L’interdiction de louer, qui se dessine à l’horizon (2025 pour les biens étiquetés G et 2028 pour ceux classés F), pousse de nombreux propriétaires à vendre plutôt qu’à rénover. Mais si elle est bien notée au DPE, une habitation se vend-elle non seulement plus vite mais aussi plus cher qu’une autre dont la consommation énergétique et la production de gaz à effet de serre laisseraient à désirer ? Et si c’est le cas, à combien se monte le gain, que ce soit en temps ou en argent ? On vous répond.
Passoires thermiques : une décote pouvant aller jusqu’à -18 %
En France, une passoire énergétique, c’est-à-dire un logement dont les niveaux de consommation en énergie et d’émission de gaz à effet de serre sont équivalents à un mauvais score (F ou G) au DPE, se vend, en général, moins cher qu’un autre dont l’appétit et l’impact sur l’environnement, plus limités, lui ont permis de se voir étiqueter A et B. Un mauvais DPE fait par conséquent se déprécier la valeur d’un logement. « Tous biens confondus, notre étude montre qu’à caractéristiques équivalentes (ancienneté, superficie...), un bien cancre en DPE voit son prix de vente minoré de -6,7 % par rapport à celui d’un bon élève (C, D ou E). Un appartement classé F ou G au DPE se vend quant à lui, en moyenne, 13 % moins cher que s’il est étiqueté A ou B. Quant à la décote que subit une maison énergivore, elle atteint jusqu’à -17 % ! En cause, le levier de négociation que constitue la perspective pour l’acquéreur d’un logement énergivore de devoir réaliser des travaux de rénovation énergétique s’il envisage de le louer. » explique Barbara Castillo Rico, Responsable des études économiques chez Meilleurs Agents et SeLoger.
Oui, un bon DPE permet de vendre plus cher !
Nous l’avons vu, hors des marchés immobiliers tendus où la demande est aussi forte que les biens à vendre sont rares, un DPE médiocre s’accompagne - mécaniquement - d’une décote du prix de vente. Mais l’inverse est-il vrai ? L’étude que nous avons conduite nous apprend qu’en moyenne, la valeur verte - c’est-à-dire la bonification dont profite le prix de vente d’un bien affichant un bon DPE - peut dépasser +10 % dans certaines métropoles. Jugez plutôt, à Montpellier, un appartement étiqueté A/B se vend, en moyenne 16,2 % plus cher qu’un bien classé C/D/E. C’est dans la préfecture de l’Hérault que la valeur verte est la plus importante. Suivent Marseille (+ 14,2 %), Toulouse (+ 13 %), Strasbourg (+ 11,1 %) et Rennes (+ 10,3 %). La bonification s’atténue à Lyon (+ 6,6 %), à Nantes (+ 6,1 %), à Nice (+ 5,6 %) et à Bordeaux (+ 3,8 %) En revanche, Lille et Paris se distinguent par la ténuité de la valorisation que confère un bon DPE à leur parc immobilier. Il est d’ailleurs à noter qu’à Paris, une passoire énergétique (F/G) se vend 1,1 % plus cher qu’un logement classé C, D ou E. En cause, l’appartenance, dans sa grande majorité, de l’immobilier de prestige parisien à la catégorie des logements énergivores.
Oui, un bon DPE permet de vendre plus vite !
À l’instar du home-staging, un bon DPE écourte les délais de vente. Notre étude montre qu’en moyenne, vendre une passoire énergétique prend plus de temps (88 jours) que de vendre un logement classé A, B, C, D ou E (82 jours). À la lecture de ces chiffres, il ressort donc qu’un bon DPE permet de profiter d’un gain de temps non négligeable, à savoir 6 jours. C’est d’autant plus appréciable qu’en matière d’immobilier, il est impératif d’éviter qu’une vente ne s’éternise. En effet, plus un bien reste longtemps sur le marché, plus les acquéreurs potentiels sont en droit de suspecter qu’il présente un défaut et/ou qu’il est affiché à un prix trop élevé. Dans tous les cas, ils seront alors tentés de négocier son prix. En effet, la perspective de devoir financer des travaux de rénovation énergétique s’ils veulent pouvoir le louer incitera les acheteurs éventuels à tenter de faire baisser le prix de vente.
Sources : SeLoger / Meilleurs Agents
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