Réaliser l'isolation phonique d'une fenêtre

Quentin Gres
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Une maîtrise acoustique contribue au confort intérieur d’un bâtiment. L’isolation phonique d’une fenêtre, en particulier, constitue un paramètre déterminant pour préserver la tranquillité des volumes habitables. Voici ce qu’il faut savoir.

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Un artisan, en salopette et casquette, installe un nouveau vitrage sur la fenêtre d'un logement
Dans le cadre de l'isolation phonique d'un logement, le vitrage constitue la première protection contre les bruits extérieurs. ©GettyImages
Sommaire

Pourquoi choisir d’isoler phoniquement ses fenêtres ?

Investir dans l’isolation phonique des fenêtres offre de multiples bénéfices. D’abord, elle diminue efficacement les nuisances sonores extérieures, qu’il s’agisse des flux de circulation, des passages d’aéronefs ou des sons émanant du voisinage. De plus, cette réduction sonore favorise un sommeil plus profond et réparateur, en limitant les interruptions causées par les bruits ambiants, ce qui participe à un meilleur équilibre physique et mental.

Enfin, au-delà du confort auditif, l’isolation phonique joue un rôle complémentaire sur le plan thermique, en réduisant les échanges de chaleur ou de fraîcheur, via les fenêtres. Cette double fonction optimise l’efficacité énergétique du bâtiment. Elle allège la charge des systèmes de chauffage et de climatisation. Par conséquent, elle réduit les coûts liés à la consommation d’énergie.

Comment évaluer l’isolation acoustique d’une fenêtre ?

La performance d’une fenêtre à limiter les nuisances extérieures se mesure à l’aide du coefficient Rw, exprimé en décibels (dB). Comparable au coefficient Uw utilisé pour l’évaluation thermique, cette donnée permet de quantifier l’efficacité d’un vitrage sur le plan acoustique. À titre d’exemple, un Rw de 30 dB réduit un bruit de 50 dB à une perception de 20 dB à l’intérieur. Plus cette valeur est élevée, plus la protection contre les sons extérieurs est renforcée.

Référence en la matière, la certification européenne de la qualité acoustique des menuiseries (CEKAL) classe les vitrages selon leur capacité d’isolement acoustique. Le tableau suivant présente les différentes catégories, définies en fonction du coefficient Rw.

Niveau CEKAL

Atténuation acoustique (Rw)

AR1

25 dB

AR2

28 dB

AR3

30 dB

AR4

33 dB

AR5

35 dB

AR6

37 dB

Quelles sont les techniques pour isoler phoniquement une fenêtre ?

Différentes approches peuvent être mises en œuvre pour optimiser l'isolation acoustique d’une ouverture. La solution adoptée dépend du niveau sonore ambiant, des contraintes architecturales, ainsi que des moyens disponibles.

Choisir le bon vitrage

Le vitrage constitue la première protection contre les bruits extérieurs. Un double vitrage asymétrique peut atténuer les nuisances sonores de 34 à 38 dB, selon son épaisseur et la qualité des intercalaires. Il combine deux verres de dimensions différentes, séparés par une lame d’air ou de gaz, créant ainsi un effet de désaccord acoustique. Pour les environnements très exposés, le triple vitrage propose une isolation renforcée.

Utiliser des films acoustiques

Les films acoustiques, appliqués directement sur le vitrage existant, sont composés de plusieurs couches de polymères techniques. Leur structure multicouche atténue la transmission des vibrations sonores à travers la surface vitrée. Bien qu’ils ne suppriment pas entièrement les bruits, ils permettent une atténuation significative. Par ailleurs, ces films offrent une protection anti-UV, tout en améliorant l’intimité visuelle.

Remplacer les joints et le calfeutrage

Les joints abîmés ou vieillissants constituent des failles dans l’isolation acoustique d’une fenêtre : ils laissent passer l’air et les sons. Remplacer ces éléments par des joints en caoutchouc dense ou en silicone permet de restaurer une bonne étanchéité. Un calfeutrage soigneux, réalisé avec un mastic acoustique, limite également les infiltrations sonores au niveau du dormant ou des interstices périphériques.

Installer des panneaux isolants phoniques

Fabriqués en matériaux absorbants, comme la mousse acoustique, le liège ou les composites multicouches, les panneaux isolants peuvent être fixés temporairement ou durablement autour ou devant les ouvertures. Ils absorbent les ondes sonores, réduisant ainsi leur propagation. Cette solution est particulièrement indiquée pour les ouvertures peu sollicitées, comme les fenêtres de chambre ou de bureau, où la ventilation naturelle est moins fréquente.

Optimiser l’isolation des caissons de volets roulants

Les caissons des volets roulants, lorsqu’ils sont mal conçus ou anciens, représentent un passage direct pour les sons extérieurs. Leur isolation reste souvent négligée. L’ajout de panneaux phoniques à l’intérieur, associé à des joints efficaces, permet de limiter les fuites sonores. Il existe par ailleurs des kits spécifiques conçus pour renforcer cet aspect, sans modifier la structure globale.

Utiliser des stores et des rideaux

Les rideaux acoustiques, constitués de plusieurs couches de tissus lourds, participent à l’atténuation des bruits extérieurs. Placés devant une ouverture, ils agissent comme un filtre. Certains modèles, conçus avec des fibres techniques, offrent une réduction sonore mesurable, tout en conservant un aspect esthétique. Les stores en matériaux composites peuvent aussi contribuer à l’affaiblissement acoustique, tout en laissant passer la lumière naturelle.

Isolation phonique d’une fenêtre : quels coûts prévoir ?

Les tarifs varient selon les solutions choisies. Une fenêtre anti-bruit, intégrant des verres spécifiques et des montages techniques élaborés, coûte en moyenne entre 400 et 800 € par unité. Une configuration triple vitrage acoustique, combinant trois vitres séparées par des intercalaires remplis de gaz, peut atteindre 500 à 1000 €, selon les dimensions et les performances visées.

Le double-vitrage phonique – plus courant – propose un bon compromis, avec un tarif de 150 à 400 € par mètre carré. Pour les volets roulants dotés d’une fonction isolante, il faut compter entre 200 et 600 € par élément, en fonction des matériaux et des options techniques retenues.

Les films acoustiques apposés sur les vitrages sont une solution économique, avec un coût oscillant entre 20 et 50 € par mètre carré. Les mousses d’isolation, destinées à combler les fuites autour des menuiseries, affichent un prix compris entre 10 et 50 € par ouverture. Enfin, les rideaux phoniques se situent dans une fourchette de 50 à 150 € par paire, selon les modèles et la densité du tissu.

Ces options permettent d’adapter les dépenses aux exigences sonores et aux particularités de chaque habitat, en visant une meilleure isolation, sans engager systématiquement de lourds travaux.

Sources :

Habitat-presto, Isolation phonique des fenêtres : solutions, prix, aides & exemples de devis

Hello watt, Isolation phonique de sa fenêtre : pourquoi et avec quelles techniques ?

Izi by EDF, Le vitrage phonique n’aura plus de secrets pour vous !

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