Quelles conséquences les mesures de confinement produisent-elles sur l’état d’esprit des futurs acheteurs de biens immobiliers ? Pour le savoir, nous avons posé la question à plus de 2 500 candidats acquéreurs. Une étude exclusive réalisée par SeLoger et l’Observatoire du Moral Immobilier (OMI).
Crise du Covid-19 : l’optimisme reste de mise pour 7 Français sur 10
Alors que le confinement a mis en stand-by l’activité immobilière (visites physiques reportées sine die, signatures d’actes repoussées, production de crédits au ralenti), l'étude que nous avons conduite avec l’Observatoire du Moral Immobilier (OMI) indique qu’une majorité de Français se disent optimistes quant à l’aboutissement de leurs projets de vente ou d’acquisition d’un logement. « Le marché est sur pause mais l’optimisme reste de mise » constate Séverine Amate, porte-parole du groupe SeLoger. En effet, l’enquête menée par SeLoger nous apprend que « 7 Français sur 10 ne doutent pas que leur projet immobilier se réalisera dans les six prochains mois et 1 Français sur 2 s’y attèlera même dès la fin du confinement ! ». Enfin, il est important de souligner que seules 13 % des personnes interrogées envisagent de reporter l’achat ou la vente de leur logement à 2021.
66 % des vendeurs et des candidats à l’acquisition d’un bien immobilier se disent optimistes face à la crise du Covid-19 (Source : étude SeLoger – Immobilier & coronavirus – avril 2020).
Des projets immobiliers repoussés mais maintenus à la fin du confinement
Il ressort également de notre étude que le confinement aura davantage conduit les Français à reporter leur projet immobilier qu’à y renoncer. En effet, la crise du Covid-19 aura provisoirement contrecarré les plans immobiliers d’une majorité de vendeurs et de candidats à l’achat. « Pour 8 Français sur 10, le confinement n’aura fait que retarder leurs projets, qu’il s’agisse d’acquisition ou de vente » souligne Séverine Amate. En sortie de confinement, ce décalage temporel pourrait d’ailleurs provoquer une congestion des transactions dans les grandes agglomérations où l’offre de logements ne couvre pas la demande.
Séverine Amate, porte-parole du groupe SeLoger
« Pas d’immo-bashing ! Il n’y a que 2 % des candidats à l’acquisition qui abandonnent leur projet. 70 % restent confiants quant à sa concrétisation dans les 6 prochains mois et pensent le reprendre d'ici l'été. 52 % sont même dans les starting-blocks pour une reprise dès le 11 mai ».
Des Français confiants dans leur capacité de résistance financière
L’impact économique de la crise sanitaire que nous traversons est incontestable. À l’heure où nous rédigeons cet article, 9,6 millions de salariés sont en chômage partiel, avec pour conséquence une diminution de leur pouvoir d'achat. Si le confinement venait à s’éterniser, certains pourraient même perdre leur emploi… Pour autant, notre étude révèle que la crise du Covid-19 semble n’avoir que peu entamé la confiance des ménages. « De manière globale, 58 % des Français anticipent une baisse générale et progressive du niveau de vie dans le pays » note Séverine Amate. Mais 49 % des futurs acquéreurs sont, par ailleurs, convaincus qu’à l’issue du confinement, leur pouvoir d’achat aura été épargné. « Seulement 26 % d’entre eux s’attendent à voir reculer leur pouvoir d’achat ». Au global, ¼ des porteurs de projets immobiliers se disent donc confiants quant à la préservation de leur capacité financière et à la stabilisation – voire à l’amélioration – de leur situation personnelle.
« Du côté des acquéreurs, notre étude - réalisée avant même que la date du déconfinement n’ait été annoncée - montre que les marqueurs sont plutôt positifs ».
Séverine Amate.
Pour 1 Français sur 2, le prix de l'immobilier devrait baisser
L’évolution des prix de vente de l'immobilier est un autre point – et non des moindres – sur lequel notre enquête nous renseigne quant à la perception qu’ont les Français du marché immobilier post-confinement. « 55 % des sondés estiment que les prix des maisons et des appartements vont baisser dans les 6 mois à venir et 40 % pensent que les prix vont diminuer progressivement » fait remarquer Séverine Amate. Alors qu’une majorité de Français table sur une baisse du prix de l’immobilier inférieure à 10 %, 1/3 d’entre eux penche plutôt pour une stabilisation ». Il est frappant de constater que les résultats de notre enquête contrastent nettement avec ceux d’une étude qui avait été conduite par l’Observatoire du Moral Immobilier SeLoger en février dernier. Il était alors apparu que 46 % des personnes interrogées misaient sur une augmentation des prix de vente et 45 % sur un statu quo. Mais à l’époque, rappelons que la simple idée de confiner 11 millions d’habitants relevait de la science-fiction…
Les budgets des achats immobiliers restent inchangés
À la question de savoir si la crise du coronavirus impacte le budget prévisionnel de leurs achats en cours, les futurs acquéreurs, dans une large proportion, répondent que non. « Pour 86 % des acheteurs interrogés, le budget consacré à leur projet immobilier n’a pas bougé depuis la mise en place du confinement » indique Séverine Amate.
Les Français s’attendent à une hausse des taux des crédits immobiliers
Alors que la production de crédits immobiliers tourne au ralenti, comment les taux d’intérêt des établissements bancaires vont-ils évoluer ? « Pour 1 Français sur 2, les taux vont augmenter plutôt progressivement » constate Séverine Amate. « Et pour 1 Français sur 3, ils devraient demeurer stables ». Quant aux conditions d’octroi des prêts immobiliers lesquelles, avant même le début du confinement, avaient été durcies par la Banque de France et le Haut Conseil de Sécurité Financière (HCSF), 40 % des porteurs de projets que nous avons interrogés redoutent qu’elles ne se renforcent encore…
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