Confinement : les taux de crédit immobilier augmentent jusqu'à 0,7 % !

Vincent Cuzon
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En cette période de crise sanitaire, l’activité des banques a fortement ralenti. De nombreux établissements ont remonté significativement leurs taux de crédit immobilier en avril, tandis que les nouvelles demandes d’emprunt sont en recul de 72 % depuis le début du confinement.

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Confinement : les taux de crédit immobilier augmentent jusqu'à 0,7 % !
Crédit immobilier : l’objectif des banques est de faire avancer les dossiers en cours. ©blackred
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Taux de crédit : des hausses allant jusqu’à 0,70 % sur les moins bons profils

En avril 2020, plusieurs banques ont remonté leurs taux de crédit immobilier de façon significative. Des hausses allant de 0,05 à 0,70 % ont été constatées, en particulier sur les moins bons profils, selon le courtier Vousfinancer. Globalement, la plupart des hausses constatées sont aux alentours de 0,15 à 0,25 %. Des augmentations loin d’être négligeables. « Les banques anticipent une hausse des conditions de refinancement dans les mois à venir et souhaitent reconstituer leurs marges à un moment où il y a moins de concurrence car elles sont actuellement peu nombreuses à accepter encore de traiter les nouvelles demandes de prêt », analyse Sandrine Allonier, porte-parole du courtier. Les taux moyens sont actuellement de 1,20 % sur 15 ans, 1,40 % sur 20 ans et 1,60 % sur 25 ans, en hausse de 0,05 point. « Dans le contexte actuel ces remontées peuvent être un véritable frein à la reprise... D’autant que les taux de l’usure ont encore baissé en avril. Comment vont faire les ménages modestes qui voudront acheter avec des taux supérieurs à 2 % sur 20 ans quand le taux d’usure est à 2,51 % », s’interroge Sandrine Allonier.

Les taux de crédit immobilier en avril 2020

Durée du crédit Taux moyen
15 ans 1,20 %
20 ans 1,40 %
25 ans 1,60 %

Il faut espérer qu’au moment de la reprise de la demande, les banques ajustent leurs taux pour aider le marché à redémarrer ».

Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer.

Les nouvelles demandes de crédit ont chuté de 72 %

Les nouvelles demandes de crédit ont reculé de 72 % durant les 3 semaines de confinement par rapport à la même période en 2019. De leur côté, le nombre de dossiers envoyés aux banques est en baisse de 58 %. « Nous recevons peu de demandes de nouveaux crédits et de moins en moins chaque nouvelle semaine du confinement », explique Jérôme Robin, Directeur général du courtier. Pour ceux qui auraient encore un projet en cours et viendraient de signer un compromis de vente il est encore possible de demander un crédit immobilier. « Les banques sont elles aussi soumises à des contraintes de personnel et une nouvelle organisation. Si certaines ont fait le choix de se concentrer uniquement sur les dossiers de prêt en cours, certains de nos partenaires acceptent encore les nouvelles demandes de crédit. Toutefois, les délais de traitement peuvent être rallongés », constate Sandrine Allonier. Une banque a notamment allongé le délai de validité de ses offres de prêt de 30 jours à 90 jours. De plus, une ordonnance du 25 mars 2020 vient d’allonger les délais de conditions suspensives afin de laisser le temps aux emprunteurs de pouvoir obtenir un crédit.

Pour relancer l’activité en cette période de confinement, un décret signé il y a quelques jours autorise les signatures d’actes à distance, afin de fluidifier les transactions en cours et permettre d’anticiper au mieux la reprise.

Crédit : une évolution qui dépendra de la durée du confinement

Sur le marché du crédit immobilier, les évolutions à venir dépendront en grande partie de la durée du confinement. Si ce dernier se prolonge, la baisse des demandes de prêts pourrait se poursuivre pendant encore plusieurs semaines, peut-être même jusqu’en septembre. Dans ce contexte, les banques prêteuses pourraient maintenir des taux bas pour relancer le marché et rattraper le retard, quitte à rogner sur leurs marges. « Nous attendons de savoir quand pourra avoir lieu le déconfinement pour évaluer l’impact de cette période compliquée, et sommes d’ores et déjà prêts pour la reprise. Nous craignons tout de même que le marché reparte avec un décalage, car ceux qui auront subi une baisse de revenus, en chômage partiel, mais surtout les indépendants et artisans commerçants, devront patienter avant de refaire une demande de prêt, le temps de retrouver une bonne situation financière », conclut Jérôme Robin.

Nous espérons qu’au moment de la reprise les banques seront plus tolérantes sur les conditions d’octroi de crédit afin de contribuer à la reprise du marché ».

Jérôme Robin, Directeur général du courtier Vousfinancer.

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