Les passoires thermiques, un vrai danger pour la santé

Julie Biencourt
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Si l’on parle souvent de la rénovation énergétique pour des raisons environnementales, on soupçonne moins ses bienfaits concernant la santé. De nombreuses études ont établi un lien entre passoires thermiques et problématiques sanitaires. Les logements mal isolés présentent un réel risque pour la santé des occupants. Une problématique qui touche particulièrement les ménages les plus modestes partout en France.

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Femme âgée, chez elle, toussant.
La rénovation énergétique offre plusieurs avantages, non seulement pour l’environnement et le portefeuille mais aussi pour la santé. @ Getty Images
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Mauvaise isolation et pathologies respiratoires et cardiovasculaires

En hiver, lutter contre le froid dans son logement peut entraîner des conséquences sérieuses sur la santé. Les logements mal isolés sont souvent difficiles à réchauffer et enregistrent des températures assez basses. Celles-ci peuvent être à l’origine de maladies respiratoires et/ou cardiovasculaires graves et parfois mortelles. Un fait particulièrement vrai pour les personnes fragiles, comme les jeunes enfants ou les personnes âgées.

Concernant les pathologies respiratoires, elles peuvent découler de plusieurs facteurs. D’abord, parce que les passoires thermiques présentent un risque accru de laisser s’infiltrer l’humidité et de la moisissure dans les pièces à vivre. La présence de champignons peut à elle seule induire de nombreux problèmes de santé : irritation des muqueuses (du nez, de la bouche et de la gorge), une toux due à une accumulation de mucus dans les voies respiratoires, une aggravation des symptômes de l’asthme et des réactions allergiques.

Le froid affecte tout particulièrement le système cardiovasculaire. Pour lutter contre le froid, notre organisme consomme davantage d’énergie pour maintenir une bonne température corporelle. Pour ce faire, le cœur se met à battre plus rapidement, augmentant ainsi sa consommation d’oxygène et la pression artérielle et les vaisseaux sanguins se contractent. Ce phénomène, appelé vasoconstriction, peut être fatal pour certaines personnes à risque. Des températures basses constantes à l’intérieur des habitations sont associées à une hausse des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de l’insuffisance cardiaque.

La moisissure en suspension dans l’air peut donner lieu à de graves infections pulmonaires.

Une problématique qui touche (surtout) les ménages les plus modestes

Cette situation concerne majoritairement les Français les plus modestes. La Fondation Abbé Pierre recensait en 2023 environ 20 % des ménages concernés par cette précarité énergétique – soit environ 10 millions de Français. Autant de personnes qui sont donc plus exposées aux risques induits par la mauvaise isolation thermique de leur logement.

Parmi eux, 3 à 5 % développent des pathologies graves voire mortelles. Une situation qui engendre un cercle vicieux financier dont les frais sont difficiles à tenir pour ces populations. Un logement mal isolé demandera plus d’énergie pour chauffer un logement, et donc un coût financier important. Un impact qui empêche dont d’envisager des travaux de rénovation, souvent très onéreux.

Que prévoit la rénovation énergétique ?

Pour permettre à un logement d’être plus économe en termes d’énergie, quelques travaux sont à entreprendre.

Isolation des parois

Isoler les parois de son logement est primordial pour se prémunir de l’humidité. Mais aussi une bonne isolation des murs permet de limiter l’effet de « froid » qui empêche le système de chauffage de monter correctement la température intérieure. En maison, il est conseillé d’opter pour une isolation par l’extérieur. Il s’agit de créer une enveloppe étanche autour de l’habitation. En appartement, il sera préférable de choisir l’isolation par l’intérieur, qui consiste à installer un isolant entre le mur et le doublage. Il est également indispensable d’isoler les combles et le sol de son logement.

Changer les menuiseries

Passer au double vitrage est indispensable pour optimiser l’isolation. Le choix du matériau est tout aussi important. Le froid passe par les ouvertures vers l’extérieur. Même le plus mince interstice peut causer d’importantes déperditions. Le PVC a l’avantage d’être moins cher que d’autres matériaux disponibles, est facile d’entretien et assure une très bonne isolation thermique et phonique. L’aluminium est plus esthétique, mais plus onéreux. Le bois donne une atmosphère chaleureuse, mais nécessite un entretien régulier pour ne pas perdre en qualité d’isolant.

Améliorer le système de ventilation

Bien qu’aérer en ouvrant ses fenêtres soit bénéfique, ce réflexe n’est cependant pas suffisant. Pour conserver un air sain et limiter les déperditions thermiques, il est conseillé d’installer des systèmes de VMC simple ou double flux. Elle permet non seulement d’éliminer l’air vicié mais aussi, et surtout, de contrôler l’hygrométrie (c’est-à-dire le taux d’humidité du domicile). La VMC double flux présente l’avantage supplémentaire de préchauffer l’air ambiant et donc d’éviter les surconsommations.

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