Hervé Pierre : « A Carpentras, j’ai un bon pressentiment pour l'immobilier sur ce qui nous attend à la reprise »
Avec la crise sanitaire, beaucoup de questions restent sans réponse concernant « le jour d’après ». Nous avons demandé à Hervé Pierre, directeur de l’agence Stéphane Plaza à Carpentras, de nous donner son point de vue et de se projeter dans le marché immobilier post-confinement.
Quelles répercussions la crise sanitaire pourrait-elle avoir sur le marché du secteur de Carpentras ?
Hervé Pierre. Nous commençons à avoir de nouveau des appels, nous prenons contact avec nos clients et notre agenda est quasiment plein pour la semaine de la reprise. Nous avions prospecté par téléphone pendant le confinement et beaucoup de personnes nous ont demandé des informations sur des biens sans pouvoir les visiter. C’est donc une semaine de reprise chargée qui s’annonce, et nous avons même un bon pressentiment sur ce qui nous attend car nous avons le sentiment d’être épargnés et que le marché immobilier se maintient. Ça sera peut-être moins dynamique au départ car il faudra sortir d’une certaine léthargie, certains vont rester sur le bas-côté (ceux qui sont en difficulté financière, qui auront perdu leur emploi ou leur commerce par exemple). Mais nous sommes sur un marché de résidences principales, et qui a toujours tenu bon même dans les pires périodes de crise. Nous vendons principalement à des locaux qui logent leur famille, et ce marché est donc moins en danger qu’un marché saisonnier.
Après le déconfinement, doit-on s’attendre à une baisse des prix immobiliers dans le secteur ?
L’avenir de l’immobilier est entre les mains des banques, et nous avons pu voir, précédemment durant des crises économiques ultérieures, que lorsque les taux d’intérêt augmentent, les prix de l’immobilier baissent. Les banques ont deux leviers : les taux d’intérêt et les conditions d’octroi des prêts, donc si les conditions ne se durcissent pas exagérément et si les taux ne remontent pas trop, le prix immobilier à Carpentras sera probablement épargné.
« La reprise est rassurante et l’avenir du marché de l’immobilier est entre les mains des banques »
Hervé Pierre, directeur de l’agence Stéphane Plaza à Carpentras.
Quels conseils donner à celles et ceux qui voudraient concrétiser rapidement leur projet ?
Il faut commencer à organiser la reprise, notamment en programmant des visites dès maintenant pour l’après-confinement. Il est important d’anticiper car si tout le monde prévoit ses visites, son déménagement et ses démarches en même temps, cela va ralentir les projets des uns et des autres. Donc anticipez, tournez-vous sans attendre vers les professionnels qui répondent encore aux clients.
Le confinement aura été vécu différemment selon qu’on l’aura passé dans un appartement ou dans une maison avec jardin. Post confinement, les biens avec un espace extérieur pourraient-ils bénéficier d’un regain d’attractivité ?
Oui, ça paraît évident. Nous n’avons pas encore constaté une vague provenant des villes, nous n’avons pas encore suffisamment de recul. En revanche, il est évident qu’après avoir passé deux mois dans un appartement, on recherche un peu d’espace à partir du moment où l’on a des prédispositions à être acheteur. Mais cette tendance ne fera pas non plus basculer le marché car nous sommes essentiellement sur un marché de maisons, nous commercialisons très peu d’appartements et donc les acquéreurs sont toujours des personnes qui souhaitent bénéficier d’un espace extérieur, même en temps normal.
Hervé Pierre, directeur de l’agence Stéphane Plaza Carpentras
« Rien n’égale le revenu issu d’un investissement locatif, l’immobilier est un placement sûr et avantageux »
En quoi la banalisation du télétravail pourrait-elle faire évoluer le rapport des Français à l’immobilier et modifier l’ordre de leurs priorités ?
On peut imaginer de nouvelles priorités, mais certains ne rechercheront pas obligatoirement à télétravailler dans des conditions différentes que celles qu’ils ont actuellement. Et sauf à dématérialiser une entreprise complète (avec imprimante, avec des besoins un peu particuliers), sinon le télétravail peut être organisé simplement avec un ordinateur portable et on peut donc travailler de n’importe quelle pièce de la maison. Je ne suis pas certain que même si le télétravail s’installe, cela se manifeste par un besoin absolu d’un bureau fermé.
Au sortir du confinement, l’immobilier sera-t-il, plus que jamais, une valeur refuge ?
L’immobilier est la seule valeur refuge, car l’intérêt de l’immobilier c’est de pouvoir se constituer un patrimoine avec de l’argent que nous n’avons pas, puisqu’on nous la prête : c’est quelque chose qui ne s’envisage pas dans d’autres domaines. Donc oui, l’immobilier est l’un des meilleurs refuges, et sur le moyen et le long terme, personne n’a jamais perdu d’argent en le plaçant dans l’immobilier.
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