En France, près d’un habitant sur cinq vit dans un logement social. Un constat qui a amené le mouvement HLM à adopter des méthodes de construction verte, afin de limiter l’impact des logements sociaux sur le dérèglement climatique.
100 000 logements sociaux rénovés par an
Accueillant 12 millions de Français répartis dans 4,4 millions de logements sociaux, les HLM se sont engagés à contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique, en rénovant 100 000 logements sociaux par an. Depuis le Grenelle de l’environnement, le mouvement a entrepris des efforts conséquents, en entamant la rénovation des 800 000 logements sociaux les plus énergivores, afin de diminuer leur consommation d’énergie.
Les habitants n'adopteront réellement des usages économes en énergie que s'ils sont associés à la conception des logements ».
Propos de l’architecte urbaniste Marika Frenette, recueillis par l’AFP.
Des HLM à énergie renouvelable
3F, qui est l’un des principaux bailleurs sociaux, détenant plus de 200 000 logements, a d’ailleurs été le premier à livrer un bâtiment basse consommation (BBC) en 2009, et depuis, il a construit trois immeubles à énergie positive en 2012, et prévoit de livrer son premier bâtiment à structure en bois en 2016 à Ris-Orangis, dans l’Essonne. L’AFP a recueilli les propos de Didier Jeanneau, administrateur délégué de 3F, qui indique que « ce sera très positif en matière d'empreinte carbone : le bois stockera le CO2 pendant toute la vie du bâtiment. Celui-ci, moins lourd, nécessitera moins de fondations, et le chantier sera ramené à 14 mois. »
3F prévoit que, dès l’année prochaine, la totalité de leurs opérations présenteront une part d’énergie renouvelable, comme le solaire ou la géothermie. En attendant, Didier Jeanneau assure que la consommation d’énergie des 15 000 logements rénovés ces cinq dernières années a baissé de 30 %, suite à l’isolation des façades, du changement des chaudières et convecteurs et à la mise en place d’énergies renouvelables.
Bon à savoir
33 % des logements HLM font partie des logements les moins énergivores, alors qu’ils ne sont que 14 % pour l’ensemble des résidences principales.
Un décret jugé très ambitieux pour lutter contre le dérèglement climatique
Un décret récemment paru, fixant les premiers budgets carbone du pays, a indiqué que le secteur du bâtiment devait respecter l’objectif d’une réduction de 54 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2028. Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, a par ailleurs jugé que cet objectif est « irréaliste ». De même, Alain Maugard, président de l’organisme Qualibat qui accorde la qualification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), a indiqué à l’AFP qu’«il y aura un engagement du secteur dans une charte, dans le cadre de la conférence sur le climat en décembre (COP21), mais on a un peu chargé la barque : on a tendance à prendre le bâtiment comme variable d'ajustement. »
Et bien que les logements sociaux soient de plus en plus économes en énergie, leur confort est pointé du doigt, notamment par la sociologue Hélène Subremon. Celle-ci s’est adressée à l’AFP, estimant que « ces dernières années, on a porté tous les efforts sur les procédés constructifs performants, ce qui a conduit à réduire le confort des logements. » En effet, « construire un bâtiment à énergie positive coûte plus cher, alors on a réduit les coûts en produisant des logements moins grands, avec de petites fenêtres. »
Bon à savoir
Un bâtiment à énergie positive est un bâtiment qui produit plus d’énergie (électricité, chaleur) qu'il en consomme.
La rédaction vous conseille :
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)