Dans le Nord Isère, les acquéreurs se remettent à négocier le prix des maisons
La crise sanitaire a bouleversé les marchés immobiliers de nombreuses villes de France. C’est le cas, notamment, de celles situées dans le nord du département de l’Isère, où le prix de l'immobilier a connu ces dernières années de folles envolées, mais la tendance semble aujourd’hui se calmer.
Un territoire connecté à des zones économiques dynamiques
Traversé par l’A43, le secteur du nord Isère s’articule entre Lyon et l’Avant-Pays savoyard, ainsi qu’autour des villes de Villette-d’Anthon jusqu’à Chasse-sur-Rhône. Il s’agit donc d’une zone très bien connectée à deux bassins économiques riches et dynamiques : le Lyonnais et les Savoie.
À cette localisation géographique, il faut ajouter un prix de l’immobilier bien plus attractif que dans ces deux bassins économiques. Avec les envies de maisons qui ont explosé après la fin du premier confinement, le Nord Isère s’est présenté comme une alternative, notamment pour les Lyonnais en quête d’un pavillon bon marché.
En effet, la valeur de l’immobilier dans ce secteur oscille, en moyenne, entre 2 000 et 3 000 € du m², tous types de biens confondus. Rien à voir, donc, avec les prix pratiqués dans la métropole de Lyon. « Ici, de nombreux acquéreurs se sont rués sur les maisons de 120 m² avec 500 m² de terrain, 3 chambres, pour des budgets de 300 000 à 400 000 € », évoque Maxime Maugé, directeur de l’agence Maugé Immobilier qui rayonne sur tout ce secteur.
En moyenne, le prix au m2 en Isère s'élève à 2 514 €.
Le nord de l'Isère : un marché immobilier dopé par les Lyonnais
Alors que le marché immobilier de la région lyonnaise a flambé, notamment à cause de la crise Covid mais pas seulement (manque de foncier disponible, trop peu de constructions neuves…), l’ensemble de sa large périphérie a été redynamisé. À l’image du Nord Isère qui, au regard des chiffres de l’immobilier, s’affiche aujourd’hui plus comme la banlieue de Lyon qu’une partie du département voisin.
En dehors des communes cotées de la périphérie grenobloise ou d’altitude, celles du Nord Isère affichent désormais les prix de vente parmi les plus élevés, en moyenne, du département isérois.
Jugez plutôt : la valeur de la pierre avoisine les 3 640 €/m² à Villette-d’Anthon et les 3 465 €/m² à Valencin… du jamais vu dans ces territoires aux portes de Lyon ! La raison de cette flambée ? Le marché des maisons du Nord Isère n’a jamais suscité autant de convoitises.
En moyenne, le prix au mètre carré à Lyon atteint désormais 5 742 €/m² et augmente de 0,7 % sur 1 an (Source : Baromètre LPI-SeLoger).
Un marché de maisons ultra-dynamique
Alors que l’immobilier a battu des records ces dernières années à Lyon, les ménages lyonnais ont été de plus en plus nombreux à devoir s’éloigner du centre pour pouvoir acheter. Le phénomène a d’abord touché la périphérie immédiate de la Capitale des Gaules, puis de plus en plus loin… jusque dans les départements voisins de l'Ain, la Loire et donc de l’Isère.
Autant de territoires où le marché de l’immobilier présente bien des atouts, tant sur le plan financier qu’en termes de cadre de vie. Les communes du Nord Isère possèdent en effet un habitat principalement pavillonnaire. Depuis la fin du premier confinement, un important marché de report a été observé dans toute cette zone.
Selon les Notaires de France, le prix des maisons en Nord Isère a ainsi véritablement flambé, notamment sur l’année 2021 : de + 5 % à + 18 % dans certaines communes, à l’image de Pont-de-Chéruy, Saint-Romain-de-Jalionas, Charvieu-Chavagneux… Difficile de dire si la tendance se poursuivra, notamment dans le contexte d’une remontée rapide des taux d’emprunt et d’un resserrement des conditions d’octroi des prêts immobiliers.
Le prix immobilier à Charvieu-Chavagneux est, en moyenne, de 3 640 € (Source : SeLoger).
Dans le nord de l'Isère, les prix sont renégociés
Si la baisse des prix ne se fait pas sentir pour l’instant, Maxime Maugé constate en revanche une forte baisse des demandes. « Nous avons beaucoup moins d’appels entrants depuis le début de l’année. La demande baisse fortement à cause de la remontée des taux d’intérêt bancaires et de la conjoncture économique », constate ce spécialiste du marché immobilier du Nord Isère.
Autre phénomène notable : « les acquéreurs négocient à nouveau le prix des biens, du fait que les délais de vente s’allongent et que la demande est moins soutenue », précise Maxime Maugé. Le secteur du Nord Isère doit-il s’attendre à des baisses de prix ? « Peut-être si l’on continue sur cette lancée », prédit-il.
Cependant, il ne serait pas surprenant d’observer encore un report des porteurs d'un projet d'achat immobilier lyonnais sur le Nord Isère. Une prédiction qui aura encore plus de chances de se réaliser si la ligne de tram T3 est prolongée depuis Meyzieu, une commune située dans la métropole de Lyon, jusqu’à Crémieu dans le Nord Isère. Une telle infrastructure ne serait pas à exclure à l’heure où la croissance démographique et les phénomènes des marchés immobiliers de report du large bassin économique lyonnais encombrent de plus en plus les routes…
Source : sauf mention contraire, les prix cités dans cet article proviennent de SeLoger (prix affichés) et du Baromètre LPI-SeLoger (prix signés).
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