[Avant/Après] Un appartement haussmannien totalement relooké !
Cet appartement du Marais, à Paris, était un petit peu vieillot. Les propriétaires ont fait appel à l’architecte Andrea De Franchis pour lui redonner un coup de jeune. Ouvrez grand les yeux, cela devrait vous inspirer...
AVANT : L’appartement est installé dans un immeuble atypique du Marais. « Le bâtiment a dû être construit au XIXᵉ siècle sur des fondations datant du XVIIᵉ. L’entrée est clairement XIXᵉ, alors que la porte cochère sur la rue et la cour qui mène à l’entrée font penser à l’architecture des hôtels particuliers du XVIIᵉ », explique Andrea De Franchis. Ce qui devait être l’ancien jardin de l’hôtel est aujourd’hui recouvert d’une verrière, si emblématique du quartier parisien devenu artisanal au fil des décennies.
APRÈS : « En rénovant l’appartement, j’ai voulu garder l’esprit du Marais, mais dans une ambiance contemporaine. La partie très classique des murs et sols, qui fait allusion à l’aspect ancien des lieux, est mélangée à une décoration plus moderne », explique l’architecte.
AVANT : À l’origine, l’entrée dans l’appartement se faisait dans un espace très sombre. La porte s’ouvrait sur une pièce aveugle et restreinte. Elle a été déplacée et donne aujourd’hui sur un volume ouvert plus vaste, invitant à visiter le reste des lieux. La nouvelle entrée donne directement sur le couloir, dont le sol était recouvert d’une moquette grisâtre. Très étroit avant l’intervention de l’architecte, ce dernier a gagné en largeur et en modernité, via l’installation d’un parquet. L’ensemble permet une entrée plus lumineuse et accueillante.
APRÈS : La verrière atelier qui sépare l’entrée de la salle à manger évoque le côté artisanal du Marais. « Les verrières atelier sont très présentes dans ce quartier de Paris », précise Andrea. L’installation laisse passer la lumière dans cet espace dépourvu de fenêtre et donne une impression de volume dans la pièce. Ces deux effets sont accentués par la peinture blanche des murs.
AVANT : Les moulures et les corniches n’étaient pas présentes sur le plafond et les murs de l’actuelle salle à manger. À l’origine, la pièce était séparée de la cuisine par une cloison, qui a été abattue pour créer une seule et même pièce.
APRÈS : Un bar fait toutefois office de séparation ouverte et agrandit l’espace cuisine. Ce dernier déborde désormais sur la salle à manger. Chaque matin, les trois enfants du couple se précipitent sur le bar pour prendre leur petit déjeuner dans une ambiance conviviale. Pour bénéficier directement de la lumière du jour, la table a volontairement été désaxée par rapport au plafonnier. Très moderne, ce dernier est marqué par la rosace, pour le côté classique, et entouré d’une frise revisitée pour la touche contemporaine. Les moulures et les étagères corbeaux sont un autre clin d’œil au XVIIᵉ siècle. Elles sont recouvertes de petits éléments décoratifs représentatifs des propriétaires.
Astuces
Comme toutes les autres pièces de l’appartement, la salle à manger se démarque par l’absence de radiateur. Le chauffage passe par les plinthes, ce qui facilite l’aménagement des lieux.
AVANT : L’aile gauche du bâtiment, située derrière la salle à manger, était une pièce à part entière, dotée d’un cabinet de toilette tout au fond. « L’aile de l’immeuble était le meilleur endroit pour installer une cuisine ouverte sur l’espace salle à manger », se souvient Andrea.
APRÈS : La cuisine a été aménagée de manière linéaire. « Les propriétaires voulaient une cuisine américaine, mais cet aménagement était impossible dans un tel endroit. » L’architecte a proposé des meubles en provenance de la grande distribution pour alléger le budget du jeune couple. Comme la cuisine déborde sur la salle à manger, Andrea a pu récupérer assez d’espace au fond de la pièce pour aménager une buanderie. Elle est fermée par une porte coulissante pour gagner de la place.
AVANT : Le salon arrive dans la continuité de la salle à manger. Il s’installe dans une pièce dont le volume a peu changé. L’architecte a simplement modifié l’angle donnant sur l’entrée pour y installer la porte. Comme dans le couloir et la salle à manger, tout le parquet d’origine a été remplacé.
APRÈS : Toujours pour faire allusion à l’histoire de l’immeuble, l’architecte a choisi un parquet en point de Hongrie, élément traditionnel des bâtiments parisiens, pour le sol. Les moulures sont également présentes pour casser les angles de la pièce et obtenir un ensemble cohérent par rapport à la porte d’accès. « L’appartement n’est pas très haut de plafond. J’ai donc choisi des moulures ni trop épaisses ni trop lourdes pour ne pas réduire l’impression de hauteur. J’ai également joué sur des peintures blanches pour agrandir l’espace, partage Andrea. Les propriétaires aiment les meubles rétro et le design suédois. Ils disposaient déjà d’une large collection, dont la bibliothèque vintage du salon, qu’ils souhaitaient conserver.
J’ai choisi des moulures ni trop épaisses ni trop lourdes pour ne pas réduire l’impression de hauteur ».
Andrea De Franchis, architecte
AVANT : Les deux parents ne voulaient pas de placard dans leur chambre. Une cloison a donc été ajoutée au niveau de la fenêtre pour créer un dressing et une salle de bains séparés dans le fond de la pièce et dans l’aile droite du bâtiment.
APRÈS : Afin de gagner de la place dans cet espace dont la surface a été diminuée, des suspensions font office de lampes de chevet : « De cette manière, j’ai pu installer des tables de chevet plus petites, faites pour poser un livre et un verre d’eau, tout simplement. Des lampes de chevet traditionnelles auraient nécessité des meubles plus grands et plus encombrants. » Les couleurs des murs et du papier peint sont assorties au tableau (sur le mur de gauche) que voulait conserver le couple. Pour le sol, l’architecte a recyclé l’ancien parquet du salon. Au fond de la pièce, près de la fenêtre, une porte presque invisible mène à l’espace salle de bains et dressing parental : « J’aime travailler avec humour et faire disparaître les portes pour donner une dimension un peu secrète à mes projets ».
AVANT : La porte secrète donne sur une pièce intermédiaire, entre la salle de bains et le dressing, dont une partie s’étend dans l’aile droite de l’immeuble. Cette dernière comprenait autrefois un espace vide très peu utilisé.
APRÈS : L’architecte et les propriétaires ont surnommé la pièce intermédiaire, desservant le dressing et la salle de bains, le boudoir. Elle reprend les teintes de la chambre pour marquer son appartenance au même espace, et dispose aussi de ses cachettes. Les deux étagères, par exemple, sont en réalité des tiroirs où madame peut ranger ses bijoux et autres petits objets. Le luminaire en forme de chapeau est une idée de la propriétaire pour indiquer la fonction de l’espace. Le boudoir est séparé de la salle de bains par une porte coulissante. En verre avec du tissu intégré à l’intérieur, elle laisse passer la clarté dans la pièce aveugle et camoufle la vue sur la salle de bains.
APRÈS : La salle de bains occupe l’aile de l’immeuble parallèle à celle de la cuisine. Andrea a dessiné les lavabos et les placards sur mesure et la douche italienne est une demande du couple qui occupe les lieux. Elle est recouverte de petits carreaux en pâte de verre, que l’on retrouve aussi au-dessus du meuble vasque.
AVANT : Les trois chambres d’enfant occupaient un espace qui regroupait l’ancienne entrée de l’appartement, l’ancienne cuisine et ce qui était à l’origine la salle de bains. Tous les murs existants ont été démolis pour créer trois nouveaux volumes de même taille.
L’espace qu’occupait la salle de bains de l’appartement est aujourd’hui méconnaissable. Il a été utilisé pour la création de la zone de nuit et de jeu des enfants ».
Andrea De Franchis, architecte
APRÈS : Les trois espaces sont séparés par des panneaux coulissants, dont la partie fixe sert de support aux lits. « Les enfants sont très unis et s’entendent très bien. Ils peuvent ainsi ouvrir entièrement la zone quand ils veulent jouer ensemble. À l’inverse, chacun retrouve sa chambre quand vient l’heure des devoirs, pour le plus grand, ou de la sieste, pour le plus jeune », explique l’architecte. La première chambre est celle de l’aîné. L’architecte a dessiné un bureau suspendu sur mesure, doté d’un tiroir de rangement pour les crayons de couleur, afin de l’aider à faire ses devoirs dans de bonnes conditions.
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