Les renégociations des crédits immobiliers, c'est terminé !

Vincent Cuzon 08 mai 2018
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Une bonne et une mauvaise nouvelle pour les emprunteurs : si les taux sont encore à la baisse en mai, plusieurs banques ont annoncé la suppression de la possibilité de transférer leurs prêts immobiliers.

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Les renégociations des crédits immobiliers, c'est terminé !
Malgré les taux bas, les banques veulent assurer leur rentabilité. © Goran
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Des taux de crédit immobilier particulièrement attractifs

En mai, la plupart des barèmes des taux affichent une baisse de 0,10 % en moyenne, allant parfois jusqu’à 0,20 %. Seules quelques banques ont légèrement remonté leurs taux, de 0,05 %. Les taux de crédit retrouvent ainsi des niveaux proches des plus bas historiques. Les taux moyens sont actuellement à 1,35 % sur 15 ans, 1,55 % sur 20 ans et 1,75 % sur 25 ans mais avec des taux planchers négociés à 0,80 % sur 15 ans, 1,12 % sur 20 ans et 1,35 % sur 25 ans pour les meilleurs profils : « Globalement, il y a juste actuellement un écart de 0,15 % avec les taux les plus bas décrochés à l’automne 2016, ce qui témoigne de la volonté des banques de capter de nouveaux clients et de soutenir le relatif dynamisme du marché, même si le niveau des demandes reste encore bien en deçà du 1er semestre 2017 » analyse Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer.

Vidéo : les taux de crédit immobilier à la baisse en mai

https://www.youtube.com/watch?v=Smi5SSc79eI

Bon à savoir

Les taux de crédit baissent de 0,10 % en moyenne en mai.

En contrepartie les banques suppriment la transférabilité des prêts

Dans ce contexte de taux particulièrement attractifs, certaines banques ont annoncé la suppression de la transférabilité de leurs prêts immobiliers. Cette option, qui permet de conserver son prêt obtenu à des conditions attractives pour une future acquisition avec l’avantage de garder le taux de son crédit, est désormais uniquement disponible dans quelques banques en ligne, banques régionales ou établissements spécialisés. En effet, compte tenu du niveau actuel des taux et d’une éventuelle remontée des conditions de refinancement des banques à moyen ou long terme, cette option, avantageuse pour les emprunteurs, peut devenir coûteuse pour les banques, avec des marges qui pourraient devenir négatives sur ce type de crédit, faisant peser un vrai risque sur leur rentabilité.

Le transfert de prêt immobilier

Des exceptions qui échappent à la règle

Pour les emprunteurs immobiliers pour lesquels l’option de transférabilité est déjà inscrite dans l’offre de prêt qu’ils ont souscrit ces derniers mois ou années, cette clause pourra toute de même s’appliquer. Cependant, certaines conditions, qui peuvent varier d’un établissement prêteur à l’autre, devront être respectées. Ainsi, la vente et l’acquisition du nouveau bien immobilier doivent se faire dans un délai précisé par la banque (souvent inférieur à 6 mois mais en cas de relais, mais cela peut aller jusqu’à 1 an) et l’achat doit être pour le même usage que le bien vendu (vente de la résidence principale et rachat de la résidence principale). Par ailleurs, la valeur du nouveau bien doit être supérieure au capital restant dû à transférer. Il ne doit pas, non plus, y avoir eu d'incidents de paiement sur le prêt.

Si les taux de refinancement et les taux d’emprunt d’Etat remontent, les banques devront inévitablement répercuter ces hausses, au moins partiellement, sur leurs taux de crédit afin de conserver leurs marges… Voilà pourquoi l’ère de la transférabilité des prêts est une ère quasi-révolue ».

Sandrine Allonier, porte-parole du réseau de courtage Vousfinancer.

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