Une enquête menée par SeLoger a permis de mettre en évidence le rapport des Français avec la présence de bars et restaurants dans leur entourage de vie immédiat. Il en ressort qu’un grand nombre d’entre eux redoute cette proximité à cause des nuisances sonores, mais contre toute attente, la présence de bars à proximité valorise les biens concernés. Découvrez pourquoi.
La proximité des bars est redoutée par les Français
D’une façon générale, les Français sont attentifs aux éventuelles sources de nuisances lorsqu’ils prospectent et qu'ils visitent des logements. Ils sont ainsi 66 % à affirmer prêter attention à la potentielle gêne engendrée par le voisinage et ce chiffre monte même à 76 % chez les familles avec enfants. 76 % des personnes interrogées se montrent particulièrement vigilantes envers les nuisances sonores qui sont les plus redoutées, nettement devant les mauvaises odeurs pour 51 % et la saleté pour 51 % également. C’est la raison pour laquelle la présence d’établissements de bouche est une donnée à prendre en considération, d’autant qu'un peu plus d'1/4 (26 %) des personnes interrogées indiquent que la présence d’un bar ou d’un restaurant à proximité est tout simplement rédhibitoire s’ils envisagent d'acheter un logement en vue d'y vivre.
Toute chose étant égale par ailleurs, il ressort de notre étude que la présence d’un bar ou d’un restaurant se montre même plus gênante que celle d’une éolienne qui est rédhibitoire pour 15 % des Français ou encore d’un cimetière pour 13 % d’entre eux.
Les éléments les plus rédhibitoires demeurent la proximité d'un aéroport pour 64 % des personnes interrogées et celle d’une autoroute pour 58 % d'entre elles.
Un voisinage qui booste pourtant la valeur des biens
L’enquête met également le doigt sur une dissonance, entre la perception que les Français ont de la valeur d’un bien situé à proximité de bars et de restaurants et la valeur réelle de ces biens sur le marché. En effet, 27 % d’entre eux considèrent que le voisinage immédiat d’un bar ou d’un restaurant est un motif de négociation du prix d’un logement. Or, en réalité, un logement situé à proximité de ces établissements avec terrasse coûte en moyenne plus cher qu’un bien identique situé plus loin dans le même quartier. Ce que Alexandra Verlhiac, économiste chez SeLoger, explique par le fait que « les bars ou restaurants avec terrasse sont situés dans l’hyper-centre des villes moyennes et sont synonymes de vie de quartier dans les plus grandes villes, ce qui implique souvent une valorisation immobilière plus forte, surpassant les désagréments des terrasses. » Pour illustrer la valorisation de ces biens, on peut tenir compte des logements situés à 50 mètres d’un bar ou d’un restaurant :
- Un tel bien situé dans une ville de taille moyenne va se vendre en moyenne 3,5 % plus cher qu’un bien identique situé plus loin.
- En moyenne, s'il est situé dans une grande ville, ce bien se vendra 2,3 % plus cher.
Enfin, Alexandra Verlhiac insiste sur le fait qu’il est essentiel de prendre en compte les caractéristiques spécifiques des biens et de les comparer, toutes choses étant égales par ailleurs, pour calculer un impact sur le prix. « Si l’on prend l’exemple de Rennes : le prix moyen observé dans la rue Saint-Michel, célèbre pour ses bars, est 10,5 % moins élevé que dans le reste du quartier Centre. Mais la seule présence de bars ne saurait expliquer cette différence, car il faut également prendre en compte les caractéristiques des biens dans cette même rue ».
La plus-value qui s'applique à certains biens situés à proximité de bars s'explique d'une part, par la localisation (en centre-ville) et d'autre part, par les caractéristiques inhérentes aux logements eux-mêmes.
Nuisances liées aux bars et restaurants : que dit la loi ?
Concrètement, pour les personnes qui vivent à proximité de bars et de restaurants ou qui l’envisagent, sachez que la loi encadre les nuisances sonores émises par ces établissements et qui peuvent impacter le voisinage.
En France, ces établissements de bouche doivent respecter les normes sonores définies par le Code de la santé publique, qui fixe les limites de bruit autorisées en fonction des horaires et des zones d’habitation.
Ainsi, les établissements doivent veiller à ne pas dépasser les niveaux de bruit de 3 décibels en soirée, c’est-à-dire de 22 h à 7 h, par rapport à ceux de la journée, c’est-à-dire entre 7 h et 22 h. De plus, il est interdit de dépasser 5 décibels de bruit résiduel la nuit dans les zones résidentielles.
Lorsque ces seuils sont dépassés, les voisins peuvent alors porter plainte et demander la mise en place de mesures pour faire cesser les nuisances, comme l’installation de dispositifs d’insonorisation ou la modification des horaires de fermeture.
Parmi les obligations que les bars et restaurants doivent respecter : celle de prévoir l’évacuation d’air des cuisines à au moins 8 mètres d’une fenêtre.
Source : Étude SeLoger - Yougov réalisée en France, auprès d’environ 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus, du 15/03/2023 au 19/03/2023. Le villes moyennes étudiées sont Aix-en-Provence, Amiens, Angers, Avignon, Besançon, Brest, Caen, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Le Havre, Le Mans, Limoges, Metz, Mulhouse, Nancy, Nîmes, Orléans, Pau, Perpignan, Poitiers, Reims, Roubaix, Rouen, Saint-Etienne, Toulon, Tourcoing, Tours, Villeurbanne.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)