Alors que de plus en plus de propriétaires délaissent la location saisonnière de courte durée au profit de la location classique, redonnant ainsi un peu d'oxygène à un marché locatif marqué par l’appauvrissement de l'offre mais aussi à des primo-accédants désormais incapables d’acheter, voici les principales tendances qui se dégagent.
Un pouvoir d’achat locatif qui se maintient
D’après les chiffres qu’a compilés le Baromètre des Loyers SeLoger, en France, la surface moyenne d’une location vide est actuellement la même qu’il y un an, à la même époque, à savoir 57 mètres carrés. En revanche, il est à noter que les meublés accusent un léger repli de leur superficie, laquelle se limite à 55 mètres carrés, contre 56 mètres carrés en 2019 comme le montre notre étude de l'année dernière. À l’inverse du pouvoir d’achat immobilier des Français que la hausse des prix a considérablement réduit, le pouvoir d'achat locatif des locataires tend ainsi à se stabiliser.
Des loyers qui augmentent plus vite que les revenus des Français
Si les loyers progressent moins rapidement que ne le font les prix des logements, force est toutefois de constater qu’ils augmentent plus vite que les revenus des Français. Sur l’année, le Baromètre des Loyers SeLoger nous apprend, en effet, que les loyers des locations vides accusent un gain de 2,6 % pour atteindre 708 € par mois, charges comprises. Sur le marché des meublés, la hausse est de 3 % pour un loyer moyen qui se monte actuellement - charges comprises - à 751 € mensuels. Or, selon l’INSEE, Covid oblige, depuis le début de l’année, les revenus des ménages auraient, quant à eux, reculé de 0,8 %.
Des petites superficies qui se louent à vitesse grand V !
La tension, qui caractérise les marchés immobiliers dans les métropoles, fait que les futurs acquéreurs doivent faire montre de réactivité dans leurs recherches et être prêts - tant mentalement que financièrement - à faire rapidement une offre au prix. Sur le marché de la location, la rapidité est aussi une qualité très recherchée, sinon indispensable ! Et c’est encore plus vrai si c’est d’un deux pièces dont vous désirez signer le contrat de bail. Jugez plutôt, à Angers, un T2 trouve preneur, en moyenne, en deux jours s’il est loué meublé et en trois jours s’il s’agit d’une location vide. D’ailleurs, le Baromètre des Loyers SeLoger nous apprend que c’est dans la préfecture du Maine-et-Loire que les délais de location sont les plus courts pour ce type de biens.
+ 12,7 % en 1 an sur les loyers des meublés à Annecy !
En faisant exploser la vacance locative des locations meublées saisonnières, le Covid a, parallèlement, provoqué un retour massif sur le marché de locations meublées classiques. Il y a d’ailleurs fort à parier que certains « primo-bailleurs » ont également fait le choix de la location meublée classique, certes moins rentable que la location touristique mais plus sûre. S’il devrait contribuer à regonfler les stocks d’un marché locatif pénurique en permettant à davantage de candidats à la location de trouver à se loger, cet afflux de meublés est toutefois loin de ralentir l'évolution des loyers. À Annecy, les loyers des meublés progressent ainsi (c’est d'ailleurs la plus forte hausse !) de 12,7 % sur 1 an, suivent Strasbourg (+ 12,1 %) et Caen (+ 10,1 %).
Locations vides : 8,3 % de hausse sur 1 an à Brest
Sur le marché de la location vide, la tendance en termes de loyers est également haussière. D’après le Baromètre des Loyers SeLoger, c’est en Bretagne, et plus précisément à Brest que les loyers des logements loués vides augmentent le plus rapidement. Dans le port du Ponant, louer une habitation vide coûte 8,3 % plus cher qu’il y a un an, à la même époque ! Au classement des villes où les loyers des locations vides se sont fait flasher au radar figurent aussi, à la deuxième place, Boulogne-Billancourt (+ 6,6 % sur 1 an) et Dijon (+ 5,3 %).
Le locatif : bouée de sauvetage pour les primo-accédants ?
Privés de la possibilité d'accéder à la propriété par la flambée des prix immobiliers et le durcissement des conditions d'octroi des crédits bancaires, les primo-accédants pourraient bien - faute de pouvoir acheter leur logement - se contenter de le louer… Le marché locatif pourrait alors constituer une sorte d'offre parallèle, certes moins prisée que le marché de la transaction (la propriété reste incontestablement un marqueur social puissant en France !) mais plus accessible.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)