Patricia Philippot : « À Fréjus et Saint-Raphaël, vendeurs et acquéreurs maintiennent leurs projets immobiliers »

Blandine Rochelle
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

La reprise de l’activité se prépare dans les agences immobilières, et c’est notamment le cas de Patricia Philippot, directrice de l’agence Saint-François Immobilier, à Fréjus, qui nous confie ce que pourrait être « le jour d’après » dans son secteur.

Image
Patricia Philippot : « À Fréjus et Saint-Raphaël, vendeurs et acquéreurs maintiennent leurs projets immobiliers »
Les demandes d'informations pour de l'investissement locatif ont été nombreuses au début du confinement. © s4svisuals

Quelles répercussions la crise sanitaire pourrait-elle avoir sur le marché de Fréjus et Saint-Raphaël ?

Patricia Philippot. Nous sommes encore dans le flou, notamment d’un point de vue économique. L’immobilier dépend d’une activité économique globale, car il faut que les acquéreurs aient accès à l’emprunt, aient les moyens d’investir, etc. Nous avons reçu quelques demandes pendant le confinement et au tout début, nous avons été en contact avec des personnes qui souhaitaient placer leur argent dans l’immobilier plutôt qu’à la banque et qui voulaient donc placer leur capital dans la pierre. Nous avons reçu pas mal de demandes d’investissements locatifs, et cette tendance s’est un peu essoufflée depuis, mais nous avons toujours affaire à des personnes ayant des projets d’achat ou de vente, notamment en résidence principale. Pour le reste, nous attendons d’avoir davantage de recul.

Après le déconfinement, doit-on s’attendre à une baisse des prix immobiliers dans le secteur ?

Ce qui est certain c’est que nous ne sommes pas dans un secteur où les prix immobiliers s’envolent comme à Paris. Avant la crise sanitaire, les prix se maintenaient mais ils n’augmentaient pas. Si la crise a des répercussions sévères sur l’économie, le prix immobilier à Fréjus aura donc plutôt tendance à baisser. Nous attendons donc de voir si la situation s’inscrit dans une crise économique, si la plupart des acquéreurs conservent leur emploi, etc.

Et puis ce secteur dépend également beaucoup des banques. Par exemple au début de la crise, nous avions un acquéreur qui avait vu sa banque et dont la capacité d’emprunt était de 100 000 € sur 25 ans. Avec l’arrivée du confinement, il a tenu à consulter à nouveau sa banque pour savoir s’il pouvait concrétiser son projet d’achat comme prévu, et la banque a revu la durée d’emprunt à la baisse à 20 ans, et donc sa capacité d’emprunt a été réévaluée à 90 000 €.

« Aucun vendeur n’a rompu son mandat de vente, les vendeurs maintiennent encore leur projet »

Patricia Philippot, directrice de l’agence Saint-François Immobilier à Fréjus.

Quels conseils donner à celles et ceux qui voudraient concrétiser rapidement leur projet ?

Il ne faut pas que ces personnes hésitent à reprendre les démarches quelles qu’elles soient parce que nous, en tant que professionnels, nous sommes prêts à les accompagner à nouveau. Il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous pour des visites, nous leur fournirons des masques et nous nous engageons à réaliser les visites tout en garantissant la sécurité sanitaire de chacun. Donc nous sommes opérationnels, comme avant le confinement, et il ne faut pas attendre d’éventuelles complications pour concrétiser son projet. Au contraire, il ne faut pas perdre de temps.

Le confinement aura été vécu différemment selon qu’on l’aura passé dans un appartement ou dans une maison avec jardin. Post confinement, les biens avec un espace extérieur pourraient-ils bénéficier d’un regain d’attractivité ?

Oui nous avons eu des demandes de la part de citadins qui veulent vivre dans de meilleures conditions. Nous avons d’ailleurs proposé des biens sans extérieur à des personnes qui ont refusé : l’espace extérieur commence à devenir un critère incontournable pour les résidences principales et secondaires. Pour le locatif, la demande est différente. Nous avions déjà observé que les acquéreurs recherchaient des biens avec des terrasses de plus en plus grandes, et la tendance ne va pas s’inverser maintenant, au contraire.

Patricia Philippot, directrice de l’agence Saint-François Immobilier à Fréjus

« L’objectif, c’est de reprendre l’activité comme avant le confinement, mais en mettant en place toutes les précautions nécessaires »

En quoi la banalisation du télétravail pourrait-elle faire évoluer le rapport des Français à l’immobilier et modifier l’ordre de leurs priorités ?

Nous n’avons pas encore observé cette tendance. Notre clientèle n’est pas forcément une clientèle de jeunes actifs, et donc les modes de vie sont différents par rapport à des personnes qui se sont retrouvées en télétravail pendant le confinement. Cette tendance pourrait s’observer à moyen terme, nous verrons peut-être davantage de personnes venir de Lyon ou de Paris, pourquoi pas. Mais nous n’en sommes pas là, la crise est trop récente.

Il n’en reste pas moins que le secteur offre un cadre de vie agréable, donc y vivre et y télétravailler, ça serait tentant pour beaucoup de citadins. Et puis il faut attendre de voir si à l’avenir, chacun aura les moyens de ses projets, si la situation économique se stabilise, si les banques ne durcissent pas leurs conditions d’octroi de prêt.

Au sortir du confinement, l’immobilier sera-t-il, plus que jamais, une valeur refuge ?

Oui, c’est certain. D’abord par rapport aux incertitudes économiques puisque nous avions déjà vu avant le Covid que la bourse commençait à dégringoler, et nous avions déjà des demandes d’investisseurs à cause de ça. La pierre est donc une valeur refuge parce qu’elle est rassurante pour les investisseurs. Beaucoup de personnes peuvent penser que l’on va revivre ce type de crise de façon régulière, plus aucun scénario n’est exclu et donc par conséquent, ces personnes vont rechercher un lieu de vie agréable, un lieu où l’on se sent bien. Cette crise peut donner lieu à des prises de conscience, elle peut faire office de déclencheur et cela peut renforcer le marché immobilier, car beaucoup de personnes vont en profiter pour concrétiser leur projet.

Image
Patricia Philippot, directrice d'agence immobilière
Patricia Philippot est directrice de l'agence immobilière Saint-François Immobilier, située à Fréjus, en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Cet article vous a été utile ?
2
0

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Ces articles peuvent vous intéresser
A la une !
Image
Il existe à Nice d'importantes disparités de prix selon les quartiers. @ Getty Image
Villes
Alors que les prix immobiliers affichent une baisse dans la plupart des grandes villes françaises, la perle de la Méditerrannée fait de la résistance avec une hausse de 1 % sur les 12 derniers mois...