Comment repérer et évaluer les risques d’effondrement d'un immeuble ?

Laetitia Lapiana
mis à jour le
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

Le 12 novembre dernier, deux immeubles se sont écroulés dans le centre-ville de Lille. Plus récemment, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 avril, un bâtiment s'est effondré dans le centre-ville de Marseille, au 17 de la rue de Tivoli. Une enquête est en cours pour déterminer si le drame survenu dans la cité phocéenne est dû à une explosion (de gaz) ou à la vétusté de l'immeuble. Quoi qu'il en soit, la question de la prévention des risques d’effondrement est dans toutes les têtes. Comment évaluer l’état d’un immeuble ? Quels sont les signes d’alerte, voire de menace à son intégrité ? Les clés pour mieux comprendre les risques potentiels et les procédures d’évaluation en cas d’alerte.

Image
Un immeuble
Effondrement d'immeuble : certains signes doivent vous alerter. © Getty
Sommaire

Quelles sont les causes de l'effondrement d'un immeuble ?

Les causes qui peuvent fragiliser la stabilité d’un ouvrage, même solide, sont nombreuses, et cela ne concerne pas que les bâtiments vétustes ou délabrés. Si la vigilance est de mise pour les bâtiments anciens mal entretenus ou situés dans une zone à risque sismique, les immeubles récents peuvent aussi présenter des risques d’effondrement en cas d’anomalies propres à leur construction ou à la réalisation de travaux ultérieurs.

En marge des risques naturels comme les tremblements de terre ou les épisodes de sécheresse pouvant occasionner des mouvements de terrain, l’intégrité d’un bâtiment peut être affectée par des infiltrations d’eau ou par des problèmes d’affaissement des sols, notamment si ces phénomènes s’accompagnent de traces de fissurations.

Dans le cadre de la loi Climat et Résilience, les copropriétés de plus de 15 ans à destination totale ou partielle d’habitation auront bientôt l’obligation d’engager un plan pluriannuel de travaux (PPT) à compter :

  • du 1er janvier 2023 pour les copropriétés de plus de 200 lots ;
  • du 1er janvier 2024 pour celles de 51 à 200 lots et
  • du 1er janvier 2025 pour celles de 50 lots ou moins.

Péril en la demeure : ces signes qui doivent vous alerter

Dans tous les cas, des signes avant-coureurs tangibles permettent de donner l’alerte, l’effondrement d’un immeuble ne se produisant jamais de façon impromptue. Au premier chef des facteurs inquiétants, la présence de fissures sur les murs, le sol ou les plafonds, surtout si elles gagnent rapidement en largeur et en profondeur, signe d’une menace qui affecte l’ossature interne de la construction. Infiltrations d’eau ; craquements et bruits inhabituels ; portes ou fenêtres qui coincent... Autant d’indicateurs pouvant aussi alerter sur la déformation structurelle d’un édifice, qu’il convient alors d’évaluer pour éviter le pire.

  • À Lille, il semblerait que le mur porteur se soit gondolé avant de céder et de faire s'effondrer les deux immeubles. 
  • À Marseille, il y a de fortes suspicions que ce soit une explosion qui ait provoqué l'effondrement. L'immeuble qui s'est effondré n'était visé par aucun arrêté de péril.
  • À Paris, dans le 18e arrondissement, un immeuble d'habitation de la Villa Armand a été évacué le 6 avril dernier. En cause : un risque potentiel d'effondrement lié à l'apparition d'une importante fissure sur la façade extérieure.
  • Dans la cité phocéenne, le 5 novembre 2018, deux immeubles d'habitation vétustes s'étaient effondrés rue d'Aubagne, dans le quartier Noailles.

Effondrement d'immeuble : quelles précautions prendre ?

Si la responsabilité du bon entretien d’un immeuble revient à son propriétaire, celui-ci est également tenu de signaler toute menace sérieuse à sa stabilité auprès des autorités compétentes. Celles-ci devront alors solliciter un expert en bâtiment chargé d’émettre un rapport d’évaluation des risques et de leur niveau de dangerosité. Réalisé à l’aide d’observations visuelles et d’instruments de mesures spécifiques – comme le fil à plomb pour s’assurer de la verticalité du bâtiment –, le travail des experts judiciaires consiste notamment à juger rapidement de l'état de la solidité de la structure et à statuer sur l’urgence du risque. En présence de dégradations « inoffensives », de simples travaux de réparation sont préconisés. Mais en cas de risque très élevé d’effondrement immédiat, c’est la procédure de péril imminent qui s’applique sans tarder. Engagée par le maire de la ville (ou la préfecture de police à Paris) elle permet d’ordonner l’évacuation d’urgence des habitants de l’immeuble, voire des voisins proches, ainsi que la sécurisation du périmètre et la mise en œuvre de mesures propres à lever l’imminence du péril.

  • Une fuite de gaz peut provoquer une explosion si le gaz s'est accumulé dans une pièce ou dans un local, y formant une poche. 
  • Le gaz étant naturellement inodore, on y incorpore une odeur caractéristique afin qu'on puisse le détecter. 
  • Si l'habitant d'un immeuble signale une odeur de gaz, le service Urgence Sécurité Gaz déclenche rapidement une intervention.
Cet article vous a été utile ?
19
2

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Ces articles peuvent vous intéresser
A la une !