« N'ayez pas peur des travaux de rénovation ! ». Telle était l'injonction donnée aux Français par Nicolas Hulot, il y a trois ans de cela, alors qu'il était encore ministre de la Transtion Écologique. Au vu des résultats de notre enquête, il semblerait que le message soit passé. Jugez plutôt, plus de 8 futurs acheteurs sur 10 se disent prêts à réaliser des travaux de rénovation. Mais s'ils ne manquent pas de bonne volonté, les sondés aimeraient qu'on les accompagne davantage…

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8 futurs acheteurs sur 10 sont prêts à acquérir un bien avec travaux
Les candidats à l’accession sont prêts à mouiller leur chemise pour devenir propriétaires. Selon une étude SeLoger menée auprès des différents porteurs de projets immobiliers, 82% d’entre eux se disent prêts à se positionner sur un bien avec travaux. S’ils franchissaient le pas, les futurs acheteurs pourraient contribuer à rénover l’une des 4,8 millions de « passoires énergétiques » que compte le territoire – ces logements étiquetés F ou G par le diagnostic de performance énergétique (DPE) – dont la consommation dépasse les 331 kWh/m².an.
« Problème : 49% d’entre eux ne se tiennent pas informés des aides disponibles. Et pour cause ! Parmi eux, 36% ne pensent pas y être éligibles - à tort - et 36% ne savent pas où chercher.» explique Séverine Amate, porte-parole du Groupe SeLoger. Pourtant les aides existent. En 2020, 5,8 milliards d’euros d’aides publiques ont été mis sur la table par le gouvernement, et 200 millions d’euros de subventions ont été proposés par les collectivités locales ! Enfin, le gouvernement a mis en place un système d’accompagnement, avec le réseau FAIRE, qu’il compte améliorer dans les mois à venir.

FAIRE : des conseillers pour vous guider gratuitement dans vos travaux
MaPrimeRénov’, Programme Habiter Mieux, Chèque énergie, Eco-prêt à taux zéro, dispositif Denormandie, certificats d’économie d’énergie… il n’est pas simple d’y voir clair dans la jungle des aides à la rénovation énergétique. Pour être guidés gratuitement, les particuliers peuvent se tourner vers le réseau FAIRE, piloté par l’Ademe. « Connectez-vous sur le site faire.gouv.fr, entrer votre code postal et contactez le conseiller FAIRE le plus proche de chez vous », propose Florence Clément, en charge de la communication Grand Public de l’Ademe. « Ces conseillers disposent de leur propre bureau, mais ils peuvent aussi se rendre en mairie pour assurer des permanences. Ils feront le point sur les aides qu’il est possible de cumuler, en complément des subventions locales. »
Car les collectivités locales prévoient des fonds pour inciter leurs administrés à réaliser certains travaux et faire en sorte que les ménages contribuent à l’amélioration du territoire. « Par exemple, les habitants de la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, peuvent obtenir des aides conséquentes pour faire remplacer leur poêle à bois par une installation de chauffage plus performante », indique Florence Clément. Attention toutefois, pour bénéficier des aides publiques, le ménage devra faire appel à une entreprise RGE (Reconnue Garant de l’Environnement). Avec cette qualification, les consommateurs sont assurés que l’entreprise travaille dans les règles de l’art. Selon le gouvernement, plus de 50 000 sociétés sont qualifiées sur le territoire hexagonal.
FAIRE pour Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique
Mon accompagnateur Rénov' : un allié précieux
« Le réseau FAIRE est un réseau d’informations. Il faut aller un cran plus loin avec un accompagnement plus resserré, afin qu’un professionnel se rende chez le particulier, pour évaluer lui-même ses besoins, réaliser un diagnostic technique et proposer un plan de financement au regard des revenus des ménages, des aides disponibles… Ce professionnel pourra même aider à sélectionner les entreprises qui interviendront et accompagner le ménage tout au long du dispositif », propose Olivier Sichel, président de la Banque des Territoires, auteur d’un rapport sur la massification de la rénovation énergétique, qu’il a remis aux ministres Bruno Le Maire, Emmanuelle Wargon et Barbara Pompili.
Ce professionnel, c’est l’Accompagnateur Rénov’, un opérateur (architecte, bureau d’étude, artisan…) qui sera agréé par le gouvernement, via l’Agence nationale de l’habitat (Anah), chargée de rédiger le cahier des charges. La création du nouveau statut est prévu dans le projet de loi Climat et Résilience. Le texte, qui a été adopté par les députés, passera devant les Sénateurs en juin. L’occasion pour eux de confirmer la création de l’Accompagnateur Rénov’. Le recours à l’Accompagnateur Rénov « sera pris en charge par le gouvernement », assure Olivier Sichel, qui espère une entrée en vigueur de cette mesure dans les prochains mois.