Malgré le confinement, les taux de crédit immobilier restent sous les 1,4 %

Vincent Cuzon 06 mai 2020
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En avril 2020, les taux de crédit immobilier augmentent légèrement, pour atteindre 1,17 % en moyenne. L'impact de la crise du Covid-19 et du confinement semble donc être limité, même si les ménages modestes rencontrent plus de difficultés pour accéder au crédit.

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Malgré le confinement, les taux de crédit immobilier restent  sous  les 1,4 %
La hausse des taux reste modérée, malgré la crise du Covid-19. © efesenko
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Crédit : les taux restent attractifs, les conditions d’emprunt se durcissent

En avril 2020, le taux moyen des crédits immobilier s’est établi à 1,17 % en moyenne, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Dans le détail, il atteint 1,22 % pour un achat dans le neuf et 1,20 % pour un achat dans l’ancien. Il s’établit respectivement à 0,96 % sur 15 ans, 1,13 % sur 20 ans et 1,38 % sur 25 ans. Alors que certains experts avaient prévu une remontée rapide et brutale des taux d’emprunt, le taux moyen n’a en réalité augmenté que de façon modérée. En effet, il s’était établi à 1,12 % en décembre 2019. En avril, le taux moyen s’est donc encore établi sous l’inflation, comme cela se constate depuis près de 2 ans. Une configuration inédite depuis la Libération, qui a largement facilité l’accès des ménages aux crédits immobiliers. Cependant, depuis la mi-mars, les conséquences de la mise en œuvre du confinement se sont conjuguées avec celles des recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). Le durcissement des conditions d’octroi constaté depuis quelques mois s’est renforcé. Conséquence, la part des emprunteurs les moins dotés en apport personnel, à savoir les ménages modestes et les primo-accédants, a encore reculé.

Les taux des crédits immobiliers en avril 2020

Durée Taux moyen
15 ans 0,96 %
20 ans 1,13 %
25 ans 1,38 %

Les durées d’emprunt des prêts retrouvent leur niveau de 2019

La durée des prêts s’est élevée à 231 mois en moyenne, en avril. Elle atteint respectivement 250 mois pour l’accession dans le neuf et 244 mois pour l’accession dans l’ancien. La durée moyenne des crédits immobiliers est restée globalement stable durant toute l’année 2019, malgré les quelques fluctuations constatées d’un mois sur l’autre. En revanche, on a pu constater une diminution sensible de la durée moyenne en janvier 2020 : 228 mois contre 232 mois en décembre 2019. Une situation exceptionnelle, alors que les durées s’allongent généralement à cette période de l’année. Cette diminution de la durée des prêts avait accompagné le recul de la part des clientèles les moins bien dotées en apport personnel. Depuis, la durée d’emprunt moyenne a retrouvé à peu près son niveau de l’année 2019. La part des prêts de plus de 25 ans recule toujours pour s’établir à très bas niveau (0,6 % de la production en avril), alors que 48,9 % de la production a été réalisée sur une durée comprise entre plus de 20 ans et 25 ans.

Aujourd’hui, 50 % des ménages qui empruntent sur 15 ans bénéficient encore de prêts à un taux moyen inférieur à 1 %. 

Crédit immobilier : la production recule de 23 % !

Alors que le marché du crédit avait été très dynamique jusqu’en octobre 2019, porté par l’allègement des exigences en matière d’apport personnel, la demande s’est essoufflée dès novembre 2019, affectée par la hausse des prix des logements et le durcissement des conditions d’octroi. Les 2 premiers mois de 2020 ont été moroses et avec le déclenchement de la crise du Covid-19, le mois de mars a été très perturbé. Sur la période allant de février à avril, on constate une baisse de 22,8 % pour la production et de 25 % pour le nombre de prêts accordés, par rapport à la même période 1 an plus tôt. De son côté, le coût des opérations réalisées par les ménages augmente plus rapidement que par le passé : + 6,8 % sur les 4 premiers mois de l’année 2020, contre + 2,6 % en 2019. Le coût relatif augmente donc encore, pour parvenir au niveau le plus élevé constaté, avec 4,5 années de revenus en avril 2020 contre 4,4 années de revenus en 2019 à la même époque. Pourtant, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations augmentent plus rapidement que par le passé (+ 2,8 % depuis début 2020, contre + 0,5 % en 2019), en raison du recul de la part des clientèles jeunes et modestes.

Le niveau de l’apport personnel s’élève très rapidement depuis le début de l’année 2020 : + 10,3 % sur les 4 premiers mois, après - 5,4 % en 2019.

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