SeLoger a un temps d’avance : on vous dévoile les 10 villes moyennes qui verront les constructions neuves bondir dans les deux années à venir.
L’attrait des villes moyennes, une tendance de fond
« Ce n’est pas un effet de mode ». De l’avis de Cécilia Ranson, porte-parole de SeLoger Construire, l’avènement des villes moyennes et l’intérêt grandissant pour le neuf dans ces territoires se poursuivra dans les années à venir. « Selon nos études, près d’un porteur de projet sur deux intéressé par l’immobilier neuf recherche une maison et 48 % d’entre eux souhaitent la faire construire », a-t-elle annoncé mercredi 20 octobre, dans le cadre d’une conférence organisée lors du salon Rent.
Une tendance corroborée par David Lacroix, président Île-de-France du Pôle Habitat de la Fédération Française du Bâtiment (FFB). « Avec la crise sanitaire et les confinements successifs, les Français ont pris conscience de ce qui était vraiment important : avoir un accès direct au théâtre est devenu subsidiaire, pouvoir partager des moments en famille au grand air, dans son jardin, est lui essentiel ».
Résultat, les ventes de maisons individuelles en France progressent fortement selon les chiffres de la FFB : +16,3 % entre le 1er semestre 2021 et celui de 2019, avant la crise sanitaire donc. Dans le même temps, les permis de construire bondissent de 18,3 % et les mises en chantier avancent de 4 %. Les chiffres de la construction sont dans le vert, largement tirés par l’activité dans les villes moyennes, situées dans les zones B2 et C.
Les permis de construire des maisons individuelles octroyés y progressent de 17 % sur les sept premiers mois de 2021 par rapport aux sept premiers mois de 2019, quand ils se stabilisent (1 %) en zone Abis, A et B1. « Nous avons des difficultés à proposer des produits dans les zones denses : les permis ne sont pas facilement délivrés et les recours nombreux », explique David Lacroix.
Hausse des prix et des permis de construire
En parallèle, les prix grimpent. En moyenne, une maison trouve son nouveau propriétaire pour 150 543 € selon les chiffres de SeLoger. Pour les projets neufs, la construction d’une maison associée à l’achat d’un terrain porte le budget moyen des futurs propriétaires à 249 377 € (+4 % en un an).
Ces tensions « s’expliquent par une hausse de la demande, mais aussi par l’émergence d’une nouvelle typologie d’acquéreurs, décrypte Cécilia Ranson. En s’installant dans les villes moyennes, les urbains disposent en effet d’un pouvoir d’achat plus élevé. Enfin, les candidats à l’accession cherchent à vivre dans un logement plus grand, de 103 m² en moyenne, soit 2 % de plus sur un an ».
La façade Ouest et le Grand-Est tirent leur épingle du jeu. Dans ces territoires, l’octroi des permis de construire a littéralement bondi selon les chiffres du Ministère du Logement : +31 % pour la Bretagne, +27 % pour les Pays-de-la-Loire et +25 % pour la Nouvelle-Aquitaine. Dans le Grand-Est, les autorisations à construire explosent (+38 %) et si à l’échelle nationale, le prix moyen du m² des maisons neuves hors foncier progresse de 3% sur un an pour se fixer à 1 456 €, ce tarif connait des progressions à deux chiffres dans une douzaine de villes de France.
Les prix des logements neufs ont bondi dans l'Ouest et l'Est
Sur la façade Ouest, à Agen, le prix moyen au mètre carré oscille autour de 1 744 € (+18 %). Il atteint 1 528 € (+17 %) à Bergerac, 1 532 € (+10 %) à Auch, et 1 498 € (+13 %) à Montauban. Plus au Nord, Angoulême voit son prix moyen prendre 25 % sur un an, à 1 462 € du m². A Niort, le prix du m² des maisons neuves hors foncier avance de 13 % à 1 565 €. En Bretagne, Concarneau et Quimper connaissent une progression des tarifs de 10 % à 1 484 € du m² et à Laval, il faudra débourser 1 591 € du m² (+11 %).
A l’Est, Troyes voit les prix du m² des maisons neuves hors foncier progresser de 21 % à 1 640 €, même augmentation dans la ville de Romans-sur-Isère, avec un tarif toutefois plus faible : 1 491 €. Enfin, Mâcon et Dole voient leurs prix progresser de 12 % et se fixer respectivement à 1 638 € et 1 540 €. « Il s’agit de villes moyennes dotées pour la plupart d’une connexion avec une métropole, notamment par le rail, réputé plus pratique, estime David Lacroix. Ces villes misent également sur l’attractivité d’un point d’intérêt naturel, comme la mer, une rivière, une zone montagneuse ou de collines, où l’on peut faire du sport en famille ou avec des amis ».
Ces dix villes moyennes qui ont la cote
C’est bien connu, les permis de construire octroyés hier font les chantiers d’aujourd’hui. Avec SeLoger, les recherches d’aujourd’hui font les permis de construire de demain, et donc, les chantiers d’après-demain. « Nous invitons donc les constructeurs de maisons individuelles à se pencher plus particulièrement sur les dix villes qui concentrent la part la plus importante des recherches sur SeLoger Construire », conseille Cécilia Ranson. Pour la porte-parole, il faudra donc porter une attention particulière à :
- Dreux (28)
- Compiègne (60)
- Bourgoin-Jallieu (38)
- Chartres (28)
- Montauban (82)
- Quimper (29)
- Salon-De-Provence (13)
- Avignon (84)
- Béziers (34)
- Libourne (33)
« Créons du foncier dans ces villes pour pouvoir construire, appelle David Lacroix. Les maires doivent donner la possibilité de construire dans les dents creuses et dans les lots arrières. Je pense, par exemple, aux maisons des années 80, bâties sur de grands terrains. Actuellement, les acquéreurs recherchent plutôt des petits terrains, de 300 à 500 m². Nous pouvons construire grâce à une division parcellaire sans trop densifier ».
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