délicatement et attachez-les à un tuteur pour leur permettre de se remettre.
3. Coupez les feuilles abîmées : supprimez les feuilles jaunies, ramollies ou déchirées par la pluie. Cela limitera la propagation des maladies et permettra à la plante de concentrer son énergie sur sa reprise.
4. Ramassez les légumes et fruits tombés au sol : en se décomposant, ils risquent d’attirer limaces, mouches et maladies. Mieux vaut les retirer rapidement pour éviter la prolifération des nuisibles.
5. Aérez le sol en surface : une fois le sol ressuyé, grattez-le légèrement à la griffe ou au râteau pour casser la croûte formée par la pluie. Cela favorisera l’oxygénation et le séchage du sol.
6. Surveillez l’apparition de maladies : inspectez vos plantations dans les jours suivants. En cas de taches suspectes, traitez rapidement avec une décoction naturelle (purin d’ortie, bicarbonate…) ou un fongicide adapté.