Les taux de crédit immobilier restent bas mais les conditions d’octroi se durcissent

Vincent Cuzon 04 mar 2020
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Si les taux de crédit immobilier se sont stabilisés à des niveaux bas en février, atteignant 1,13 % en moyenne, les conditions d’emprunt se sont durcies. Le niveau d'apport personnel des emprunteurs a augmenté de 11,1 % en 2 mois.

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Les taux de crédit immobilier restent bas mais les conditions d’octroi se durcissent
Au 1er trimestre, les conditions d’emprunt restent favorables aux emprunteurs. © Max Labeille
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Les taux d’emprunt restent attractifs au 1er trimestre 2020

En février, les taux de crédit immobilier se sont stabilisés à des niveaux bas. Selon l'Observatoire Crédit Logement / CSA, le taux moyen s’est établi à 1,13 %, toutes durées confondues, soit comme en janvier. C’est toutefois légèrement plus qu’en décembre 2019, où le taux moyen atteignait 1,12 %. Dans le détail, les taux d’emprunt atteignent 0,93 % sur 15 ans, 1,08 % sur 20 ans et 1,33 % sur 25 ans. De leur côté, les durées d’emprunt sont également stables, après la forte baisse constatée en janvier (4 mois de moins qu’en décembre). En février , la durée moyenne des prêts immobiliers s’est élevée à 228 mois. Elle atteint respectivement 246 mois pour l’accession dans le neuf et 244 mois pour l’accession dans l’ancien. Nous pouvons également constater que les prêts de plus de 25 ans ne représentent plus qu’1 % de la production, rejoignant le niveau le plus bas observé par le passé. Les banques accordent toutefois de nombreux prêts compris entre 20 et 25 ans (48,2 %) afin de préserver la solvabilité des ménages.

Crédit immobilier : le taux moyen atteint 1,13 % en février

Durée d'emprunt Taux moyen
15 ans 0,93 %
20 ans 1,08 %
25 ans 1,33 %
Toutes durées 1,13 %

Le niveau de l'apport personnel en hausse de 11 % en 2 mois !

Si les taux restent très attractifs, dans le même temps, les conditions d’emprunt se sont durcies. Le niveau de l’apport personnel réclamé par les banques prêteuses a nettement augmenté : + 11,1 % sur les 2 premiers mois de 2020, après - 5,5 % en 2019. La part des emprunteurs les moins dotés en apport personnel, c’est-à-dire les jeunes et les moins aisés, a donc logiquement commencé à reculer. Les revenus des ménages qui empruntent augmentent plus rapidement que par le passé (+ 2,6 % depuis début 2020, contre + 0,5 % en 2019). Le maintien de taux bas ne permet pas à l’indicateur de solvabilité de la demande de résister à la hausse des prix des logements. D’autre part, le coût des opérations réalisées par les ménages s’élève rapidement (+ 6,7 % sur les 2 premiers mois de 2020, contre + 2,7 % en 2019). Cela s’explique par le déplacement de la production de crédit vers les clientèles plus aisées et par l’augmentation des prix des logements anciens, qui se renforce depuis l’automne dernier. Le coût relatif des opérations réalisées se stabilise à 4,4 années de revenus en février, comme il y a un an à la même époque.

Les prêts immobiliers sur plus de 25 ans se font rares

Durée d'emprunt Part de la production
Moins de 10 ans 5,4 %
10-15 ans 13,6 %
15-20 ans 31,8 %
20-25 ans 48,2 %
Plus de 25 ans 1 %

Le nombre des prêts accordés en baisse de 13 %

Après un début d’année 2019 compliqué, la production de crédits immobiliers s’était relevée durant le printemps, portée par le dynamisme de l’offre bancaire et le redressement du moral des ménages. La production des prêts avait continué à progresser rapidement jusqu’en novembre 2019, même si la demande s’est progressivement affaiblie à partir de fin octobre, affectée par le renforcement de la hausse des prix de vente des logements. Toutefois, à partir de décembre, la plupart des établissements de crédit ont commencé à ajuster leurs offres, entraînant un ralentissement de l’activité. Le recul de la demande s’est amplifié au fil des mois. Si l'on compare la période de décembre 2019 à février 2020 à la période de décembre 2018 à février 2019, la production annuelle des crédits a baissé de 4 %. Dans le même temps, le nombre des prêts immobiliers accordés par les banques a reculé de 13 %. Cependant, l’activité mesurée en niveau annuel glissant augmente encore : + 5,9 % pour la production et + 0,7 % pour le nombre des prêts accordés.

Toutes durées confondues, moins de la moitié des emprunteurs obtiennent encore un crédit à un taux inférieur ou égal à 1 %.

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