Le pouvoir d’achat immobilier baisse malgré des taux très bas !

Vincent Cuzon 12 juin 2018
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Alors que les taux de crédit sont toujours historiquement bas, le pouvoir d’achat immobilier des Français recule. Cela s’explique notamment par des prix en hausse dans les grandes métropoles de l'Hexagone.

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Le pouvoir d’achat immobilier baisse malgré des taux très bas !
Les conditions d’emprunt varient fortement selon les profils. © VinceCuz
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Dans les grandes villes, le pouvoir d’achat immobilier recule depuis 1 an

Si les taux de crédit immobilier, déjà historiquement bas, ont encore reculé dans les grandes métropoles françaises (en moyenne de 20 centimes sur ces 6 derniers mois), dans le même temps, les prix des logements ont également augmenté. Ainsi, pour la deuxième fois consécutive, les mensualités de crédit ont augmenté dans 10 des 11 villes étudiées par le courtier Empruntis. Une mauvaise nouvelle, dans un contexte où les taux d'emprunt ne pourront plus baisser suffisamment pour redonner du pouvoir d’achat immobilier aux ménages français. « Les banques soutiennent le marché à bout de bras (…) Cependant, elles ne peuvent pas aller plus loin. C’est désormais au marché de se réguler pour permettre au plus grand nombre d’emprunteurs de revenir », explique Cécile Roquelaure, Directrice des études et de la communication du courtier en crédit immobilier.

Evolution Taux France Les mensualités ont augmenté dans 10 des 11 villes étudiées par le courtier. © Empruntis

Les taux, malgré leur niveau proche des plus bas historiques, ne peuvent compenser la hausse prix ».

Cécile Roquelaure, Directrice des études et de la communication d’Empruntis.

Crédit immobilier : les marges des banques se sont réduites

Sans surprise, le pouvoir d’achat immobilier des Français varie fortement en fonction des revenus, dont découle leur capacité d’endettement. Ainsi, plus le profil de l'emprunteur est aisé, plus il profite de bonnes conditions d’emprunt. Pourquoi ? « D’abord parce que les banques évaluent le niveau de risque de l’emprunteur et puis il ne faut pas oublier les revenus liés aux autres ventes et à la domiciliation » affirme Cécile Roquelaure. Par ailleurs, les marges des banques sur l’activité de crédit immobilier sont fortement entachées par les réglementations successives (délégation d’assurance, etc.), comme le précise la Directrice des études et de la communication du courtier. Cette dernière ajoute que « la domiciliation constitue un élément important de rentabilité financière. Les emprunteurs, même en période de taux bas, doivent faire jouer la concurrence pour optimiser leur pouvoir d’achat ».

Vidéo : les villes où les mensualités augmentent le plus

https://youtu.be/CYL2KW0hJYo

Pouvoir d’achat : l’écart se creuse entre les différentes métropoles

Si le pouvoir d’achat immobilier des Français recule, nous pouvons noter que les écarts se creusent entre les villes. Pour un 90 m² à Strasbourg, les acquéreurs ne pourront acheter qu’un 75 m² à Lyon, tandis que pour un 30 m² à Paris, il est possible d’acheter un 110 m² à Lille. « Il est impératif que le marché retrouve la raison : dans les grandes métropoles où la demande est forte, les prix constituent un véritable handicap », selon Cécile Roquelaure. Les ménages les moins aisés sont donc contraints de s’éloigner des centres-villes : un ménage gagnant 7 000 € sur Paris pourra acquérir un bien de 59 m² dans le 18e arrondissement, mais un ménage ayant un revenu de 3 000 € devra s’éloigner à Ivry sur Seine (Val-de-Marne) et pourra acheter un bien de « seulement » 44 m². A Bordeaux, Nice et Lyon, les différents profils d’acquéreurs pourront acheter dans leur ville, mais devront faire des concessions sur la localisation et la superficie du bien.

Bon à savoir

Pour un 90 m² à Strasbourg, les acquéreurs ne pourront acheter qu’un 75 m² à Lyon, tandis que pour un 30 m² à Paris, il est possible d’acheter un 110 m² à Lille.

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