« De petits gestes quotidiens peuvent faire baisser de 10 % sa consommation d’énergie »

Anissa Duport-Levanti
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La rénovation énergétique a le vent en poupe mais elle ne nécessite pas forcément de se lancer dans de gros travaux. Certains gestes simples suffisent parfois à réduire votre consommation énergétique. Audrey Zermati, Directrice de la Stratégie du Groupe Effy, le numéro 1 de la rénovation énergétique en ligne, répond à nos questions dans le podcast de SeLoger, l'immobilier décrypté.

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Il est possible de réduire sa consommation énergétique avec quelques gestes simples au quotidien. © sirastock
Il est possible de réduire sa consommation énergétique avec quelques gestes simples au quotidien. © sirastock

Qu’est-ce que le groupe Effy ?

C’est une entreprise qui existe depuis un peu plus de 13 ans et qui est spécialisée dans l’accompagnement des ménages pour la réalisation des travaux de rénovation énergétique. On accompagne environ 100 000 ménages par an et nous avons autour de 3 600 partenaires artisans qui réalisent ces travaux pour les particuliers. 

Quelles actions peut-on réaliser pour réduire sa consommation ?

Parmi les petits gestes simples qui peuvent permettre de réduire la consommation énergétique, il y a le fait de mettre en veille ses appareils électroniques et électroménagers et même de les débrancher lorsqu’on ne les utilise pas. Laisser un chargeur de téléphone sur une prise consomme de l’énergie. Vous pouvez aussi réfléchir à l’optimisation de votre chauffage car celui-ci représente 2/3 de la consommation des ménages. Le pilotage du chauffage à distance, donc quand vous n'êtes pas à votre domicile, peut, par exemple, vous permettre de réduire votre consommation en éteignant les radiateurs lorsque vous êtes absent et en les rallumant à distance juste avant de rentrer. Ces deux habitudes à prendre peuvent vous faire gagner en performance énergétique. 

Comment ces petits gestes impactent-ils la facture énergétique ?

On estime qu’au cumulé ces gestes permettent d’économiser 10 % de sa consommation, ce qui n’est pas si mal. Mais pour radicalement baisser sa facture, il est nécessaire d'entreprendre des travaux. Certains sont très efficaces sans être trop onéreux pour autant comme, par exemple, isoler ses combles non utilisés en y soufflant juste de la laine de verre, car le toit représente la plus grosse déperdition énergétique du logement : environ 30 % du total. Bien isoler ses combles peut ainsi permettre un gain de 30 % sur sa facture d’énergie, pour un coût de travaux d’environ 1 500 à 2 000 € et une à deux heures de réalisation sur place. 

Isoler ses combler peut vous faire économiser 30 % sur votre facture de chauffage.

Comment favoriser ces gestes éco-citoyens ?

Le premier sujet concerne la sensibilisation et l’information sur cette problématique et c’est ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui. En effet, il y a une vraie méconnaissance sur l’importance de ces gestes. Une autre chose à promouvoir, c’est la facilitation et l’incitation à ce type de gestes. Je pense notamment aux thermostats. On peut y voir au premier abord une forme de domotique compliquée à installer alors que cela est en réalité assez simple. De même, au niveau du coût, le montant d’une isolation des combles reste finalement assez abordable pour un effet majeur. Or, tous les ménages ne sont pas au courant.

De quelles aides peut-on bénéficier pour ces travaux ?

Tout d’abord, il faut rappeler que si la rénovation énergétique a effectivement un coût, elle génère également un gain sur sa facture. Ce type d’investissement est donc rapidement rentabilisé. D’autant que plus les prix de l’énergie vont augmenter, plus les gains seront importants. De plus, le coût de cet investissement peut être largement réduit grâce aux aides mises en place par l’État. Pour les ménages les plus modestes, ces aides peuvent prendre en charge jusqu'à 90 % du coût des travaux. Il y a donc une opportunité aujourd’hui à réaliser ces travaux sur lesquels l’incitation est particulièrement forte, avec des restes à payer de plus en plus bas et donc des travaux de plus en plus accessibles. 

MaPrimeRénov' est la principale aide de l'État à la rénovation énergétique.

Comment va évoluer la rénovation énergétique selon vous ?

Depuis 13 ans, à Effy, nous avons vu évoluer le sujet dans différentes sphères et nous sommes passés d’un domaine d’expert, sur des thématiques énergétiques et environnementales, à un domaine grand public et ce pour deux raisons principales. D’abord, il y a la question de la facture d’énergie. On l’a vu ces derniers mois, c’est un sujet qui prend beaucoup d’importance sur le pouvoir d’achat des ménages. Le fait d’utiliser l’aspect énergétique comme une façon pérenne de faire des économies d’énergie prend, par conséquent, de l’ampleur.

Ensuite, il y a la prise du juridique sur l’immobilier, du fait de l’obligation légale de réaliser des travaux de rénovation énergétique. Les propriétaires bailleurs seront ainsi obligés de rénover les passoires thermiques pour pouvoir continuer à les louer. Cette obligation va progressivement se durcir jusqu’en 2034. Cette notion est en train de rentrer dans le discours des acteurs du secteur : agents immobiliers, notaires… Cela va créer une incitation supplémentaire à entreprendre des travaux de rénovation énergétique, qui seront bientôt incontournables pour la valorisation de son bien ancien, à la vente comme à la location.

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