Entre les températures négatives et le chauffage qui tourne à plein régime, une maison de montagne peut être mise à rude épreuve. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des réflexes simples pour garder une maison de montagne saine, sans lancer de gros travaux !
Maisons de montagne : pourquoi l’humidité s’installe plus vite ?
Même si l’air est souvent plus sec en altitude, une maison de montagne n’est pas à l’abri de l’humidité. Outre les facteurs liés au climat, des causes variées amplifient ce phénomène :
- Les différences de température : en montagne, la condensation apparaît surtout à cause du choc thermique, c’est-à-dire lorsque la maison est froide et que l’air intérieur se réchauffe brusquement. Une douche chaude, un plat qui mijote, la remise en route du chauffage… et la vapeur d’eau se fixe immédiatement sur les parois restées froides jusqu’alors.
- L’isolation et les matériaux : les maisons de montagne sont souvent construites en pierre ou en bois, ce qui est idéal pour ce climat…, à condition d’avoir une bonne isolation. Un seul défaut peut créer des ponts thermiques, avec pour conséquences des murs froids, de la condensation, voire de la moisissure et une surconsommation de chauffage. De même, une mauvaise étanchéité peut laisser entrer de l’humidité par capillarité ou par infiltration, via la toiture ou les menuiseries.
- Une ventilation trop faible : en hiver, on garde tout fermé pour conserver la chaleur. Sans renouvellement d’air ou VMC fonctionnelle, l’humidité produite au quotidien reste piégée dans la maison.
Le taux d’humidité idéal pour un logement se situe entre 45 et 60 %, avec des températures comprises entre 18 et 22°. Pour vérifier le taux d’humidité, vous pouvez utiliser un hygromètre.
Maison humide : les signes qui doivent vous alerter
Avant de modifier vos habitudes ou de prévoir de lourds travaux de rénovation énergétique, il est important d’identifier les symptômes d’une maison de montagne qui serait un peu trop humide :
- Condensation fréquente sur les vitrages, en particulier si des gouttes stagnent au bas des fenêtres.
- Odeur de renfermé persistante, même après une courte absence, en particulier dans les placards.
- Murs ou angles de pièces légèrement humides au toucher.
- Petites taches sombres, qui reviennent dans les angles, derrière les meubles ou autour des fenêtres.
- Linge et serviettes qui mettent beaucoup de temps à sécher.
Si votre maison de montagne coche un ou plusieurs de ces critères, c'est que l'isolation et/ou la ventilation posent problème.
Quelles solutions pour garder une maison de montagne saine en hiver ?
Certains réflexes simples permettent déjà de limiter la condensation, l’humidité et les moisissures.
Mieux ventiler, sans trop refroidir la maison
Le premier levier, c’est le renouvellement de l’air. L’idée est de faire sortir l’air humide, tout en limitant les pertes de chaleur.
Si la maison est équipée d’une VMC, il est important de la faire fonctionner toute l’année. Les bouches d’extraction (cuisine, salle de bains, WC) ne doivent pas être obstruées et ont besoin d'être nettoyées une fois par an, si elles sont anciennes, une fois tous les 3 ans, si elles sont récentes.
Sans VMC, il est conseillé d’ouvrir largement les fenêtres cinq à dix minutes par jour – y compris en hiver – plutôt que de les laisser entrouvertes en continu. Après une douche ou une cuisson, aérer immédiatement la pièce concernée évite que l’humidité ne se diffuse dans tout le logement.
Stabiliser la température
La condensation se forme toujours en priorité sur les zones les plus froides de la maison, comme les fenêtres, les encadrements, les angles de mur, les parois orientés au nord… Quelques gestes simples peuvent vous permettre de garder votre maison de montagne saine :
- Ne pas condamner les entrées d’air des fenêtres : sur les menuiseries récentes, des petites grilles en partie haute assurent un apport d’air neuf. Les fermer en hiver augmente le risque de condensation.
- Décoller légèrement les meubles des murs : un placard ou une tête de lit plaqués contre un mur coupent la circulation d’air. La surface reste plus froide et l’humidité se concentre derrière. Laisser quelques centimètres de jeu suffit souvent à limiter l’apparition de moisissures.
- Maintenir une température minimale stable : dans une maison de montagne, laisser chuter la température, puis chauffer d’un coup, accentue les chocs thermiques. L’objectif est donc de maintenir une base de chauffage dans les pièces les plus exposées pour garder des parois moins froides, et donc moins sujettes à la condensation.
- Surveiller les combles : dans les combles aménagés, des auréoles ou traces d’humidité sur les pentes de toit peuvent révéler une isolation ou un pare-vapeur défaillant autour de la toiture. Dans ce cas, l’avis d’un professionnel est indispensable pour distinguer condensation et infiltrations.
Adopter les bons réflexes au quotidien
Les gestes du quotidien ont un impact direct sur le niveau d’humidité d’une maison de montagne, surtout lorsque plusieurs personnes y séjournent en même temps.
Aérer, après avoir fait la cuisine ou pris une douche, et faire sécher son linge dans une pièce ventilée sont des réflexes qui permettent de réduire la condensation.
Un déshumidificateur électrique peut être utilisé en complément. Il ne remplace pas la ventilation, mais aide à retrouver plus vite un niveau d’humidité confortable.
En montagne, une maison reste saine, lorsqu’on parvient à limiter la condensation et à renouveler l’air un minimum, même en plein hiver. Avec quelques ajustements, l’intérieur gagne vite en confort et l’humidité devient plus simple à maîtriser.
Si, malgré toutes vos précautions, des traces reviennent (moisissures, auréoles, peinture qui s’écaille…), l’intervention d’un professionnel permettra d’identifier d’éventuels ponts thermiques ou un problème d’étanchéité à traiter avant la prochaine saison.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)