Qu'est-ce que le DPE GES ?

Quentin Gres
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Tout propriétaire doit connaître le DPE GES de son bien. La compréhension des informations fournies par ce diagnostic permet de réduire l'empreinte carbone des habitations et de mieux orienter les efforts de rénovation. Décryptage. 

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Un couple étudie un document en présence d'un agent immobilier
À la différence de la classe énergie, qui indique le niveau de consommation d’énergie primaire d'un logement, la classe GES évalue le volume de gaz à effet de serre qu'il émet. ©GettyImages
Sommaire

DPE GES : de quoi s'agit-il ?

Le diagnostic de performance énergétique et gaz à effet de serre (DPE GES) a pour objectif de mesurer la consommation d'énergie et les émissions de dioxyde de carbone dans les bâtiments. Réalisée par un diagnostiqueur certifié, cette analyse prend en compte les systèmes de chauffage, de climatisation, de production d'eau chaude et d'éclairage.

Pourquoi mesurer les gaz à effet de serre (GES) ?

Les gaz à effet de serre, naturellement présents dans l’atmosphère terrestre, incluent la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d'azote. Leur fonction est de retenir la chaleur émise par le soleil, ce qui crée l’effet de serre. Ce phénomène naturel permet de maintenir une température moyenne de la Terre à environ 15 °C au lieu de -18 °C.

Depuis le début de l'ère industrielle, l'augmentation des activités humaines a intensifié les émissions de GES, renforçant l'effet de serre et contribuant au réchauffement climatique. Afin de sensibiliser les propriétaires et les locataires à l'empreinte carbone de leurs logements, l'affichage des classes GES a été rendu obligatoire en 2011.

Nouveau DPE : comment l'interpréter ?

Comme pour le classement de l'étiquette énergie, la classification GES va de A à G, la classe A représentant la meilleure note.

Classes GES A et B

Les classes GES A et B sont attribuées aux bâtiments basse consommation. Ces habitations dites « propres » recourent à des énergies renouvelables et assurent une isolation performante pour limiter les pertes d’énergie.

Classe GES Émissions de GES
Classe GES A ≤ 6 kg CO2eq/m²/an
Classe GES B Entre 7 et 11 kg CO2eq/m²/an

Note : au 1er juillet 2021, l'ADEME recensait 1 357 750 logements de type A et 1 680 157 de type B, soit un total de 3 037 907 logements économes en énergie en France.

Classes GES F et G

Les bâtiments avec une classe GES F ou G font partie des plus polluants. Qualifiés de « passoires thermiques », ils sont ciblés par la loi de transition énergétique, qui impose aux propriétaires d’effectuer des travaux de rénovation avant 2028.

Classe GES Émissions de GES
Classe GES F Entre 71 et 100 kg CO2eq/m²/an
Classe GES G ≥ 101 kg CO2eq/m²/an

Autres classes GES

Les classes GES C, D et E ne se distinguent ni par leurs performances écologiques exceptionnelles ni par leur consommation énergétique excessive. Parmi ces catégories, la classe GES C (comprise entre 11 et 30 kg CO2 équivalent/m²/an) est la plus répandue en France. Elle représente près de 30 % du parc immobilier.

Le DPE est-il obligatoire ?

L'affichage du DPE dans les annonces immobilières de vente ou de location est une exigence légale. Pour les logements classés F et G, il est également requis d’ajouter la mention « logement à consommation énergétique excessive ».

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2022, il est également obligatoire d'inclure une estimation du montant de la facture d'énergie primaire du bâtiment, présentée sous forme de fourchette.

Étiquette DPE : différences entre la classe GES et la classe énergie

Tandis que la classe GES évalue le volume de gaz à effet de serre émis par un logement, la classe énergie indique son niveau de consommation d’énergie primaire. Celle-ci est représentée par une échelle allant de A à G. La consommation énergétique est exprimée en kilowattheures d’énergie primaire par mètre carré et par an (kWhEP/m²/an).

Comment calculer la classe GES d'un bien immobilier ?

Le calcul de la classe GES d'un logement repose sur la consommation énergétique finale en kWh, associée à un facteur de conversion spécifique à chaque type d'énergie (électricité, gaz, fioul, bois, etc.). Ce coefficient varie selon le niveau de pollution de la source d’énergie : plus il est élevé, plus le combustible est considéré comme polluant.

Combustible Facteur de conversion
Bois-Bûches 0,03
Bois-Granulés (pellets) ou briquettes 0,03
Bois-Plaquettes forestières 0,024
Bois-Plaquettes d'industrie 0,024
Gaz naturel 0,227
Fioul domestique 0,324
Charbon 0,385
Gaz propane ou butane 0,272
Autres combustibles fossiles 0,324
Électricité d'origine renouvelable produite sur site et autoconsommée 0

Comment rehausser la classe GES d’un bien immobilier ?

Différentes solutions permettent d’optimiser la classe GES d’un logement classé D, E, F ou G. Voici des mesures concrètes pour réduire son impact environnemental.

Réaliser un audit énergétique

En complément du diagnostic de performance énergétique, l'audit énergétique fournit une analyse détaillée des travaux nécessaires pour améliorer l’étiquette GES du logement. Il présente plusieurs scénarios de rénovation, précisant l’étiquette énergétique après les travaux, ainsi que le coût des interventions, les économies d’énergie attendues et l'impact financier sur la facture énergétique. L’audit indique également les aides financières disponibles pour financer les travaux.

Les solutions proposées visent à atteindre une performance énergétique optimale, avec l'un des scénarios garantissant au moins une amélioration jusqu'à la classe B. En procédant à ces rénovations, le propriétaire bénéficie d’un meilleur confort, réalise des économies substantielles sur la facture énergétique, et augmente la valeur de son bien en vue d’une éventuelle revente.

L'audit énergétique est valide pendant cinq ans et peut être réalisé par un professionnel certifié RGE (reconnu garant de l'environnement), un architecte agréé ou un diagnostiqueur qualifié.

Prioriser les travaux de rénovation

Optimiser la performance GES d’un logement repose sur des travaux spécifiques. L’isolation thermique permet de limiter les pertes de chaleur, responsables d’une consommation excessive d’énergie. Il est essentiel d’isoler efficacement toutes les surfaces, telles que les combles, les murs, les sols, les fenêtres et les toitures. Une bonne isolation réduit la consommation en hiver et offre un meilleur confort thermique en été, en diminuant la nécessité d'utiliser des dispositifs de climatisation.

L'installation d'un système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire plus performant constitue un autre facteur clé pour optimiser la consommation énergétique. Il est recommandé de privilégier les solutions utilisant des énergies renouvelables, telles que les pompes à chaleur air/eau avec ballon thermodynamique, les chaudières à granulés de bois ou les installations solaires (ballon solaire, système combiné, capteurs PVT). Ces technologies exploitent des sources d'énergie gratuites, propres et inépuisables.

La ventilation d’un logement est également essentielle pour prévenir les problèmes d'humidité. Le recours à une VMC double flux permet de récupérer la chaleur de l'air sortant pour chauffer l'air entrant, ce qui limite les pertes de chaleur liées à la ventilation. Ce procédé peut entraîner des économies d'énergie estimées à 10 % sur la facture de chauffage.

Quelles sont les aides disponibles pour la rénovation énergétique ?

Les coûts des travaux de rénovation énergétique peuvent être allégés grâce à plusieurs dispositifs financiers visant à améliorer la classe GES d'un logement. Parmi les principales aides figure MaPrimeRénov’, fusionnée avec le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), qui est attribuée selon plusieurs critères (travaux à réaliser, revenus fiscaux du demandeur, etc.). L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) permet de financer des rénovations sans intérêts. L'aide Habiter Mieux, proposée par l'Agence nationale de l'habitat (ANAH), s'adresse aux ménages modestes entreprenant des travaux d'amélioration énergétique. Enfin, la prime CEE (Certificats d’économie d’énergie) est octroyée par les fournisseurs d’énergie pour encourager la transition énergétique des logements.

Sources :

Selectra, Classe GES : de quoi s'agit-il et lien avec le DPE

DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, Présentation de l’effet de serre

Empruntis, DPE GES : comprendre l'impact du classement GES dans l'immobilier

Lamy, DPE et GES : les diagnostics obligatoires

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