Le marché immobilier de Saint-Étienne n'est pas pénalisé par la proximité de lyon

Blandine Rochelle 21 mai 2015
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Qui a dit que Lyon faisait de l'ombre à Saint-Étienne ? Certainement pas, Marc Taillardat, agent immobilier. Il analyse pour nous le marché immobilier stéphanois avec beaucoup d’optimisme et d’engouement.

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Le marché immobilier de Saint-Étienne n'est pas pénalisé par la proximité de lyon
A Saint-Etienne, le prix au m² d'un appartement signé est de 1 278 €/m². © Rainer Spath
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SeLoger. D’après le baromètre LPI-SeLoger, le marché immobilier s’améliore à Saint-Étienne​. Comment décririez-vous la situation ?

M.T. Nous avons bien sûr souffert comme tous nos confrères d’une baisse du nombre des transactions, cependant nous notons, effectivement, une amélioration, depuis le début de l’année, qui semble s’installer et qui amène de nouveaux profils d’acheteurs. Jusqu’à présent, les séniors dominaient le marché stéphanois car ils représentaient la catégorie d’acquéreurs la plus représentée. Depuis quelques temps, notre ville attire des acquéreurs de plus en plus jeunes, beaucoup d’entre eux ont moins de 35 ans. Pour ajouter à ce phénomène, de plus en plus d’étudiants viennent également s’installer. 

Du coup, d'un côté nous avons des jeunes acquéreurs, de l'autre les séniors qui vendent leur maison située dans la grande couronne stéphanoise afin de se rapprocher des commodités qu’offre le centre-ville. Et au milieu des investisseurs de plus en plus présents, on compte en effet 26,6 % de placements sur Saint-Étienne. Résultat, le marché va beaucoup mieux.

On compte 21,6 % de placements dans l’immobilier sur Saint-Étienne ».

Au niveau national, ce taux est de 16,3 %.

Quels sont, selon vous, les atouts de la ville de Saint-Étienne ?

M.T. Tout d’abord, c’est une ville où l’on se loge facilement, du fait d’une offre importante et variée allant du studio au grand appartement familial, sans oublier les pavillons. De plus, la ville présente des alentours extrêmement agréables, comme en témoigne le parc régional du Pilat, situé à quelques kilomètres de Saint-Étienne, et dont une partie du territoire de la ville est classée.

On peut également relever que le coût de la vie n’est pas chère. Tout d’abord d’un point de vue du logement, car si vous souhaitez acheter votre logement, il vous en coûtera entre 1 250 et 1 350 €/m², ce qui est loin d’être excessif. Et si l’on prend en compte les dépenses quotidiennes, le coût de la vie de façon plus globale est également très raisonnable. Ici, on peut vivre agréablement avec un budget limité. La mairie fait aussi de gros efforts depuis quelques années pour améliorer l’accessibilité de la ville pour les personnes présentant un handicap, quel qu’il soit.

On entend souvent que les banques n’octroient pas facilement de prêts immobiliers, depuis quelque temps. Avez-vous le sentiment que la situation est aussi rude pour les Stéphanois ?

M.T. Les banques sont rigoureuses. Elles n’accordent de prêts qu’à partir de critères et de conditions qui leur laissent penser que l’emprunteur est fiable et solvable. Parmi ces critères, il est important de relever la prise en compte du taux de sinistralité, qui révèle le nombre de locataires qui cessent de payer leur loyer. Lorsqu’une banque étudie le dossier d’un emprunteur potentiel et que cet emprunteur était locataire, elle cherche à savoir s’il réglait ses loyers de façon rigoureuse et irréprochable auparavant. Si tel n’est pas le cas, il est normal qu’elle n’accorde pas de crédit.

Certains habitants présentent peut-être des difficultés sociales et économiques, mais notez pourtant que nous présentons un taux de sinistralité bien moins élevé que dans bien des villes françaises. Ce taux de sinistralité étant un indicateur du refus ou de l’accord de prêts par les banques, cela explique que nous traitons très peu de dossiers à problèmes.

A Saint-Étienne, les banques ont moins de mal qu’ailleurs à octroyer des prêts immobiliers, car le taux de sinistralité est très raisonnable ».

Marc Taillardat, agent immobilier, chez Century 21, à Saint-Étienne

La présence de la ville de Lyon à proximité pénalise-t-elle le marché immobilier stéphanois ?

M.T. Contre toute attente, ce n’est pas la proximité de Lyon qui nous « pénalise », c’est plutôt la grande couronne stéphanoise, ce que l’on peut appeler l’arrière-pays. Bien souvent, les couples avec enfants préfèrent dans un premier temps s’installer dans une petite ville ou un village reculé(e), afin de bénéficier d’une maison avec jardin, dont les superficies sont indéniablement plus importantes. Mais l’on constate depuis quelques temps que ces mêmes familles se sentent, à la longue, isolées et pénalisées par l’absence de commodités. Elles doivent utiliser leur voiture pour le moindre déplacement, scolarisent parfois leurs enfants à Saint-Étienne, et cela les pousse de plus en plus à se rapprocher du centre-ville stéphanois.

La ville de Saint-Étienne est réputée pour son héritage industriel manufacturier, est-ce l’explication d’une telle capacité de rebond ?

M.T. Absolument. Nous bénéficions d’un tissu économique important, essentiellement composé de nombreuses PME et PMI qui contribuent largement au développement économique du bassin stéphanois. C’est bien simple, Saint-Étienne dispose de l’un des plus importants réseaux de PME-PMI de France, et la spécialité du bassin stéphanois réside dans l’industrie manufacturière, dont nous pouvons retirer 5 pôles d’excellence : le numérique, l’optique, le design, les technologies médicales et les procédés avancés de fabrication. Les entreprises de pointe relevant de ces 5 domaines favorisent largement la croissance et l’innovation, et entretiennent la notoriété et la reconnaissance de la ville. A cet égard, depuis novembre 2010, Saint-Étienne fait partie du réseau des villes créatives UNESCO, en tant que ville du design.

Chiffres clés

  • A Saint-Étienne, on acquiert un logement pour un prix tournant autour de 1 278 €/m².
  • Sur les douze derniers mois, le prix des biens immobiliers a baissé de 10 %.
  • Sur les trois derniers mois, le prix signé a évolué de 4,2 %.
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