Les ventes de cuisines s’effondrent : -7% en 2023

Lorsque l’immobilier perd du terrain, il semblerait que le secteur de l’aménagement intérieur, et notamment celui des cuisines, soit également en perte de vitesse. C’est ce que démontrent les chiffres du secteur de l'ameublement dont font partie les cuisines, qui ont annoncé une baisse de -6,9 % du nombre de cuisines vendues en 2023.

Le secteur avait pourtant connu 4 années de croissance, avec un nombre de cuisines vendues de +9,1 % entre 2019 et 2022. Il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour l’ensemble du secteur de l’ameublement, car le marché de la cuisine représente à lui seul 27 % de ce secteur et 3,9 milliards d’euros de chiffres d'affaires. Si l’embellie pourrait pointer son nez grâce aux 3 millions de ménages qui affirment envisager d’acheter une cuisine, n’oublions pas que la tendance est également au « do it yourself » qui amène certaines personnes à bricoler et élaborer elles-mêmes leurs propres meubles.

La baisse de régime du marché de la cuisine s’explique d’abord par la surconsommation que l’on a relevé en plein cœur de la crise du Covid, puisque les ventes ont bondi de +19,5 % en 2021. Or, lorsque l’on fait le projet d’installer une cuisine équipée, on la garde par la suite en moyenne une vingtaine d’années. De nombreux ménages se sont récemment équipés, il n’est donc pas si étonnant de s’apercevoir, 2 à 3 ans après, que les ventes ralentissent.

Pour s’en sortir, de plus en plus d’entreprises font d’ailleurs le choix de se diversifier afin de s’adapter davantage à la demande, en vendant, en plus des cuisines, des dressings et des meubles de salon, dont l’installation exige le même savoir-faire que pour les cuisines. En effet, beaucoup de foyers ont besoin d’optimiser l’espace au maximum dans leur logement et disposent de peu de place. Une cuisine ou un dressing petit mais bien agencé, représente le type de projet phare porté par une grande partie des clients.

Dans ce contexte, les cuisines en kit, prêtes à monter et que l’on peut installer soi-même, gagnent du terrain, car elles permettent de réaliser des économies.

En 2023, on a pu relever des contradictions sur le marché immobilier, mais le premier indicateur à relever reste le volume de transactions immobilières qui a chuté de -20 % sur l'année, soit la plus forte contraction du marché depuis 10 ans. Cela s’explique par la hausse des taux d’intérêt qui a été multiplié par 4 en 18 mois, rendant un grand nombre d’acquéreurs non solvable.

Cependant, le secteur semble désormais afficher des signaux positifs, avec des conditions d’octroi de prêt qui ont été assouplies, des taux d’intérêt qui ont amorcé une baisse progressive. En avril 2024, les taux ont ainsi baissé de -0,15 % pour redescendre en-dessous de 4 % pour les crédits immobiliers d’une durée de 25 ans. De plus, les prix immobiliers ont globalement baissé pratiquement partout en France, avec des disparités selon les secteurs, et les vendeurs seront amenés à consentir des baisses de prix dans les mois à venir pour parvenir à vendre leurs biens.