Hausse des loyers, déséquilibre… Le blocage du marché locatif français perdure !

Vincent Cuzon
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

Alors qu’une embellie est constatée sur le marché de la transaction grâce à la baisse des taux d’emprunt, l’horizon peine à s’éclaircir sur celui de la location. Le déséquilibre entre l’offre de biens et la demande locative perdure, entraînant une hausse des loyers. Se Loger fait le point sur la situation pour vous. 

Image
L’offre locative recule de près de 9 % sur 1 an. © Pascale Gueret – Getty Images
L’offre locative a reculé de près de 9 % entre octobre 2023 et octobre 2024. © Pascale Gueret – Getty Images
Sommaire

L’offre de biens à louer en fort recul sur 3 ans

Depuis deux ans, on assiste à une chute de l’offre de biens à louer. Selon les chiffres de SeLoger, le recul a atteint -8,6% entre octobre 2023 et octobre 2024. La baisse est toutefois moins forte que l’an dernier à la même période (-22,1 %). Autrement dit, l’offre se stabilise…, mais à un niveau très bas, avec une baisse de -31,9 % depuis octobre 2021. La situation varie toutefois d’une ville à l’autre. Ainsi, depuis 2 ans, le nombre de biens à louer s’est effondré à Lille, avec une baisse de -14,2 % en 1 an en octobre 2024 contre -0,1 % en octobre 2023. C’est aussi le cas pour Montpellier (-15,3 % sur 1 an), Strasbourg (-29,6 %), Toulouse (-18,1%) et Nice (-28,7 %). À l'opposé, il est en hausse sur les deux dernières années à Marseille (+24 %), Bordeaux (+14,7 %) et Nantes (+46,8 %). À Lyon et à Rennes, on observe un stock de biens à louer en baisse de -11,7 et -21,7 % respectivement, alors qu’il était encore en progression en octobre 2023. La baisse de l’offre s’explique notamment par l’essor de la location touristique, l’interdiction de location des biens énergivores et la hausse des prix de vente. « Bloqués dans leur projet d’achat, de nombreux locataires se sont retrouvés contraints de le rester (…) empêchant ainsi au stock de biens à louer de se reconstituer », explique Alexandra Verlhiac, économiste chez SeLoger.

Avec le déblocage du marché de la transaction immobilière, le nombre de biens à louer a diminué de -4,4 % en octobre 2024.

Une demande en légère baisse…, mais toujours au plus haut !

Alors que le niveau d’offre de biens à louer est au plus bas, la demande reste quant à elle extrêmement forte et en hausse. Elle a augmenté de +45 % depuis octobre 2021. Traduction : le marché locatif est en total déséquilibre. Toutefois, avec la baisse des taux d’intérêt et le retour des projets d’achat immobilier, le nombre de locataires en recherche d’appartement tend à baisser. Un recul de -9,4 % est constaté depuis octobre 2023. Ce ralentissement s’observe dans les 10 plus grandes villes de l’Hexagone : Bordeaux (-14,1 %), Nantes (-11,6 %), Nice (-10,9 %) et Lyon (-10,6 %) enregistrent les plus fortes diminutions de la demande sur un an en octobre 2024. Ces baisses restent cependant à des niveaux inférieurs si l'on considère les hausses connues sur un an en octobre 2023. Montpellier (+4,6 %), Toulouse (+2,8 %) et Strasbourg (+1,3 %) sont pour leur part toujours dans une dynamique de légère hausse du nombre de personnes en recherche d’un bien à louer.

À Paris, si l’offre de biens à louer a chuté de -54,8 % depuis octobre 2021, elle connaît une hausse de +10,5 % en octobre.

Les loyers poursuivent leur hausse

Dans un marché déséquilibré, les loyers sont mécaniquement en hausse. En octobre 2024, le niveau des loyers continue de progresser à un rythme soutenu (+4 % sur 1 an) et désormais supérieur à l’inflation (+1,1 % en septembre 2024). Il confirme ainsi une tendance similaire à celle des années précédentes (+3,6 % sur 1 an en octobre 2023). Les loyers sont en nette progression dans toutes les villes du top 10, avec une hausse moyenne de +4,7 % contre +2,8 % en octobre 2023. Même constat dans les villes du top 50, avec une hausse de +4,3 % contre +3,3 % il y a un an. Sur un an, aucune ville du top 50 n'a vu ses loyers baisser. C’est à Antibes que les loyers ont le plus augmenté sur 12 mois (+10,1 %). Suivent Nice (+7,8 %) et Marseille (+7 %). À l’inverse, Clermont-Ferrand (+0,7 %), Béziers (+1,1 %) et Grenoble (+1,4 %) ont enregistré les hausses les plus faibles. « Depuis 2 ans, les difficultés sur le marché de l'accession ont aggravé les tensions locatives. De manière symétrique, les légères améliorations dans le pouvoir d'achat immobilier des Français permettent d'apporter un certain bol d'air au marché locatif français. Les prochaines décisions politiques pourraient être l'opportunité de contribuer à l'amélioration de ce marché locatif au-delà du simple ajustement par le marché », conclut Alexandra Verlhiac.

Top 10 des villes où les loyers ont le plus augmenté

Villes Hausse des loyers/M2
1- Antibes +10,1 %
2- Nice +7,8 %
3- Marseille +7 %
4- Cannes  +6,8 %
5- Le Havre +6,7 %
6- Bourges  +6,1 %
7- Mulhouse +6 %
8- Brest +5,6 %
9- Angers +5,5 %
10- Amiens +5,4 %

 

Déposez votre annonce de location sur SeLoger
Cet article vous a été utile ?
4
0

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Plus de conseils
Ces articles peuvent vous intéresser
A la une !