Décrocher un crédit immobilier avec un CDD, c’est impossible ou presque !

Vincent Cuzon
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

Alors que les taux des crédits immobiliers sont actuellement au plus bas, emprunter sans CDI est toujours aussi difficile. En 2019, seul 1,3 % des emprunteurs sont en CDD, alors qu'ils étaient 1,7 % en 2018.

Image
Décrocher un crédit immobilier avec un CDD, c’est impossible ou presque !
Pour obtenir un crédit sans CDI, mieux vaut être à deux. © svetikd
Sommaire

Les employés en CDD représentent seulement 1,3 % des emprunteurs

Le mois dernier, les taux de crédit immobilier ont atteint leur plus bas niveau historique… mais ces conditions exceptionnelles ne profitent pas à tous les emprunteurs, loin de là. Les employés qui ne sont pas en CDI et les travailleurs indépendants restent majoritairement exclus du crédit. La part de ceux qui arrivent à décrocher un crédit sans CDI a même encore légèrement baissé. Selon le courtier Vousfinancer, en 2019, 86 % des emprunteurs sont en CDI contre seulement 1,3 % en CDD (1,7 % en 2018). Lorsqu’il y a deux emprunteurs, la part des CDD monte à 3,3 %, car l’emprunteur principal est en CDI la plupart du temps. Seuls 0,3 % des prêts sont accordés à deux personnes en CDD, alors que le nombre des embauches en CDD ne cesse d’augmenter (passant de 76 % en 1993 à 87 % en 2017 selon la DARES). Aujourd’hui, 12 % des employés sont en CDD, et seuls 20 % sont transformés en CDI au bout d’un an contre 50 % en 1982, selon les chiffres de France Stratégie.

Accès au crédit immobilier : les CDD sont minoritaires

  2016 2017 2018 2019
Part des emprunteurs en CDD 1,40 % 1,60 % 1,70 % 1,30 %
Part des co-emprunteurs en CDD 4,90 % 5,20 % 4,90 % 3,30 %
Moyenne 3,15 % 3,40 % 3,30 % 2,30 %
Part des crédits accordés à 2 CDD 0,60 % 0,90 % 0,60 % 0,30 %

Les travailleurs indépendants représentent seulement 5,1 % des emprunteurs

Parmi les autres catégories minoritaires chez les emprunteurs on trouve les TNS (travailleurs non-salariés, micro entrepreneurs, etc.), mieux représentés que les CDD, mais également en repli cette année : 5,1 % des emprunteurs sont des indépendants contre 6 % en 2018, alors que les retraités progressent (3,3 % contre 2 % en 2018). « Dans un contexte où les durées moyennes de prêt ne cessent de s’allonger, les banques ont besoin d’avoir une visibilité sur la pérennité et la régularité des revenus qui permettront à l’emprunteur de rembourser sa mensualité, c’est ce qui fait qu’en France le taux de défaut sur les crédits immobiliers est l’un des plus faibles d’Europe (0,1 %). Conséquence : malgré l’allongement des durées de prêts immobiliers, l’âge moyen du 1er achat immobilier ne fait qu’augmenter. Il est actuellement de 33 ans, contre 32 ans en 2016… alors que l’entrée sur le marché du travail intervient à 22 ans et demi en moyenne », analyse Sandrine Allonier, porte-parole du courtier.

On se rend compte que l’accès au crédit des CDD s’est dégradé en 2019 (…) dans un contexte de forte demande de crédit, les banques ont la possibilité de choisir et privilégier les dossiers les plus faciles et les moins risqués ! ».

Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.

Les retraités constituent 3,3 % des emprunteurs immobiliers en 2019

  2018 2019
CDI 87 % 86 %
CDD 1,7 % 1,3 %
Intérim 0,2 % 0,8 %
TNS 6 % 5 %
Retraités 2,1 % 3,3 %
Autres 3 % 3,6 %

Emprunter sans CDI : les conditions à respecter

Selon 44 % des courtiers en crédit immobilier, il est toujours autant difficile d’emprunter quand on n’est pas en CDI : 46 % estiment que les banques privilégient actuellement les meilleurs dossiers et seuls 10 % considèrent qu'elles sont plus flexibles. Les travailleurs indépendants sont les dossiers les plus complexes à financer actuellement. « Concernant les entrepreneurs, les banques demandent 2 à 3 ans de bilan, donc si l’entreprise n’a pas au moins 3 ans d’existence, c’est impossible pour son créateur d’emprunter », explique Sandrine Allonier. D’autre part, bien que plusieurs banques soient fermées aux financements des CDD, certaines acceptent d’étudier les dossiers au cas par cas, en fonction du risque, du secteur d’activité, de l’activité des comptes et de l’ancienneté dans la banque. Dans l’hôtellerie, la restauration ou la santé par exemple, le CDD est bien souvent la norme. Certains CDD sont aussi acceptés plus facilement. C’est le cas des contrats courts de la fonction publique, perçus comme des CDI pour les établissements bancaires.

Vidéo : pour emprunter en 2019, mieux vaut être en CDI !

https://youtu.be/OaEgkRqc6Fs

Cet article vous a été utile ?
0
0

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Plus de conseils
Ces articles peuvent vous intéresser
A la une !