Espaces ouverts : pourquoi cette grande tendance d’aménagement intérieur est-elle en train de changer ?
Pendant de longues années, les espaces ouverts ont été le symbole d’un intérieur moderne et convivial. En reliant cuisine, salle à manger et salon, ils donnaient une impression de volume, de lumière et de liberté de circulation. Mais avec l’évolution de nos modes de vie, cette configuration commence à être questionnée. De nombreux foyers s’interrogent aujourd’hui : l’ère de l’open space domestique touche-t-elle à sa fin ou sommes-nous simplement en train de réinventer une manière plus équilibrée de vivre nos intérieurs ?
L’open space domestique : une success story devenue moins évidente
Quand la tendance des espaces ouverts s’est imposée, elle répondait parfaitement aux attentes du moment : maximiser les mètres carrés, faciliter la circulation et donner du cachet aux pièces de vie. Pour les petits logements en particulier, supprimer les cloisons permettait de gagner en volume, tout en laissant entrer davantage de lumière naturelle.
Pourtant, les inconvénients se sont faits plus visibles au fil des années. Le premier – et sans doute le plus commenté – concerne le bruit. Une cuisine ouverte implique que chaque préparation résonne dans le salon, tout comme la télévision devient omniprésente dans la salle à manger. L’absence de séparation physique, si agréable visuellement, devient alors un vrai défi au quotidien pour les familles.
Autre point souvent cité : les odeurs. Même avec une hotte performante, les effluves liées à la cuisson circulent librement et marquent les tissus. Enfin, beaucoup de ménages ont réalisé que vivre dans un espace sans limites demandait un rangement impeccable en permanence. Le moindre objet qui traîne devient visible depuis n’importe quel point de la pièce, ce qui peut créer une forme de pression au quotidien.
Le télétravail, un bouleversement majeur dans nos aménagements
Si la tendance des espaces ouverts commence à être nuancée, c’est aussi à cause du télétravail, devenu courant depuis la pandémie. Travailler depuis la maison impose un minimum d’isolement, de calme et de délimitation entre vie professionnelle et vie privée. Or, un grand séjour décloisonné n’offre pas vraiment cet espace de retrait, dont beaucoup ont désormais besoin.
Résultat : certains cherchent à recréer des zones spécifiques à l’intérieur même d’un espace ouvert. Paravents, verrières, demi-cloisons, meubles positionnés pour structurer l’ensemble… Les solutions se multiplient, et elles traduisent toutes la même envie : retrouver une forme d’intimité, sans renoncer complètement à la sensation d’espace.
Cette transformation progressive montre bien que les espaces ouverts ne disparaissent pas, mais qu’ils s’adaptent à un mode de vie plus fragmenté, où chaque membre du foyer peut avoir besoin de se concentrer, de téléphoner, ou simplement de s’isoler un moment.
Lorsque vous voulez compartimenter un espace, privilégiez les matériaux naturels et chaleureux afin de préserver une atmosphère cocooning.
Le retour des pièces définies : une tendance plus chaleureuse et pratique
Alors que l’on parlait beaucoup de minimalisme et d’hyper-ouverture dans les années 2010, une dynamique plus chaleureuse semble reprendre le dessus. Les occupants recherchent désormais des cocons, des zones où ils peuvent se retrouver entre eux, parfois même en petits groupes, sans devoir occuper un immense volume partagé. On observe ainsi un regain d’intérêt pour :
- les bibliothèques séparées, petites pièces intimistes pour lire ou travailler,
- les salons fermés, où l’on retrouve le plaisir d’une ambiance cosy, avec une acoustique agréable,
- les cuisines semi-ouvertes, qui préservent la convivialité, tout en limitant les nuisances sonores et olfactives,
- les chambres plus spacieuses, destinées à être de véritables refuges, et plus seulement des lieux pour dormir.
Cette envie de redessiner l’intérieur traduit un besoin croissant de zones dédiées à des usages précis. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’un retour en arrière, mais plutôt d’un rééquilibrage.
Les solutions hybrides : le compromis qui séduit de plus en plus
Plutôt que de revenir totalement aux pièces fermées, beaucoup misent aujourd’hui sur des solutions intermédiaires. L’objectif est clair : offrir les avantages de l’espace ouvert, tout en corrigeant ses principaux inconvénients. Ces nouvelles propositions prennent plusieurs formes :
- Les verrières intérieures : devenues incontournables, elles apportent de la lumière et créent en même temps une séparation visuelle et phonique légère. Elles permettent de cloisonner, sans enfermer.
- Les cloisons amovibles : très utiles dans les petits logements, elles se déplacent au gré des besoins. On peut ouvrir le matin, fermer l’après-midi pour travailler, et rouvrir le soir pour retrouver un espace fluide.
- Les demi-cloisons ou claustras : elles structurent l’espace de manière élégante, sans bloquer la lumière. Si leur côté décoratif apporte une dimension esthétique, elles répondent également à un besoin fonctionnel.
- L’aménagement par le mobilier : un canapé bien orienté, une bibliothèque double face ou un ilot central peuvent suffire à créer des zones clairement identifiées.
Ces solutions hybrides montrent que le débat n’est plus « open space ou pas », mais plutôt « comment organiser un espace vivant qui s’adapte au rythme de ses occupants ».
Une évolution portée par notre rapport à l’intimité et au confort
En réalité, si la tendance des espaces ouverts évolue aujourd’hui, c’est parce qu’elle ne correspond plus totalement aux attentes contemporaines en matière de confort domestique. Nous passons plus de temps chez nous, nous y multiplions les activités, et nous avons besoin d’alternance entre moments collectifs et bulles personnelles.
Le logement devient alors un véritable espace modulable, capable de se transformer selon les heures, les saisons ou les besoins du foyer. Les espaces ouverts ne disparaissent donc pas : ils s’intègrent dans une approche plus flexible, moins radicale, où chaque mètre carré doit être utile, agréable et facile à vivre au quotidien.
Pour renforcer la sensation d’intimité et de confort dans une pièce, multipliez les sources de lumières douces : lampes d’appoint, guirlande LED, etc.
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