Faut-il y voir une conséquence des confinements, de la hausse des prix, de la banalisation du télétravail et d’une appétence grandissante pour les maisons ? À moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’une envie de changer d’air ? Ce qui est sûr, c’est que l’Île-de-France tend à se vider de ses habitants. Ceux-ci sont, en effet, de plus en plus nombreux à orienter leur recherche immobilière vers d’autres régions et notamment vers la Normandie.
Les recherches ciblant l’Île-de-France baissent de 8 % sur 1 an
Sont-ce là les prémices d’un désamour naissant des Franciliens pour leur région ? Toujours est-il qu’à la lecture des données que nous avons recueillies, on constate que le pouvoir d’attraction de l’Île-de-France semble en berne... Quelle que soit la région où ils habitent, les Français sont, en effet, 8 % moins nombreux à rechercher un logement en région parisienne qu’il y a un an, à la même époque. La baisse du volume des recherches dont fait l’objet l’Île-de-France atteint même 24 % chez les Normands (40,48 % en 2019 vs 30,67 % en 2020) et culmine à 28 % chez les habitants des Hauts-de-France (35,36 % en 2019 vs 25,49 % en 2020) !
L’Île-de-France se vide de ses habitants…
Les Franciliens sont-ils en train de faire leurs adieux à leur région ? Sommes-nous les témoins d’un exode régional ? La province dont l’attractivité semble avoir été rehaussée par le(s) confinement(s) peut-elle être accusée de siphonner la région parisienne de ses habitants ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer. Force est tout de même de constater qu’en 2020, si 3 Franciliens sur 4 prospectent toujours en Île-de-France, cette proportion s’oriente à la baisse. Jugez plutôt, il ressort de l’analyse des chiffres que nous avons récoltés qu’en l’espace d’une année, en IDF, les recherches immobilières intra-régionales accusent un recul de 4 %, passant de 78,68 % en 2019 à 75,87 % en 2020… Or, les Français cherchent, le plus souvent (et même de plus en plus !), à acheter dans leur propre région. Mais alors comment expliquer cet appel d’air ? Si les Parisiens tendent à déserter la capitale au profit de la première couronne, demeurant par là-même dans leur région, il est alors permis de penser que ce sont les habitants de la Grande Couronne qui sont de plus en plus enclins à quitter la région parisienne...
Alors que la population française augmente de 0,2 % entre 2013 et 2018, à Paris, elle diminue de 0,5 % depuis lors (Source : INSEE).
Région par région, la variation des recherches immobilières des Franciliens
Région | Évolution sur 1 an |
---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | - 3 % |
Bourgogne-Franche-Comté | + 44 % |
Bretagne | + 15 % |
Centre-Val-de-Loire | + 51 % |
Grand-est | + 21 % |
Hauts-de-France | + 27 % |
Île-de-France | - 4 % |
Normandie | + 61 % |
Nouvelle-Aquitaine | + 7 % |
Occitanie | + 4 % |
Pays-de-la-Loire | + 3 % |
PACA | + 10 % |
Source : SeLoger
Pour leurs recherches immobilières, les Français sont chauvins !
Non contents d’être réfractaires, les Français seraient-ils chauvins ? Tout porte à le croire car en matière de recherche de logement, c’est bel et bien le chauvinisme régional qui semble prévaloir. En effet, notre enquête montre qu’au global, non seulement les porteurs d’un projet immobilier tendent à prospecter au sein de leur propre région, mais cette tendance se renforce. Exception faite de l’Île-de-France ainsi que, dans une moindre mesure, de la Nouvelle-Aquitaine, la part des recherches immobilières intra-régionales progresse dans la totalité des régions. C’est particulièrement vrai dans les Hauts-de-France (44 % en 2019 vs 55,26 % en 2020) et en Normandie (36,85 % en 2019 vs 46,49 % en 2020) où la variation en pourcentage représente une augmentation de 26 % sur 1 an !
Immobilier : où les recherches inter-régionales progressent-elles le plus ?
Région | Évolution |
---|---|
Hauts-de-France | + 26 % |
Normandie | + 26 % |
Centre-Val-de-Loire | + 16 % |
Bourgogne-Franche-Comté | + 16 % |
Bretagne | + 6 % |
Source : SeLoger
Et la région la plus recherchée est... la Normandie !
Mais alors, dans ce grand mercato des régions, quelle est celle qui s’en sort le mieux ? La palme revient sans conteste à la Normandie. Au global, elle est passée de 1,38 % des recherches immobilières en 2019 à 2 % en 2020. Cette région voit ainsi son attractivité bondir de 44 % sur 1 an ! Cette accélération a notamment pour origine le boom des recherches effectuées depuis l’Île-de-France et dont la part s’est accrue de 61%. Les Franciliens se montrent donc particulièrement sensibles aux charmes de la Normandie. Mais que cette dernière ne s’endorme pas sur ses lauriers pour autant... car au palmarès de l’attractivité immobilière, la Normandie est talonnée par le Centre-Val-de-Loire, (+51 % sur 1 an) et la Bourgogne-Franche-Comté (+44 %). Eh oui, il semble donc que les Franciliens aient, plus que jamais, envie de se mettre au vert…
Notre méthodologie : Les pourcentages, dont il est fait mention dans notre article, représentent le taux d’évolution de la part de recherches immobilières - ayant conduit à une demande de mise en relation - effectuées depuis une région vers elle-même ou vers une autre région entre 2019 et 2020. Par exemple, en 2019, sur la période étudiée (du 1er juillet au 31 décembre), 36,85 % des recherches effectuées depuis la Normandie concernaient cette même région, contre 46,49 % entre le 1er juillet et le 31 décembre 2020. Le taux d’évolution est donc de 26 % (46,49 - 36,85 / 36,85 x 100).
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