Des taux de crédit immobilier à 2 % sur 20 ans fin 2018 ?
Après avoir été historiquement bas pendant de longs mois (1,18 % sur 20 ans en octobre 2016), les taux de crédit immobilier augmentent de façon lente mais continue depuis 1 an. Néanmoins, selon Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi, « la politique menée par la Banque Centrale Européenne, et les politiques commerciales des banques, ont contenu tout risque de hausse brutale. » Ainsi, en octobre 2017, les emprunteurs pouvaient encore bénéficier de 1,45 % sur 20 ans. « Cela reste exceptionnel », explique Philippe Taboret, qui précise que, sauf événement imprévu, « les taux devraient atteindre les 2 % sur 20 ans d’ici la fin de l’année 2018, soit le même niveau qu’en janvier 2016 ». Cependant, en raison des nombreux changements survenus sur le marché immobilier au cours des derniers mois (recentrages des dispositifs PTZ et Pinel, suppression des APL Accession, etc.), le courtier a défini 2 hypothèses pour le marché du crédit immobilier pour l’année à venir : une favorable et une défavorable.

184 Mds€ de crédits immobiliers pourraient être acceptés
Dans l’hypothèse favorable où les réformes engagées par le gouvernement inciteraient les particuliers à lancer leurs projets immobiliers, et ne désolvabiliseraient pas une partie de la clientèle, le courtier estime que 160 Mds€ de crédits immobiliers devraient être distribués en 2018 pour l’accession à la propriété. « Ces chiffres sont proches de nos prévisions cette année à 163 Mds », précise Philippe Taboret. En revanche, la hausse des taux engendrera une baisse du nombre des renégociations des crédits : 24 Mds€ contre 110 Mds€ en 2017. « Au final, nous tablons sur un volume total de 184 Mds€ de crédits acceptés en 2018 contre 273 Mds€ en 2017 », conclut Philippe Taboret. Toujours dans un contexte favorable, le courtier envisage entre 815 000 et 825 000 transactions dans l’ancien, entre 365 000 et 375 000 mises en chantier dans la construction et entre 99 000 et 105 000 réservations dans le neuf.

Mais en cas d'échec des réformes, le marché immobilier ralentirait
En cas d’échec des réformes annoncées par le gouvernement, le marché immobilier pourrait faire face à une forte hausse des prix des logements et des taux de crédit en 2018. Des facteurs susceptibles de faire « sortir du marché immobilier » certaines catégories d’emprunteurs, en particulier les primo-accédants. Ces derniers, « qui portent le marché immobilier, risquent de souffrir d’une conjonction de mauvaises nouvelles », souligne Philippe Taboret. Dans cette hypothèse, l’année 2018 sera plus contrastée et Cafpi prévoit que seuls 164 Mds€ de crédits soient distribués en 2018 (152 Mds pour l’accession et 12 Mds pour les renégociations). « Il y aurait alors un véritable décrochage du marché du crédit immobilier par rapport aux années précédentes », ajoute le courtier. Le nombre de transactions s’en ressentira également, avec seulement 25 000 transactions dans l’ancien, 20 000 mises en chantier et 9 000 réservations qui pourraient ne pas aboutir.
