Manuel : « Après m'avoir dit oui, ma banque a refusé mon crédit immobilier ! »

Xavier Beaunieux 23 avr 2020
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Rendues frileuses par la crise du Covid-19, les banques craignent une hausse des impayés de crédit. Aussi ont-elles encore durci leurs critères d’octroi de prêts immobiliers, comme peut en témoigner Manuel qui avait obtenu un accord de principe avant que sa banque ne refuse finalement de lui accorder son prêt.

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Manuel : « Après m'avoir dit oui, ma banque a refusé mon crédit immobilier ! »
La demande de prêt de Manuel a finalement été refusée alors qu’il avait reçu un accord de principe… ©alexshutter95 - Photo non contractuelle
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Immobilièrement parlant, si beaucoup de candidats-acquéreurs réussissent à faire aboutir leurs projets, d'autres, au contraire, voient leurs rêves s'effondrer… D'autres, encore, tiennent bon, relèvent la tête et s'accrochent à l'espoir de sortir vainqueurs du parcours du combattant auquel peut s'apparenter l'achat d'un logement en ces temps de crise du Covid-19. Manuel est de ceux-là !

Dans un premier temps, la banque vous avait suivi pour votre crédit ?

Manuel : Avec ma femme, à la mi-février, nous avons signé un compromis de vente pour l’achat d’un appartement à Clichy-sous-Bois. Avant de signer ce compromis, nous avions fait une simulation de crédit auprès de notre banque. Notre conseillère s’était d'ailleurs montrée hyper positive et nous avait donné un accord de principe en nous disant que c’était le bon moment pour acheter.

En parallèle, aviez-vous consulté un courtier pour obtenir un crédit immobilier ?

Oui, tout à fait. Les taux, que le courtier nous proposait, étaient toutefois moins avantageux que ceux de notre banque, du coup, nous avons fait avancer notre dossier auprès d'elle. C’est à ce moment-là que le confinement a été mis en place...

« On nous avait dit que tous les signaux étaient au vert ! »

Manuel.

Que s’est-il passé ensuite ?

Début avril, notre banque nous a informés qu’après étude de notre dossier, notre demande de prêt avait finalement été refusée, alors que deux mois plus tôt, notre conseillère nous avait assuré que tous les signaux étaient au vert…

Votre banque avait-elle durci ses conditions d’octroi de prêts ?

Oui. C’est probablement lié au confinement et à la situation économique qui va en découler. Notre banque nous a dit que notre apport personnel était insuffisant mais qu’ils pourraient envisager de reconsidérer leur position si nous acceptions de garantir le prêt par une hypothèque sur l’appartement. Tout en précisant que, même dans ce cas, ce ne serait pas gagné…

Qu’allez-vous faire maintenant ?

De deux choses l'une, soit nous poursuivons auprès de notre banque en acceptant ses nouvelles conditions, soit nous contactons un autre courtier mais tout est gelé jusqu’à la fin du confinement. Dans tous les cas, nous n’hésiterons pas à demander que le compromis de vente soit prolongé, si besoin.  

Qu’est-ce que vous ressentez ?

Je ressens une certaine frustration. C'est sûr que le timing était très, très mauvais… Je comprends que face à la situation actuelle, les banques se montrent plus frileuses que d’habitude mais à quelques semaines près, notre crédit immobilier, on l’aurait obtenu ! La signature chez le notaire aurait pris du retard mais au moins, on serait soulagé parce qu’on aurait plus à se soucier de notre financement. 

L'analyse d'un professionnel du financement immobilier

« En raison de difficultés d'orde opérationnel, liées à un manque de personel, notamment, une partie des banques a dû faire des choix et refuser des dossiers même après un premier accord de principe, ce qui est très frustrant pour les clients...» explique Pierre Chapon, co-fondateur de Pretto, le courtier immobilier en ligne. « Ce qui est rassurant pour Manuel, c’est que son dossier de financement était ''faisable'' avant la crise du Covid-19. Il devrait donc trouver des banques qui acceptent encore de le suivre. Mais cela lui demandera davantage de recherches parce qu'il a accès à une large base d'informations sur plusieurs types de banques, un courtier pourra lui venir en aide. Chez Pretto, nous avons pu sauver de nombreux dossiers depuis le début du confinement. En revanche, les taux d'emprunt ont augmenté. Manuel devra donc probablement se résoudre, s'il veut sécuriser son projet d'achat immobilier, à accepter un taux un peu plus élevé que celui qu'il avait obtenu avant la crise sanitaire… ».

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