Pris en étau entre les contraintes budgétaires auxquelles ils doivent faire face et un crédit bancaire dont les conditions d’obtention se sont considérablement durcies, seul un peu plus d’un futur acheteur sur cinq trouve que les prix immobiliers sont encore en phase avec la réalité.
Des prix immobiliers surréalistes aux yeux d’une majorité d’acheteurs
La ténuité des stocks de biens disponibles à la vente fait qu’en dépit de la crise sanitaire, des confinements, des couvre-feux et des autres restrictions de sorties que nous avons connus, les prix des logements n’en finissent pas d’augmenter. D’après le Baromètre LPI-SeLoger, en juin dernier, le prix au mètre carré enregistrait 4,4 % de hausse sur 1 an pour atteindre 3 673 €. Or, il ressort d'une étude que nous avons réalisée que 22 % des futurs acheteurs - seulement - d’un bien immobilier estiment que les prix pratiqués sont réalistes. À titre de comparaison, en février 2021, pour 27 % de futurs acquéreurs, les prix de vente étaient corrélés à la réalité et en novembre 2020, les prix apparaissaient - aussi hauts qu’ils pouvaient sembler alors - comme étant connectés à la réalité du marché pour 30 % des futurs acheteurs.
Force est donc de constater qu’aux yeux d'une majorité de ménages, les prix actuels des logements manquent (cruellement !) de réalisme. Du côté des propriétaires, ils sont 27 % à estimer que les prix pratiqués restent en prise avec la réalité des marchés immobiliers locaux, contre 33 % en février 2020 et 41 % en novembre 2020. Enfin, on dénombre de plus en plus d’acheteurs (55 % en mai 2021 contre 39 % en février 2021) et de vendeurs (51 % en mai 2021 contre 38 % en février 2021) qui déclarent s’attendre à une poursuite de la flambée des prix immobiliers dans les six prochains mois.
Source : Baromètre de la Négociation Immobilière SeLoger en collaboration avec le JDN
De nombreux ménages sont désormais exclus du jeu…
Face à la hausse des prix des logements et à la raréfaction de l’offre dans les secteurs les plus convoités (alors qu’en février dernier, ils n’étaient que 17 % à redouter qu’une pénurie de logements ne s’installe, les futurs acheteurs sont désormais 34 % à partager ce sentiment), l’effet conjugué d’une érosion de la solvabilisation des ménages et d’un durcissement des conditions d’accès au crédit bancaire a d’ores et déjà privé de la possibilité d’accéder à la propriété bon nombre de futurs acquéreurs dont les projets immobiliers demeureront - hélas - lettre morte. « Les établissements de crédit vont être obligés d’appliquer, de façon stricte et rigoureuse, les recommandations des autorités monétaires françaises. Ce qui relevait jusqu’alors de l’incitation va désormais s’inscrire dans la contrainte. Il va en résulter que certains ménages qui pouvaient encore se voir accorder un prêt bancaire ne le pourront plus, faute de disposer d’un apport personnel suffisant…» constate ainsi Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger. Pour autant, dans le même temps, notre enquête nous apprend que 62 % des futurs acheteurs (vs 58 % en février 2021) gardent tout de même espoir quant à la réalisation de leur projet.
En 5 ans, les prix en France ont augmenté de 15 %
- Prix en juin 2021 : 3 673 €/m²
- Prix en juin 2016 : 3 184 €/m²
Source : Baromètre LPI-SeLoger
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