Alors que (victime de son succès !) le marché de l'immobilier rouennais ne cesse de se tendre depuis la survenance de la crise sanitaire, il nous a semblé judicieux d’en décrypter les mécanismes. Or, ce sont les professionnels de l’immobilier local qui en parlent le mieux.
À Rouen, la pénurie de biens fait monter les prix immobiliers
En faisant craindre aux propriétaires qu’il leur serait difficile de se reloger après avoir vendu leur logement, la crise sanitaire a déstabilisé en profondeur le marché de l’immobilier à Rouen. Dans la Cité de Rollon, on retrouve le (désormais traditionnel !) cocktail suivant, à savoir, une demande d’une force inédite, des biens à vendre en nombre insuffisant, des délais de vente qui s’amincissent, des marges de négociation qui font du rase-mottes et des prix qui s’envolent. D’après le Baromètre LPI-SeLoger, le prix au mètre carré à Rouen accuse 9,6 % de hausse sur 1 an pour atteindre 2 894 €.
- « L’offre qui se fait de plus en plus rare et qui entraîne une augmentation des prix. Cette augmentation dépend bien évidemment des secteurs et des types de biens, mais l’augmentation générale est nette. » (Bruno Lacroix, agent immobilier à Rouen).
- « Dans les secteurs les plus recherchés de la métropole (…), il n’est pas rare que des logements d’une exceptionnelle qualité partent en une seule journée. C’est le cas des appartements avec terrasse, parking et ascenseur. » ( Patrick Duhamel, agent immobilier à Rouen).
Le prix au mètre carré à Rouen enregistre 9,6 % de hausse sur 1 an. Il atteint 2 894 € (Source : Baromètre LPI-SeLoger - septembre 2021).
Rouen : Deux rives, deux marchés immobiliers
À l’instar de villes comme Paris, Bordeaux ou encore Caen, le marché de l’immobilier rouennais offre deux visages aux acquéreurs selon que ceux-ci prospectent rive droite ou rive gauche, c’est-à-dire d’un côté ou de l’autre de la Seine qui traverse la Cité de Rollon. Or, chacun de ces marchés immobiliers a ses propres particularités. .
- « La rive gauche a l’avantage de proposer des prix de l’immobilier plus abordables que ceux pratiqués sur la rive droite. C’est un marché dynamique où la demande est forte, que ce soit pour l’achat ou la location immobilière (…) Le secteur autour du Jardin des Plantes de la ville est l’un des plus attractifs de la rive gauche. Les acquéreurs apprécient également les rues autour de la place Saint-Clément, située au nord du Jardin des plantes » (Julie Thierry, agent immobilier à Rouen).
- « Les acquéreurs plébiscitent le centre-ville rouennais mais également les quartiers situés au nord de la ville. Ils recherchent majoritairement la proximité de la gare de Rouen rive droite, qui permet de relier Paris en moins de 1h30 » (Patrick Duhamel, agent immobilier à Rouen).
- « L’hypercentre et le secteur de la gare sont indéniablement les plus recherchés sur Rouen. Tous les quartiers reliés à la gare en moins de 10 minutes par le réseau de transport en commun rouennais sont également plébiscités par les acquéreurs » (Claude Desriaux, agent immobilier à Rouen).
Le nouvel attrait pour les maisons booste la périphérie rouennaise
La crise sanitaire et les confinements, auxquels ont été soumis les Français, ont incontestablement contribué à modifier les critères d’achat des Français. En manque d’espace et de verdure, les acquéreurs plébiscitent désormais les maisons avec un jardin ainsi que, dans une moindre mesure, les appartements dotés d’un balcon ou d’une terrasse. Il est d’ailleurs à noter que le regain d’attractivité dont profitent les maisons n’est pas sans booster - mécaniquement - l’attrait des ménages pour les environs de Rouen, à plus forte teneur en maisons avec un jardin (et aux prix plus accessibles- que l’hyper-centre de Rouen.
- « Le bien le plus recherché par les acquéreurs est en général le pavillon individuel, relativement récent, bien entretenu et disposant d’un joli jardin (…) De même, les villes situées, par exemple, sur le plateau de Rouen, entre 20 et 30 minutes du centre-ville de l’agglomération rouennaise, sont très prisées) » Romain Vannoote, agent immobilier à Cléon).
- « La demande immobilière est importante, notamment sur les maisons disposant d’un espace extérieur, aux abords de la gare et dans certaines communes de la périphérie rouennaise (…) Sur Bihorel et Bois-Guillaume, il faut compter entre 280 000 et 350 000 € pour l’achat d’une maison de 100 m² avec un espace extérieur. À titre de comparaison, c’est environ 100 000 € de moins par rapport au même bien situé sur la rive sud de Rouen.À plus de 10 kilomètres de Rouen, Duclair est aussi une ville très demandée. En bord de Seine, elle est en quelque sorte le Meudon de Rouen. Un peu plus éloignée du centre-ville rouennais, Saint-Martin-de-Boscherville est une ville verdoyante très prisée avec de belles demeures bourgeoises » (Claude Desriaux, agent immobilier à Rouen).
- « Mont-Saint-Aignan, qui jouxte le nord-est de Rouen, est très appréciée par les acquéreurs. La demande immobilière est particulièrement forte sur les secteurs proches de la gare, comme les Bulins ou encore Saint-André. Au nord-ouest de Rouen, le vieux Bihorel séduit les amateurs d’ancien. Bois-Guillaume, quant à elle, attire davantage les personnes souhaitant acheter dans le neuf » (Patrick Duhamel, agent immobilier à Rouen).
Les prix immobiliers en périphérie de Rouen
Ville | Prix/m² |
---|---|
Sotteville-lès-Rouen | 2 073 € |
Le Grand-Quevilly | 2 210 € |
Le Petit-Quevilly | 1 745 € |
Mont-Saint-Aignan | 2 702 € |
Canteleu | 1 701 € |
Bois-Guillaume | 2 945 € |
Déville-lès-Rouen | 1 738 € |
Darnétal | 1 891 € |
Bihorel | 2 538 € |
Bonsecours | 2 308 € |
Saint-Léger-du-Bourg-Denis | 2 109 € |
Saint-Martin-du-Vivier | 2 423 € |
Saint-Étienne-du-Rouvray | 1 814 € |
Cléon | 1 739 € |
Duclair | 1 767 € |
Saint-Martin-de-Boscherville | 2 439 € |
Source : SeLoger
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